Quand la valse des promesses électorales ne fait plus tourner les têtes…​

On le sait, en période d’élection, les belles promesses ne manquent pas. Le 30 novembre dernier, nous avons d’ailleurs pu assister, en France, à un beau spectacle avec le débat des cinq candidats à la primaire du groupe LR et comme on pouvait s’en douter la politique n’a décidément pas changé…

Une droite et une gauche sans espoirs…

Nous n’allons pas rentrer dans les détails du débat entre Valérie Pécresse, Philippe Juvin, Eric Ciotti, Michel Barnier et Xavier Bertrand, car le discours est toujours le mêm​e depuis des années et tout laisse croire que les problèmes des français resteront les mêmes avec eux. Il ne faut cependant pas s’attendre à mieux avec la gauche. Il suffit de regarder un interview de Anne Hidalgo pour en être convaincu.​​ Ce que l’on a vu dans ce combat de coqs qui opposait les cinq candidats de droite, ce sont avant tout, des discours calculés, mesurés au millimètre, bref tout sauf… spontanés. Et c’est bien là qu’est le problème, car ce que l’on pourrait attendre avant tout (et surtout enfin) d’un politicien c’est de la spontanéité. C’est bien entendu, loin d’être le cas. Voyons les choses en face, le paysage politique occidental perpétue des aberrations qui aboutissent à l’arrivée de l’extrême droite aux portes du pouvoir, un peu partout. ​Pour prendre le cas de la France, depuis Valéry Giscard D’estaing le désenchantement n’a jamais cessé. Le bilan socialiste de son successeur, François Mitterrand fut si catastrophique qu’il a abouti, après 14 longues années, à l’élection de la droite et de son leader Jacques Chirac. Nouveau désenchantement lors de son premier mandat, il faut désormais cohabiter avec la gauche de Lionel Jospin, qui sera à son tour boudé par une population qui élira à sa place, un candidat d’extrême droite au premier tour des présidentielles de 2002. Jacques Chirac sera donc élu au second tour par défaut, et laissera sa place – non sans mal – à Nicolas Sarkozy, dont le bilan sera lui aussi désastreux et conduira finalement à la victoire de François Hollande en 2012. Un renouveau socialiste qui mènera à l’exil plusieurs milliers de personnes et d’entreprises. Le résultat est sans précédent et Hollande sera forcé de mettre la clé sous le paillasson cinq ans après….

Un nouvel espoir…

C’est à ce moment qu’un jeune politicien plein d’énergie arrive au pouvoir sans même faire partie d’une famille politique distincte. Une première dans l’histoire de la cinquième république. Les gens ne veulent plus croire aux belles promesses de la gauche, du centre et de la droite et se tournent vers autre chose. Oui, mais voilà, Macron – même s’il affiche fièrement l’idée de faire du pays une nation startup – fait exactement la même chose que ses prédécesseurs. En gros, il remet le couvert avec une politique enrobée de belles promesses et de législations mielleuses compliquant toujours un peu plus la tâche de la population. Le cas de ce président hors du commun est néanmoins intéressant car il démontre que la politique est depuis très longtemps dans une impasse. Il faut bien avouer que même avec la meilleure volonté du monde​, il ne pourrait pas démonter les mécanismes complexes des institutions actuelles. Qui voudrait par ailleurs vouloir assumer la colère des institutions, de la finance, de l’économie et en même temps celle de la population ? Pas grand monde et c’est logique parce que chaque démantèlement d’une institution ferait descendre des gens dans la rue. 

Comment payer la dette publique ? Comment faire des économies dans les ministères alors que les fonctionnaires martèlent sans cesse qu’ils manquent d’effectifs ? Comment supprimer des ministères sans avoir une avalanche de protestations ? Comment donner plus d’argent aux hôpitaux et aux écoles ? 

Le problème de Macron est qu’il est coincé entre le marteau et l’enclume. Et rien ne pourra y faire, à moins de rompre avec tout ce qui existe aujourd’hui. C’est-à-dire tout changer, démanteler et reconstruire un système sur des bases saines.

Le meilleur des mondes…

Tout d’abord, si on veut éviter les mécontentements, il faut avant tout savoir ce que les gens veulent. Avoir du travail et pouvoir profiter de ses revenus, mais en même temps avoir accès aux logement, à la mobilité, à la sécurité sociale, à l’enseignement, à la sécurité intérieure, à la défense extérieure ainsi qu’à des infrastructures solides pour pouvoir évoluer dans le meilleur contexte possible. 

Rien que ça…

Ce constat révèle déjà une ambiguïté qui rend paradoxale ce que les gens veulent et ce qu’ils doivent donner pour l’avoir. Sauf qu’ils donnent déjà beaucoup et malgré ce qu’ils donnent, il ne sont pas satisfait de ce qu’ils ont. Pour illustrer tout le contraire de ce malaise social, on peut citer par exemple l’organisation interne du comté de Westchester, dans l’État de New York. L’administration taxe en effet fortement les propriétaires de biens immobiliers (donc des gens aisés). Les sommes récoltées vont directement à l’enseignement qui peut se permettre de proposer d’excellentes écoles et des transports scolaires gratuits. De plus, l’administration locale développe de nombreux parcs (y compris un parc d’attraction), des terrains de sports, un service de ramassage de déchets exceptionnel et bien d’autres services à la population encore. Bref le retour est clairement direct et les gens voient au quotidien comment leur argent est utilisé. Mieux encore, ils en bénéficient directement. C’est une clarté que les Français ne peuvent pas avoir, tant la distance entre ce qu’ils ont et ce qu’ils donnent est énorme. En France, on peut dire clairement que trop d’Etat tue l’État. 

Il y a cependant un espoir, mais il n’est pas dit que Macron aura le temps que les choses se mettent en place avant de se faire congédier par les français. Enseignement, communication, santé, mobilité, défense, sécurité, pouvoir d’achat et emploi… Ce sont des postes dans lesquels les technologies excellent et dans lesquels les coûts pourraient chuter de manière drastique, et en même temps être beaucoup plus performants. Les institutions pourraient donc voir leur budget diminuer, tout en continuant de fonctionner avec plus de performance et l’argent pourrait de ce fait retourner aux contribuables ou aller là où il est le plus utile (comme dans l’enseignement par exemple). Le problème est qu’un Etat ne peut pas se permettre  de s’offrir une légion de chômeurs, donc comment faire ?

Visiblement, personne n’a encore la réponse…

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