Intelligence Artificielle : Devons-nous redouter une nouvelle bulle des “.com” ?

Vous vous souvenez peut-être de la frénésie Internet de la seconde partie des années 90 ?

Pour rappel, à l’époque, les investisseurs se sont rués sur les entreprises liées au télécoms, à la fibre optique et sur les start up prometteuses qui allaient révolutionner le monde grâce à Internet. Bien entendu, tout a été bien dans le meilleur des mondes pendant quelques temps, mais…

En bourse, les entreprises accédaient en masse au graal (l’entrée), les taux d’intérêt étaient bas, donc propices à encourager les entreprises de capital risque à donner (beaucoup) d’argent aux entreprises qui se lançaient dans cette nouvelle ruée vers l’or, californienne (une fois de plus), mais le problème est que les résultats financiers ont été très différents des prévisions…

Il y a ceux qui partent et ceux qui restent…

A peine quelques années après, en mars 2000, le krach boursier explose et c’est à ce moment que les entreprises ne peuvent plus payer ce qu’elles doivent. Les faillites s’enchaînent, les plus petits disparaissent et les plus gros engrangent des pertes colossales. Certaines sont restées malgré tout, en éprouvant d’énormes difficultés comme Xerox Corp, Cisco Systems, Time Warner, E-Bay ou bien encore Yahoo, mais elles n’ont, hélas, jamais plus retrouvé leur force d’autrefois. Il est bien entendu aussi nécessaire de citer les mastodontes que sont devenus Apple, Microsoft, Amazon, Google, IBM, Intel (quoique en grande difficulté en ce moment), HP, Texas Instrument, NVidia, Qualcomm ou encore AMD qui s’en sont plutôt bien sorties. Mais d’autres comme Compaq, Nortel ou Motorola, pour ne citer que celles-ci ont été emportés par l’ouragan. 

Il est aussi important de rappeler que deux jeunes entrepreneurs avaient envisagés plusieurs mois avant le krach de mars 2000, l’explosion de la bulle : 

Ces deux entrepreneurs sont Peter Thiel et – encore lui – Elon Musk…

Le premier est à l’époque le fondateur de Confinity et le second de X.com. Tous deux croyaient dans le futur de la banque en ligne, mais savaient aussi que l’euphorie, voire même la folie, qui s’emparait d’Internet mènerait à la catastrophe et que cette dernière était plus que probable. Il fusionnèrent donc les deux entreprises, ce qui donna naissance à… PayPal.

L’histoire va-t-elle se répéter ?

Bien que le contexte soit différent en 2024, on peut remarquer de légères similitudes avec le monde des Intelligences Artificielles, à quelques différences prêt et non les moindres :  

Tout d’abord les quatres premières années de la décennie 2020 ont été largement défavorables pour créer (ou garder) un contexte dans lequel les taux liés au crédits sont bas…

Forcément dans un tel cas, l’argent est plus difficile à sortir et les investisseurs sont un peu plus frileux. D’autre part, l’Intelligence Artificielle nécessite – du moins à la source – de nombreuses années de recherches avant d’avoir un impact réel sur son déploiement commercial. Il aura fallu ainsi 7ans à OpenAI pour lancer son désormais célèbre ChatGPT. Et sans l’intervention financière de Microsoft en 2019, tout laisse croire qu’il aura encore fallu plusieurs années encore à l’entreprise pour développer le produit miracle qu’elle commercialise aujourd’hui.  

En ce qui concerne Watson chez IBM, l’entreprise (qui possède de lourds moyens financiers) qui s’est plongée dans la recherche sur l’IA dès les années 50, a commencé à développer son propre programme en 2007. Quant à des entreprises comme Google, Facebook ou Tesla, possédant elles aussi des capitaux importants, elles travaillent depuis de nombreuses années sur ce type de technologies et ces dernières nécessitent beaucoup de capitaux et surtout… beaucoup de temps !

