Les robots envahissent insidieusement nos vies, nous y sommes résignés et c’est normal tout compte fait puisqu’ils sont là pour nous faciliter les choses. Avec eux, c’en est désormais fini des tâches ingrates et répétitives. Un phénomène marquant pourtant est qu’ils ne nous aiment pas puisqu’ils en sont incapables, mais nous les aimons passionnément. A un point tel parfois que certains d’entre nous commencent même à établir une relation (intime) avec eux.
Dans ce contexte étrange d’amour à sens unique, des questions transhumanistes telles que “Peut-on faire l’amour avec un robot ?” commencent même à se poser…
Et parfois, quelques belles surprises…
Rassurez-vous nous n’allons pas tenter de répondre à cette question, ici, du moins tant que le phénomène ne s’est pas complètement généralisé. Nous allons plutôt aborder la question de l’invasion des robots dans le monde de la restauration…
Avec les robots, on croit souvent que la pire des mauvaises surprises que l’on peut avoir – si l’on met de côté les scénarios de science-fiction à la Terminator – c’est qu’ils tombent en panne. Pourtant certains d’entre eux peuvent créer des problèmes très différents. C’est d’ailleurs ce qu’à fait un robot aspirateur qui n’a pas respecté les bornes qui limitaient son champ d’action et qui a pris tout simplement la fuite.
Pouvez- vous imaginer une seule minute qu’un robot aspirateur décide par lui-même de vivre sa propre vie ? Non, bien entendu puisque c’est tout simplement impossible. Pourtant cela s’est bien passé dans un hôtel de Cambridge en Angleterre. Le robot est sorti par la grande porte et a disparu. L’hôtel concerné a donc utilisé les réseaux sociaux pour demander à quiconque croisait son chemin de le ramener et de venir boire un verre en remerciement. Coup du sort, les internautes se sont immédiatement emparés de l’histoire et n’ont pas hésité à encourager le robot à… vivre sa propre vie. Il a finalement été retrouvé quelques jours plus tard dans un buisson près de l’hôtel et a repris depuis ses fonctions d’aspirateur. Pour être pragmatique, il n’aurait pas pu aller plus loin que là où sa batterie lui permettait.
Cette histoire amusante témoigne manifestement de ce que peut être le flegme britannique, mais aussi et surtout des liens que nous tissons – souvent sans nous en rendre compte – avec des machines. C’est irrésistible, mais on ne peut pas s’empêcher d’avoir un sentiment tout particulier pour ce robot, et on pourrait presque le comparer à celui que nous éprouvons lorsque nous observons des chiots et des chatons marcher maladroitement…
Le chef de demain ?
Et si nous allions plus loin et que nous concevions que le robot pourrait aussi vous préparer un plat de pâtes, digne des meilleurs restaurants ?
Expérience client par excellence, la restauration fait appel au sentiment profond de satisfaction d’un besoin physiologique crucial, à savoir se nourrir. Néanmoins l’homme a su à travers l’histoire, perfectionner sa connaissance des aliments, en les associant et bien entendu en les dégustant. Jusqu’il y a peu, tout comme pour la création artistique, le fait de faire la cuisine était réservé strictement aux humains, bien que les tâches subalternes comme celle de faire la vaisselle ait été reléguée elles-aussi à des robots. La cuisine c’est traditionnellement en revanche l’affaire de celui qui sait la faire. C’est Maman ou Papa, c’est le conjoint ou la conjointe. C’est le Chef qui travaille dans un restaurant…
Pourtant, l’ère numérique semble nous avoir entraîné dans une voie un peu différente, car le robot n’est plus seulement relégué à réaliser des tâches subalternes, mais aussi à préparer les repas. Et cela dépasse même la notion de robots ménagers pour le particulier (comme les vapo cuiseurs), puisque maintenant, ce sont des restaurants qui se penchent sur la question.
C’est le cas de Cala à Paris qui a développé un robot capable de faire (de A à Z) un plat de pâtes, digne de ce nom. Forcément, comme tout le processus de fabrication est complètement automatisé, on peut donc se permettre de déguster un plat de pâtes de très bonne qualité pour un prix dérisoire et c’est là que la formule devient vraiment intéressante, car ce processus peut être mis en place dans des restaurants, mais aussi dans des cafétérias pour les hôpitaux, dans les gares, sur des lieux de concerts ou adaptés à des food trucks…
Un restaurant complètement automatisé…
On connaissait déjà plusieurs technologies de robots capables de pouvoir vous servir une bière (notamment celle d’Heineken, mais il en existe d’autres), voire même de vous suivre là où vous allez, prêt à vous servir un verre. Et bien maintenant, nous avons des robots cuisiniers…
Venons donc en à cette question récurrente :
Le personnel des restaurants va-t-il être remplacé par des robots dans le futur ?
La réponse est tant positive que négative, car si le robot cuisinier ou serveur de bière va vraiment apporter un plus dans des endroits ou l’événementiel à du mal à suivre la cadence, il ne le sera pas forcément dans le monde de la restauration gastronomique. En revanche, il pourrait bien prendre une place importante dans le secteur de la restauration intermédiaire comme celle des brasseries par exemple. Ce qui est intéressant de se poser comme question – vu sous cet angle du moins – consiste néanmoins à envisager le restaurant de l’avenir tant dans les cuisines que dans la salle de dégustation :
Dans les cuisines, nous n’aurions d’autres choix que de retrouver un ou deux robots cuisiniers (imaginez la place que peut prendre ce type de machine) qui se concentrerait sur un seul type de plat chacun, mais néanmoins offriraient quelques variantes. Dans la salle nous aurions ensuite un robot livreur qui pourrait réceptionner les plats et les acheminer devant le client. En dehors des employés qui alimenteraient les robots cuisiniers et de la personne qui accueille et qui accompagne les repas avec les clients, en gros, nous n’aurions plus vraiment personne dans un restaurant (puisque le nettoyage peut aussi être robotisé)…
Ça va faire mal pour l’emploi mais, imaginez un seul instant qu’un plat de pâtes (ou quelconque autre plat générique) d’une excellente qualité vous coûte moins de quatre euros alors que son équivalent dans un restaurant traditionnel vous en coûterait 20 ?
Vu sous cet angle, il semble que ce soit Macdonald qui ait plutôt du soucis à se faire par rapport aux restaurants traditionnels, qui quant à eux verraient une excellente opportunité de limiter les frais de personnel et les investissements liés à l’implantation d’un établissement, tout en se concentrant dans le même temps sur une expérience client exceptionnelle. D’autant plus que l’expérience du retour au travail après les confinements de 2020 et de 2021 nous a démontré aussi que de nombreux employés du secteur de la restauration ne voulaient plus retourner travailler dans le domaine. La robotisation serait de ce fait un moyen de nous garantir une offre suffisante d’établissements.
Il s’agit maintenant de déterminer quelle genre d’expérience nous voudrions faire vivre au client. Cela demande encore une fois de l’imagination et de la créativité…
