Cela ne représente peut-être pas grand-chose à première vue, mais l’annonce d’Amazon d’équiper son IA, Alexa d’un booster génératif (LLA) va clairement nous propulser vers des niveaux jamais atteints jusqu’ici, et ce principalement sur trois points…
Le premier est que l’écosystème Echo d’Amazon est âgé de neuf ans et qu’il a appris beaucoup de choses sur cette période. Du moins beaucoup sur ses utilisateurs. Le second point est que sur la durée d’une décennie, ce que l’on a appelé les assistants des GAFAM, qui n’étaient pas jusqu’ici des outils absolument indispensables et qui ressemblaient plutôt à des gadgets, commencent à prendre des proportions beaucoup plus pointues. L’annonce d’Amazon parle même d’équiper Alexa d’une plus forte personnalité. Dans ce contexte, et en cela c’est le troisième point qui nous intéresse ici, nous allons entretenir une relation avec un esprit lié directement à chacun des GAFAM !
Vous êtes Google ? Non, je suis plutôt Amazon !
On peut encore aujourd’hui considérer les IA génératives comme des produits en développements. Certes, extrêmement efficaces, mais des produits qu’il faut encore améliorer avec le temps (ou plutôt qui vont s’améliorer par eux-mêmes). Mais le développement massif (et exponentiel) de ces machines va très vite nous amener à les avoir omniprésentes et indispensables dans nos vies…
Si Alexa sait déjà énormément de choses sur nos habitudes, sur nos besoins, sur notre consommation et sur notre vie professionnelle, et ce depuis 10 ans, elle possède une sérieuse longueur d’avance sur ChatGPT, qui ne nous connaît pas du tout. Ce qui lui donne un sérieux avantage pour que nous l’adoptions plus vite que prévu. Il en va de même pour Google Assistant ou pour Siri. Ce qui revient à dire que nous partageons nos vies avec ces assistants – même si ce n’est que très peu – mais les données qui sont stockées (et surtout le traitement de celles-ci) dans les gigantesques datas centers de ces entreprises vont très clairement servir de base à des produits extrêmement bien ficelés, puisqu’ils seront adaptés à nous comme un gant l’est pour se mouler à une main.
En gros c’est ce qu’il manquait aux assistants des GAFAM auparavant, mais c’est maintenant chose faite, nous entrons dans une nouvelle phase d’une relation que nous entretenons avec nos entreprises favorites.
Pour bien comprendre cette logique, il faut aller chercher les réponses aux sources…
Enfin, non, je préfère Apple !
Depuis maintenant quarante ans, deux grandes tendances se sont imposées dans les outils informatiques que nous utilisons :
Il s’agit bien entendu d’Apple et de Microsoft. Une troisième est venue s’ajouter à cette liste très limitée, c’est Google avec son OS Androïd. Si une chose est néanmoins certaine, c’est que nous préférons soit l’un soit l’autre, car chacun a bien étudié la cible à laquelle il s’adressait. Aussi certains préfèrent l’OS de Microsoft car il donne accès à un système ouvert dans lequel on peut se permettre de bidouiller. Mais ça c’est bon pour ceux qui ont un léger esprit mathématique. En revanche, ceux qui n’ont pas envie de bidouiller préféreront probablement les services d’Apple, plus chers, c’est vrai, mais qui demandent – logiquement – moins d’efforts. Donc, nous sommes presque naturellement attirés par une sorte d’esprit relatif à l’un où à l’autre. L’esprit, mais aussi l’accoutumance et lorsque l’on parle d’accoutumance, nous parlons aussi d’addiction. Une addiction qui pourrait aller très largement plus loin qu’une relation (virtuelle) avec un simple assistant.
Amazon a durant ces dix dernières années fait très largement appel à des voix d’acteurs connus et les a intégrés à Alexa. Ce n’est pas anodin, c’est futé, brutal peut-être, mais extrêmement intelligent et pointu.
Il serait intéressant, voire même très sexy, d’être accompagné tout au long de la journée par la voie suave de Scarlett Johansson, non ?
