Et si la France était le cheval de Troie qui pourrait permettre à la Chine de mettre un grappin 2.0 sur l’Europe ?
Ne souriez pas, c’est une question que je vous pose très sérieusement !
Vous le savez, nous avons beau prétendre acquérir notre souveraineté numérique, il faut bien avouer cependant que nous ne sommes pas assez forts pour cela. Nous sommes donc – c’est du moins ce que pensent les politiciens européens – pris en étau entre les américains et les chinois.
Cependant, ce raisonnement n’est pas tout à fait juste…
Un américain (tout comme un européen) qui croit aujourd’hui qu’il peut faire cavalier seul, face à la Chine se trompe lourdement. Même si les USA tentent de conserver la distance – pour le moment – face à cette puissance hors norme, ils ne pourront pas tenir très longtemps.
Venons-en au fait…
Huawei vient d’annoncer la construction d’une usine de production d’équipement de base sans fil sur le sol français, à quelques kilomètres de Strasbourg. Autrement dit, nous avons à faire à l’implantation d’une usine qui va produire du matériel pour le déploiement de la 5G. Et sur ce propos particulier, Huawei se veut très rassurant :
Ce matériel sera produit uniquement pour l’UE et les règles écologiques européennes seront très largement respectées.
Donc si nous lisons entre les lignes, le fabricant chinois essaye de nous rassurer sur le fait que nos données n’iront pas directement dans les serveurs du gouvernement communiste chinois et qu’en termes d’écologie, c’est avec une Chine nouvelle que nous allons pouvoir travailler.
D’accord, mais rappelons que Huawei, c’est aussi 23 centres de R&D en Europe, dont six se trouvent sur le territoire français…
C’est aussi la première fois que l’entreprise délocalise une unité de production en dehors du territoire chinois et cela signifie donc deux choses…
La première est que nous sommes désormais entrés dans une phase d’internationalisation de la machine économique et industrielle chinoise. Cette phase ne concernait auparavant que les pays en voie de développement (donc principalement en Afrique et dans les pays voisins), mais elle semble nous concerner aussi aujourd’hui, nous citoyens européens.
La seconde démontre un choix extrêmement stratégique en ce qui concerne l’implantation du premier site de production des grands de la Tech chinoise.
D’une part, l’opinion générale française marque depuis de nombreuses années une sympathie très forte pour la Chine, surtout lorsqu’il s’agit d’entrer en contradiction avec les États-Unis. D’autres part nous savons aussi que Huawei va chercher des personnalités de haut lieu pour faire partie du conseil d’administration de son siège français. Nous y avons vu Jean-Louis Borloo et aujourd’hui, c’est Jean-Marie Le Guen qui siège à sa place. Rappelons que ces derniers ont tous deux occupés des postes de premiers plans dans les dernières administrations françaises et à mon sens cela ne présage rien de bon
Nous parlons principalement ici du carnet de contacts de ces derniers, qui pose véritablement sujet à réflexion… Surtout lorsque l’on parle du déploiement actuel de la 5G (et du potentiel déploiement – voyons les choses à long termes – de la 6G dans une dizaine d’années) !
Bref, à défaut de redouter une invasion américaine, chacun – cela commence par vous et moi – devrait commencer à se poser les questions adéquates par rapport à une réelle invasion chinoise, car celle-ci est bien en cours et si vous n’êtes pas prêt à faire apprendre le Mandarin à vos enfants, cela va probablement vous poser quelques problèmes…
Même si cela peut faire un peu de mal aux férus de la langue française, l’anglais me semble être un choix un peu plus judicieux.
L’avenir nous en dira plus !
