C’est le nerf de la guerre, pour gagner de l’argent – donc pour vivre, voire même survivre dans notre monde – il faut faire payer quelqu’un qui en possède. Alors, soit on se la joue syndicaliste et on veut faire payer les chefs d’entreprises et les capitalistes, soit on est créatif et on invente un produit ou un service qu’on vend à un chef d’entreprise ou à un capitaliste. Ce qui veut dire – si on veut entrer un peu plus loin dans les détails d’un point de vue pratique (voire même philosophique) – chaque personne qui fait une plus value sur ses capacités intellectuelles ou physiques…
En gros toutes personnes ou presque, qui vit en Occident !
Oui mais, un phénomène a néanmoins surgit après la crise de 2008,et c’est précisément ce que Jeremy Rifkin a appelé La Nouvelle société du coût marginal zéro. Une théorie qui oppose un besoin fondamental de propriété à celui d’avoir accès à un certain confort de vie, et ce sans avoir nécessairement besoin de le posséder…
Pas si à côté de la plaque que cela…
Déjà en 2000, Jeremy Rifkin avait perçu les différentes grandes mouvances dans les habitudes de consommation. Ces habitudes, bien entendu, étaient très largement influencées par l’explosion d’Internet. Avoir accès aux choses, plutôt que de les posséder, n’était pourtant pas nouveau, mais le phénomène prenait de l’ampleur sur de nombreux aspects de notre vie.
La location de services n’est en effet pas nouvelle. Mettre à disposition ce que l’on possède n’est pas non plus nouveau, mais l’après 2008 a mis en valeur quelque chose de très différent, à savoir le début du besoin de ne plus posséder forcément quelque chose.
La logique est là, prenons les principaux outils que nous utilisons au quotidien :
Il sont tous voués à une mort programmée. Même pour ceux qui sont les plus importants – ou qui nécessitent le plus gros budget ménager, comme une voiture par exemple – c’est clair, ils vont tous finir par la case recyclage. Quelle est donc la véritable utilité (dans la finalité) de ces objets qui seront d’ici peu dépassés, soit par des performances technologiques beaucoup plus importantes, soit par un effet de mode programmé, soit par l’usure, voire même par un peu des trois ?
En réalité, la seule utilité qu’ils ont, c’est de nous fournir un peu plus de confort – ou de nous améliorer en efficacité – au moment même où nous les utilisons. Ni plus ni moins…
Ce qui en soit, ne leur donne pas vraiment de valeur, si ce n’est encore une fois leur utilité et l’effet de mode à un moment temporel précis. Bref un produit ou un service ne valent pas vraiment grand chose quand il n’ont d’utilité que de servir à quelqu’un au moment même où il en a besoin…
Donc le constat ?
Effectivement, Internet nous a progressivement fait pencher dans l’ère de La Nouvelle Société du coût marginal zéro, telle que Rifkin l’avait cernée…
La dématérialisation a pour conséquence une inévitable chute des prix pour les consommateurs (peut-être pas en terme énergétique diront certains, mais passons là-dessus) : Spotify, Netflix, AirBnB ou encore Uber en sont les exemples concrets. Ces services ont simultanément cassé la nécessité de devoir s’approprier des outils exclusifs permettant leur utilisation et en même temps de pouvoir mettre au service des autres un patrimoine individuel inutilisé, pour se recentrer sur un objet universel qui n’est ni plus ni moins que le smartphone (ou par extension l’écran, couplé à Internet).
Pendant une dizaine d’années donc, les prix ont tout doucement évolué à la baisse, remettant solidement en place certains piliers de l‘économie (et du capitalisme du siècle passé). Ce qui nous a d’ailleurs amené à ne plus nous attacher aux vulgaires bouts de plastique, que nous n’allions utiliser qu’occasionnellement. Bonne chose ou pas, nous sommes entrés dans un monde ou la propriété était remise en question (sauf peut-être en ce qui concerne l’immobilier, et encore). Un peu comme au moyen âge, une période dans laquelle cet attachement était presque inexistant
Tout cela, c’est très bien sauf que la problématique du prix est toujours et plus encore que jamais la problématique du prix…
Oui, les services de streaming vidéo se sont multipliés. Netflix ne peut plus se permettre de faire la pluie et le beau temps sur le secteur, car il n’est plus le seul. L’entreprise a par ailleurs lancé une offre, en 2022, comprenant de la publicité, ce qui lui permet de faire chuter encore un peu plus le prix de son abonnement.