Plusieures questions se posent mais nous n’en retiendrons ici que deux :
La première est de savoir si nous allons bientôt avoir le choix, via un service de streaming, de choisir la voix de nos désormais imposants interlocuteurs que sont Siri, Google Assistant, Alexa et celles des successeurs de Cortona et de M.
La seconde est relative à l’intimité que nous allons entretenir avec ces assistants et surtout de se demander quelles limites nous allons franchir dans l’avenir (ou pas). Inévitablement, les rapports humains seront modifiés par le dopage des assistants GAFAM avec des IA génératives, mais de quelle manière ?
What Else ?
En d’autres termes il s’agit de se demander si nous allons entretenir une relation amoureuse, amicale ou professionnelle avec ces assistants (pour le moment c’est le cas)…
Nous en revenons une fois de plus au film emblématique de Jasper Jones, qu’était Her, avec Joaquin Phoenix et encore elle… Scarlett Johansson. Cette dernière, que l’on ne voit pas du tout dans le film, mais on l’entend beaucoup, à de nombreux points communs avec cette nouvelle Alexa qui arrive parmi nous. Notamment par le fait qu’elle dispose d’une quantité gigantesque de données sur son interlocuteur, mais elle a directement accès à un tout aussi gigantesque écosystème technologique hérité du géant de l’E-commerce. Ce qui la rend très efficace et forcément très précieuse dans les tâches à accomplir au quotidien.
Dans le film Her, les deux antagonistes vont même tomber amoureux l’un de l’autre jusqu’à entretenir une relation affective et… sexuelle !
Le film aura probablement eu l’utilité de nous faire réfléchir sur la fusion entre l’homme et la machine qui se prépare, quelle que soit la relation que nous entretenons avec cette dernière.
Meta, Apple, Microsoft, Google ou encore Amazon, en ce qui nous intéresse ici vont-il devenir autre chose que ce qu’ils sont aujourd’hui et de ce fait éradiquer des applications de rencontre comme Tinder ou des plateformes ou il est possible de se créer un compagnon virtuel ?
Une chose est certaine, c’est que l’amour (et par extension le sexe (procréation effective ou fictive) et les rapports humains) reste une des principales motivations de l’humanité.
Nous pourrions évoquer une firme comme Apple qui dépasse déjà aujourd’hui les 3.000 milliards de dollars, et qui avec son projet Titan (la fameuse Apple Car), pourrait très largement l’amener à dépasser le stade historique des 5.000 milliards de dollars…
A combien croyez-vous pourrait s’élever la valorisation d’Apple si nous partagions nos journées avec nos stars préférées et qui plus est, feraient tout un travail quotidien, très ingrat, pour nous ?
Non, il ne s’agit pas d’un grand complot contre l’humanité, mais plutôt de savoir comment aborder le futur et comment vivre avec…
Apple (ou d’autres) vous proposera peut-être dans le futur des solutions pour ne plus vous sentir seul, ou bien encore pour réaliser vos fantasmes – encore que nous ne parlons pas ici de pornographie, mais bien de technologies sophistiquées et réfléchies – pour améliorer les conditions de vies humaines (néanmoins avec des rapports marchands, ne l’oublions pas et cela peut aussi constituer une révolution).
Des entreprises comme Apple ou Amazon vont dépasser le stade de simples entreprises. Elles vont même devenir des institutions (elles le sont en partie déjà) qui investissent nos vies en profondeur.
Toute la question est de savoir comment elles modifient les rapports humains ?
C’était bien ?
Bon…
Mais ce n’est pas tout, car une époque formidable c’est aussi un site Web et des centaines de réflexions qui traitent des problématiques de notre monde et c’est aussi…
Un bureau de rédaction, d’illustration et un service de sponsoring !
Ah oui, au fait, nous sommes aussi sur Facebook, Twitter, Instagram, YouTube et nous avons aussi un groupe sur Facebook sur lequel nous pouvons discuter de toutes les problématiques qui se posent à nous, donc on vous y attend car nous avons besoin de vous !
