La belle histoire de Netflix…

Paramount, Universal, Disney, Amazon Prime, (feu) Salto… 

La guerre du streaming vidéo fait rage en 2022 et Netflix a encore, cette année, été obligé de se réinventer…

Techniquement, c’est la troisième fois dans sa courte existence que cette entreprise révolutionnaire est obligée de se remettre en question. Il n’est pas nécessaire de chercher bien loin les raisons qui ont fait que Netflix a perdu un nombre considérable d’utilisateurs et que naturellement son cours en bourse a chuté radicalement…

Netflix a inventé un modèle et elle a été rattrapée avec le temps par des acteurs historiques qui ont clairement – n’ayons pas peur des mots – marché sur ses plates bandes. Disney, par ailleurs en première ligne. Dans le courant de l’année 2021, plus de 500 séries ont été produites par les grandes plateformes de streaming et cela ne comprend pas les productions réalisées par les chaînes de télévision traditionnelles. Nous sommes donc arrivés en 2022 à un stade où notre attention était saturée par trop d’offres. C’est une chose extraordinaire d’autant plus que la production de ces séries coûte énormément d’argent. Bref, Netflix a cette année été victime de son propre modèle, mais commence à se relèver peu à peu. L’introduction de la publicité dans son système (ce qui est loin de faire partie de son ADN à la base), le fait de se recentrer avant tout sur des séries de qualité et son offre de jeux vidéo en streaming ont contribué, cette année, à regagner du public et à remonter la pente. 

Que doit-on tirer comme conclusion de cette situation ? 

Une chose est certaine, le modèle Netflix a fait son chemin et a démontré que désormais, aucun acteur dans le monde de la production cinématographique ne pourrait faire sans ce modèle. Très clairement, le format des séries est très largement plus adapté à notre emploi du temps. Un épisode ne dure que quelques quarante minutes et on peut se contenter d’une seule étape le soir avant d’aller se coucher. En revanche, regarder un film d’une heure trente, après les infos de 20h00, c’est une toute autre histoire si on veut être en forme le lendemain. Le problème pour Netflix, c’est qu’il y en a de trop et que la firme s’est rendue compte qu’il faudrait avant tout se concentrer sur de la qualité plutôt que sur de la quantité. 

L’introduction de la publicité pourrait elle aussi avoir un impact très important pour l’entreprise. En effet Netflix a atteint un niveau de perfection rarement atteint dans la production de films ou de vidéos. Dépasser le simple niveau de publicité et en produire à mis chemin avec ce qui peut se faire dans le monde du cinéma, voire même dans le monde du jeu vidéo, entre clairement dans les compétences de l’entreprise. Rappelons aussi que ses effectifs à Los Angeles dépassent largement ceux de la Silicon Valley. 

Netflix est-elle en ce moment en train de se préparer à devenir le plus grand producteur de publicité au monde ? 

Si c’était le cas, il serait légitime de se demander ce que cela pourrait donner :

Premièrement, la qualité des films publicitaires pourrait être beaucoup plus audacieuse. L’entreprise n’en est pas à son premier coup d’éclat dans la promotion d’une de ses séries, jusqu’à même organiser des événements d’envergure en pleine rue et cela pourrait concerner bien d’autres produits ou services extra muros

Dans ce cas, va-t-on vers un service de streaming dans lequel nous pourrions passer notre temps à regarder des films publicitaires ? 

Et pourquoi pas, si la subtilité est au rendez-vous ! 

Netflix vient aussi et enfin de pallier à la piraterie, dont les partages illégaux attaquent sérieusement ses finances. L’option transfert de compte va lui permettre de lutter sérieusement contre et peut être trouver enfin une solution à l’un de ses principaux problèmes. Néanmoins, il n’est pas certain que les efforts de Netflix soient suffisants, car elle va être très vite rattrapée par la concurrence. En gros Netflix lance et met une idée en application et les autres emboîtent le pas. Disney encore une fois en première ligne. 

Toujours est-il qu’une fois de plus, Netflix doit se réinventer et quand les marchés l’abandonnent et que les ventes chutent, l’entreprise de Reed Hastings est en train de rebattre les cartes, comme elle l’a toujours fait. Quelle révolution est-elle occupée à nous mijoter, nous le verrons en 2023, mais ce qui est certain, c’est que – concurrence oblige – elle n’a clairement pas le choix. Nous devons donc nous attendre à des changements importants car aujourd’hui, la Boring Economy est un marché mature et s’il ne se réinvente pas, il risque de se faire avaler par de nouveaux modèles.  