Pourtant, même si nous nous rapprochons doucement du coût marginal proche de zéro, force est de constater qu’il existe toujours un prix à payer :
L’écran, l’abonnement, la connexion Internet, le loyer, l’électricité, le raccordement à l’eau et enfin la pizza qu’il faut pour avoir quelque chose dans l’estomac (et c’est sans compter la petite limonade dont nous avons besoin pour rendre la vie un peu moins austère)…
Drôle d’expérience néanmoins…
Venons-en donc à ce qui nous intéresse ici.
Cette semaine je reçois un message d’une newsletter que je suis depuis plusieurs années. On me dit que désormais, le service gratuit deviendrait en partie payant. Malheureusement, après quelques jours, il ne reste plus grand chose de gratuit dans ce service et tout nous ramène désormais à une invitation à sortir la carte de crédit. C’est dommage parce qu’il s’agissait pour moi d’une excellente source d’information que je n’avais en fait, pas à payer…
Après avoir passé plus de cinq minutes à voir quels article était en accès gratuit ou payant (en réalité, il l’étaient tous, dans les thématiques qui m’intéressaient), je me suis dit que j’allais résigner mon abonnement (faute de temps à passer sur quelque chose d’inutile), ce que j’ai par ailleurs fait, en n’oubliant pas de répondre à la question récurrente posée dans ce cas (Pourquoi nous quittez-vous ?). La réponse n’a pas été compliquée à trouver : Abonnement payant…
Nous reviendrons plus tard sur le vice inhérent à l’accès, notamment sur le nombre d’abonnements que l’on peut accumuler, mais cette expérience nous démontre plusieurs choses :
Premièrement, cela veut dire que nous nous sommes habitués à avoir accès aux choses gratuitement (ou presque) et quand cela change, on ne revient pas si facilement en arrière, à moins que le service en question ne soit absolument indispensable.
Deuxièmement, et de fait, la quantité de services gratuits disponibles est tellement forte que nous ne sommes plus prêts à consacrer de l’argent – un argent qui se fait de plus en plus rare – à des produits qui n’ont pas une importance primordiale dans notre existence.
Troisièmement, et de fait, nous en sommes arrivés à un stade ou le nombre de services et de produits numériques étaient trop – et soulignons ce terme, au risque de faire un doublon – nombreux. On peut toujours aller voir ailleurs et finalement, c’est une très bonne chose !
Quatrièmement, nous devons en arriver à la question de savoir ce que nous allons faire maintenant, si nous voulons entreprendre…
C’est beaucoup d’interrogations pour un si simple évènement que de rompre avec un abonnement gratuit à une newsletter, qui est désormais payant (ou plutôt inaccessible et cela, c’est tout l’enjeu psychologique que cela représente), mais pourtant, il y a ici tous les enjeux de notre époque : réduction des coûts, voire même gratuité en échange d’une collecte des données, confrontation entre un capitalisme d’un siècle révolu et celui dans lequel nous vivons, mutations sociales, économiques et écologiques, bref les questionnements ne manquent pas et il va falloir que tôt ou tard, nous puissions y trouver des réponses…
C’était bien ?
Bon…
Mais ce n’est pas tout !
Une époque formidable
C’est aussi…
un site web
et des centaines d’articles qui traitent des problématiques de notre monde !
Mais surtout…
Un bureau de rédaction !
Si vous avez besoin d’un rédacteur Web, analyste des nouvelles technologies et spécialiste des répercussions de celles-ci sur nos sociétés, alors…
Un bureau d’Illustration !
Si vous avez besoin d’une illustration pour un de vos articles, made by humans (puisque c’est notre nouveau challenge), alors…
Un service de sponsoring !
Si vous voulez sponsoriser un de nos articles et nous aider à changer le monde, alors…
Et le meilleur pour la fin, nous sommes sur…