Vu comme cela, nous sommes loin du contexte de mars 2000, dans lequel l’argent facile et surtout le fait qu’il n’en fallait pas énormément pour fonder sa start up, est très différent aujourd’hui…

Une nouvelle Tesla pour l’IA ?

Malgré tout, un fait est clair, il ne se passe pas une seule journée sans que l’on ne parle de l’iA !

Une société de capital risque new-yorkaise, FirstMark, publie depuis 2012 (année où le terme Deep Learning a commencé à faire parler de lui) vient de publier sa nouvelle cartographie des logos relatifs à l’Intelligence Artificielle (qu’il s’agisse d’entreprises ou de solutions) :

Elle recense aujourd’hui plus de 2010 entités et pour se rendre compte de l’importance du phénomène, il faut savoir que quand cette cartographie a été crée il y a un peu plus de 10 ans, elle n’en comportait que 139. En 2023, elle en répertoriait 1416. Ce qui signifie que nous sommes bien dans une situation dans laquelle le marché est en pleine ébullition. Il s’agit maintenant de savoir dans quelle mesure l’eau ne pourrait pas déborder de la marmite

On a pu aussi remarquer une forte augmentation des offres d’emplois qui demandaient de posséder des connaissances dans le domaine. Phénomène marquant aussi, il en va de même pour ceux qui recherchent un emploi et qui mentionnent une spécialisation en Intelligence Artificielle (sur Linkedin notamment).

On ne peut pas le nier, Sam Altman, en 2022 a fait exploser une chape de plomb qui pesait lourd depuis des années et au contraire du phénomène métavers – dont on parle plus guère pour l’instant – lancé en grandes pompes par Mark Zuckerberg, de nombreuses entreprises se lancent maintenant dans l’aventure. Mais tout laisse croire que seuls les poids lourds du domaine vont survivre – si elles ne ratent pas le tournant – et nous n’avons pas vraiment grand doute sur leurs noms. D’autant plus que ce sont elles qui possèdent un énorme potentiel en termes de datas (ce qui est indispensable au développement d’une IA). Il faut aussi noter que l’on peut rater un tournant et très vite se rattraper. L’avenir nous dira ce que Apple peut faire dans le domaine, alors que l’entreprise semble afficher un retard colossal sur ses principaux adversaires. Microsoft s’est par ailleurs plutôt bien relevée de ses erreurs de la première décennie 2000, alors qu’elle avait, à l’époque, fermé les yeux sur tous les modèles révolutionnaires qui sont en ce moment en train de construire ce siècle. 

Peut-être assistons-nous en ce moment à une phase de l’histoire qui verra un nouvel acteur empiéter sur les plates bandes des colosses qui font la pluie et le beau temps dans un domaine précis comme celui de l’automobile ?

Après tout, dans la révolution des véhicules électriques, il n’y a pas vraiment eu de krach boursier. Les plus anciens ont réalisé tant bien que mal – et un peu trop tard – que la révolution Tesla était en marche et s’y sont tout simplement adaptés. Certains se cassent les dents dessus et abandonnent, tout comme Apple d’ailleurs. D’autres persévèrent mais possèdent déjà les infrastructures nécessaires au déploiement de leurs nouveaux produits. Exactement comme les GAFAM pour les datas, qui sont en mesure aujourd’hui, susceptibles de développer les meilleures Intelligences Artificielles…

Sébastien Colson 

C’était bien ?

Bon…

Mais ce n’est pas tout, car une époque formidable c’est aussi un site Web et des centaines de réflexions qui traitent des problématiques de notre monde et c’est aussi…

Un bureau de rédaction, d’illustration et un service de sponsoring !

Ah oui, au fait, nous sommes aussi sur Facebook, Twitter, Instagram, YouTube et nous avons aussi un groupe sur Facebook sur lequel nous pouvons discuter de toutes les problématiques qui se posent à nous, donc on vous y attend car nous avons besoin de vous !

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