Et le sport dans tout cela ?

Un phénomène est justement assez remarquable au sein des deux (probablement les plus importants) papys du streaming vidéo. A savoir la volonté d’ajouter à leur offre, non seulement des jeux (Amazon s’est aussi lancée dans l’aventure cette année, en Inde), mais aussi des événements sportifs en direct. Amazon devance par ailleurs sur ce point sa position avec son concurrent Netflix. Avec la publicité, on voit très bien que les secteurs privilégiés des acteurs télécoms traditionnels basculent peu à peu vers les plateformes de streaming, toujours et encore un peu plus d’années en années (depuis maintenant plus 20 ans). Plus intéressant encore, la volonté de Netflix de proposer des programmes de cours de Yoga ou de musculation sur sa plateforme. 

C’est par ailleurs intéressant sur plusieurs points :

Le premier est que l’entreprise s’attaque directement à Apple et moins directement à Microsoft, qui s’intéresse aussi de très près à ce domaine. Ensuite la diversification des thèmes que Netflix déploie l’amène tout doucement à hybrider son rôle de producteur avec une plateforme comme YouTube, dans laquelle les créateurs de contenu, ont eux aussi la possibilité de faire évoluer leur petite entreprise (même si cela est chapeauté par des professionnels (comme c’est le cas chez Apple). On pourrait néanmoins imaginer que les vedettes locales de certaines disciplines (Los Angeles par exemple), se produisent elles-même sur Netflix. En d’autres termes, petit à petit Netflix se rapproche un peu plus de ses clients. D’autant plus que dans le cadre de ces cours de sports en streaming, nous dépassons le stade passif – qui est celui du spectateur devant une série ou un film – pour entrer dans un comportement inversement actif du spectateur. Et c’est là qu’est toute la différence. D’autant plus que les problématiques sur la santé mentale et physique, par rapport au temps d’écran, sont dans les discours des législateurs, de plus en plus en question. Une attitude beaucoup plus active du spectateur pourrait donc faire gagner des galons à Netflix…

Pour y revenir, le choix d’offrir un abonnement moins cher avec de la publicité est judicieux – et c’est d’ailleurs suivi par Disney – sur un point crucial : le basculement de la manne publicitaire, historiquement destinée aux médias traditionnels (TV, radio) vers d’autres horizons. Alors que cette manne était la chasse gardée de quelques acteurs privés et de nombreux États, on assiste aujourd’hui à un phénomène qui pourrait bien entraîner la chute des acteurs médiatiques traditionnels, y compris les chaînes publiques. 

Concrètement, il ne fait nul doute que les autres plateformes de streaming vidéo vont elles aussi emboîter le pas à Netflix et à Disney et de ce fait entraîner une nouvelle guerre des prix. Malheureusement, c’est Meta qui pourrait en faire à nouveau les frais et se fragiliser encore un plus en 2023, car le paysage publicitaire pourrait bien changer une fois pour toute de mains. Meta pourrait de ce fait être contraint de se remettre sérieusement en question et peut-être – si ce n’est de fermer la porte, ce qui est difficilement envisageable – que les principales innovations sortiront de ses propres laboratoires de recherche dans les prochains mois… Dans le cas contraire, les réseaux du Great Zuck, vont vivre des moments difficiles et la remise en question du modèle existant sera plus que nécessaire. Ce qui n’est pas forcément une bonne chose pour ceux qui utilisent chaque jour les outils que l’entreprise propose. 

Néanmoins, plus que jamais l’existence du réseau social chinois Tik Tok en occident se pose plus que jamais…

Le gouvernement de Pékin utilise en effet le réseau social en ligne à des fins éducatives et réduit drastiquement son temps d’utilisation. Au contraire, en occident Tik Tok est utilisé à des fins de divertissement d’une population de plus en plus jeune. Aussi, les autorités américaines tapent du pied pour faire tout simplement interdire le réseau social chinois et si les européens et les autres pays occidentaux suivaient, Instagram pourrait être le premier bénéficiaire de l’opération. Tout n’est donc pas perdu pour Meta qui pourrait de ce fait reprendre la main sur toute la jeunesse occidentale. Il ne serait donc pas étonnant que son budget lobbying soit concentré sur l’interdiction du réseau social chinois. 

Sébastien Colson 

C’était bien ?

Bon…

Mais ce n’est pas tout, car une époque formidable c’est aussi un site Web et des centaines de réflexions qui traitent des problématiques de notre monde et c’est aussi…

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