Chaque révolution apporte son lot de solutions mais elle entraîne inévitablement des nouvelles problématiques et la tâche des nouvelles générations est spécifiquement de trouver des solutions à ces mêmes problématiques…
Pour quelqu’un qui a cinquante ans aujourd’hui, sa tâche a été depuis les années 90, de revenir sérieusement sur l’insouciance économique des trente glorieuses, notamment en gaspillant moins et en recyclant ses déchets. La tâche qui attend la génération Z, dans le futur – quand elle va se mettre au travail – sera probablement de trouver des solutions aux problèmes que les robots, les voitures autonomes, les cyber-criminels et les intelligences artificielles vont générer.
L’un de ceux-ci n’a pas tardé à se montrer, alors même que le développement massif des intelligences artificielles génératives n’avait pas encore soufflé sa première bougie, et celui-ci n’est autre que la consanguinité numérique…
Un problème de taille qui pourrait provoquer l’autodestruction de l’IA ?
Et oui, le web n’échappe pas non plus aux problématiques humaines, logiquement d’ailleurs, puisqu’il est la réunion unique de toute l’activité de l’homme. Les choses n’ont pas tardé – il s’agit toujours d’argent – aux premières heures du déploiement des IA génératives, les auteurs ont très vite fait entendre leur mécontentement…
Comment accepter pour un créateur qu’une machine puisse s’éduquer sur base de ses créations, sans qu’il puisse en tirer lui-même un profit ?
La question est d’autant plus cruciale qu’un bénéfice est dégagé par les entreprises qui monétisent l’utilisation par le public de ces mêmes machines. Comme nous l’avons dit plus haut, un problème doit trouver des solutions et ces solutions entraînent de nouveaux problèmes et devant la ruée furieuse des créateurs, les IA génératives sont désormais entraînées sur des contenus générés eux-mêmes par des IA génératives…
Et oui, c’est compliqué, mais vous ne rêvez pas !
Tout ceci se passe à un moment de l’histoire où les intelligences artificielles ne sont pas suffisamment matures que pour fournir des informations qui sont 100% fiables, car les hallucinations de celles-ci sont encore nombreuses. A cela il faut ajouter qu’elles vont aussi puiser leurs sources dans des contenus complotistes, racistes ou encore politiques, manquant de ce fait complètement d’objectivité. Bref elles manquent encore de discernement et à moins qu’une IA soit dotée d’une architecture qui permette d’imposer à ses autres petites sœurs une certaine forme de censure, pour l’instant nous ne sommes pas encore à l’abri de l’erreur…
L’homme au cœur de la solution !
Le pire est que certaines estimations évaluent à 90%, le contenu du web qui pourrait être généré par des intelligences artificielles génératives, dans les années à venir. Logique puisqu’au fur et à mesure que ces machines, ultra sophistiquées et surtout très rapides en termes de génération de contenu, vont déverser des quantités massives de vidéos, de musique, d’images ou de textes sur internet, ces mêmes IA vont créer de nouveaux contenus à partir de ceux qu’elles ont elles-mêmes créés et non plus à partir de contenus générés par des humains.
Merci donc aux droits d’auteurs !
Là où le bas blesse, c’est que personne ne peut plus rien revendiquer juridiquement à ce stade-ci. Et cela va extrêmement vite et est exponentiel…
Les IA génératives vont-elles finalement mourir de leur belle mort, avant même d’avoir atteint la majorité, puisque leurs réponses seront trop hybrides ?
Est-ce que cette consanguinité numérique ne va pas changer la face du monde en nous entraînant dans une perception toute différente de la réalité que la nôtre et modifier notre façon de voir les choses ?
Enfin ne serait-ce pas une opportunité pour l’homme de reprendre sa place sur le pied d’estale duquel il est tombé, tout cela en revalorisant la créativité humaine ?
La première et la troisième question se rejoignent clairement, puisque si l’information disponible sur Internet est majoritairement issue de manière consanguine par des machines – en clair, cette information est truquée – celle qui sera fournie en l’occurrence par un humain sera quant à elle valorisée par une majorité. Il s’agit maintenant de savoir comment prouver qu’elle vient de l’homme, donc cela offre sérieusement de la place à la créativité (le plus ironique dans l’histoire est que ChatGPT pourrait fournir les lignes de codes qui solutionneraient ce problème).
Le grand retour de Matrix…
En ce qui concerne la deuxième question en revanche, le problème est largement plus important parce qu’il bouleverse la nature humaine.
Imaginons un seul instant que l’information provenant d’humains ne soit plus disponible qu’en payant, alors que l’information (consanguine) venant d’une intelligence artificielle soit quant à elle totalement gratuite ?
Nous serions dans ce cas, face à une nouvelle sorte de ségrégation…
Les plus déshérités seraient nourris avec une information (faussée) générée par une machine, alors que ceux qui en ont les moyens seraient quant à eux nourris avec une information véritable (du moins dans la mesure où l’information humaine reste intacte, sincère et qu’elle ne puise pas ses fins dans les confrontations humaines). Décidément, nous en revenons toujours au véritable nerf de la guerre, à savoir les moyens financiers qui séparent toujours les plus riches, des plus pauvres.
Plus que jamais, nous allons devoir faire preuve d’intelligence et c’est l’école qui va devoir passer à une vitesse supérieure dans ce domaine, notamment en développant considérablement la capacité de vérifier ses sources (de faire aussi preuve de plasticité et de jugement), et ce dès le plus jeune âge.
Vu sous cet angle, les plus démunis seraient inévitablement entraînés dans une matrice qui leur fait miroiter sans cesse sa propre réalité, ce qui veut dire plus pragmatiquement que Skynet asservirait sans en avoir véritablement conscience l’être humain, du moins en partie…
L’enjeu principal, pour nous, par rapport à l’IA, est donc d’une part de se prémunir de manière intelligente de ses propres hallucinations et en cela, seule l’éducation pourra faire le travail nécessaire. Ensuite il va nous falloir utiliser à bon escient – et aussi de manière très créative – les opportunités que celle-ci représente, car sa vision pourrait en effet déformer notre perception de la réalité, mais aussi au contraire l’éclairer. Enfin il est aussi satisfaisant de voir que les problématiques générées par la technologie remettent l’homme (dans le sens large du terme, mesdames) toujours et encore au centre du monde.
Les problématiques liées à la destruction des emplois dans les usines suite à la robotisation, étaient finalement beaucoup moins complexes que celles auxquelles nous devons faire face aujourd’hui. La question qui semble s’imposer ici est avant tout d’ordre transhumaniste. Nous devons savoir si nous allons fusionner intellectuellement avec les machines, quitte à en perdre notre propre sens de la perception (un peu comme nous pourrions perdre le sens du goût), ou devons-nous rester complètement indépendant d’elles ?
C’était bien ?
Bon…
Mais ce n’est pas tout, car une époque formidable c’est aussi un site Web et des centaines de réflexions qui traitent des problématiques de notre monde et c’est aussi…
Un bureau de rédaction, d’illustration et un service de sponsoring !
Ah oui, au fait, nous sommes aussi sur Facebook, Twitter, Instagram, YouTube et nous avons aussi un groupe sur Facebook sur lequel nous pouvons discuter de toutes les problématiques qui se posent à nous, donc on vous y attend car nous avons besoin de vous !