Et si le jeu vidéo était l’exemple parfait des modèles économiques du futur ?

Des enfants qui nous montrent ce que sera plus tard l’économie du futur, vous pouvez croire à cela, vous ?

Et bien pourtant, les choses tendent progressivement de nous démontrer qu’ils pourraient avoir raison. Nous savions déjà que les nouvelles générations possèdent leurs modèles – des modèles qui n’hésitent pas à aller botter les fesses des grands de ce monde au siège des Nations Unies à New York – voir leurs propres stars qui échappent à l’emprise des médias et des maisons de production. Et bien entendu, cela est loin de plaire à certaines personnes d’âge mûre, qui n’hésitent d’ailleurs pas à fustiger publiquement le détournement des traditions (et forcément des institutions) qu’elles ont elles même imposées, créées ou respectées à le lettre. 

Une génération née avec internet dans les mains, que plus rien ne peut arrêter…

Le premier septembre, Business Insider publiait un article sur un frère et une sœur vivant au Texas – respectivement 14 et 9 ans – qui gagnaient 30.000$ par mois en… minant du Bitcoin. Certes ces enfants sont des cas isolés et tous les enfants du monde ne gagnent pas une fortune en minant des crypto-monnaies, mais vous est-il déjà arrivé de vous dire un jour, en vous levant le matin « Bien, aujourd’hui je vais miner du Bitcoin » ?

La réponse est probablement non, mais ce qui est important ici, c’est que ce type de réflexion se passe dans la tête des enfants. Des enfants qui ont certes déserté les pelouses, les constructions bancales ou les cabanes dans les arbres, mais bien pour entrer dans l’Internet et tenter d’y faire leur place. Nous avons vu plus haut que cette nouvelle génération avait ses propres modèles et le plus passionnant est que ces modèles ne se sont pas imposés à eux, mais ils ont plutôt été les chercher eux-mêmes. Ce, sans demander l’avis de qui que ce soit. Ces modèles, c’est bien entendu sur YouTube que ces vedettes autoproclamées s’animent mais pas seulement…

Au-delà de ces professions de créateurs de contenu, qu’il s’agisse de Youtubers, d’influenceurs ou de concepteurs de jeux, c’est d’abord avant tout, l’expression pure de la liberté qui s’exprime. Hors il est clair que cette expression (et on ne parle plus ici d’un simple vœu sans la moindre foi) contraste très fortement avec le monde institutionnalisé, rigide, ferme et réglementé que nous connaissons aux travers des administrations et des entreprises. 

Le jeu vidéo, voir plus si affinités…

Le monde dans lequel nous vivons est plein de surprises et le jeu vidéo nous en fait découvrir de nombreuses au fil du temps. Au début de la décennie 2010, la marchandisation des jeux (gratuits en apparence) sur Facebook faisait l’objet de profondes réflexions. En effet à l’époque, nous nous interrogions sur le phénomène de la dématérialisation du produit physique, qui finalement revivait virtuellement (et de ce fait ouvrait des horizons jusque là inexplorés, sans pour autant devoir investir des sommes énormes dans des infrastructures physiques). Fini le magasin avec pignon sur rue, désormais ce sont des épées, des vêtements ou des monnaies virtuelles qui s’achètent avec des devises et des cartes de crédits bien réelles. Les choses ont bien changé en une dizaine d’années puisque le jeu vidéo est devenu de plus en plus complexe, non forcément dans la difficulté ludique, mais plutôt dans sa structure d’entreprise. Une structure qui semble même imposer un nouveau modèle économique qu’il convient d’analyser en détail, car il pourrait devenir avec le temps le véritable modèle de ce à quoi ressemblera l’économie au XXI°siècle (si ce n’est déjà pas le cas. Aussi, aujourd’hui, on peut assister à un festival de musique, voire même à un défilé de mode au sein d’une plateforme. C’est facile et pratique de s’adresser à un public très ciblé dont on connaît à peu près tout : des informations personnelles fournies lors de l’ouverture du compte, aux heures de connexions, aux jeux et aux concepteurs pour lesquels on marque un intérêt, aux achats effectués, aux amis que l’on a sur le site, etc.

Pour véritablement mesurer l‘ampleur du phénomène, nous allons jeter un coup d’œil sur Roblox…

Roblox est une plateforme de jeu vidéo, extrêmement bien conçue (sauf en ce qui concerne l’esthétique et la qualité des jeux qu’elle propose) et surtout très bien gérée. Elle intéresse principalement les moins de 15 ans et non seulement, en plus de donner l’accès à des milliers de jeux aux enfants, elle développe un écosystème à part entière dans lequel shopping center virtuel, studios de création, développeurs, influenceurs et joueurs se côtoient en jonglant avec des monnaies virtuelles. Bref c’est toute la chaîne du jeu vidéo qui est habitée sous le même toit. 

Que l’on soit pour ou contre – car il y a beaucoup de contre, ne serait-ce que le fait de faire dépenser, quoi qu’il arrive et par-dessus tout de l’argent à des mineurs (mais Disney n’en fait-il pas de même ?) – il faut néanmoins admettre que si tout le monde n’y trouve pas forcément son compte, un nouveau type d’écosystème économique est très clairement en train de se mettre en place. La question est maintenant de savoir comment il va se généraliser.

Plus d’affinités encore…

Qu’est ce qui est tellement génial dans ce type de plateforme ?

D’une part, nous avons une porte ouverte à la créativité et tout le monde peut y accéder s’il le désire, sans pour autant posséder des compétences particulières. D’autres part – mais du point de vue du fondateur cette fois – c’est un modèle économique qui n’exige pas des frais de fonctionnement colossaux, donc qui est viable dans le temps. Et par conséquent, c’est aussi un modèle économique qui deviendra avec le développement technologique de plus en plus abordable. 

Néanmoins, il est clair que ce type de plateforme veut manger à tous les râteliers sans offrir véritablement grand chose aux créateurs de contenus. Outre le fait que les rémunérations des créateurs soient basses, il faut aussi payer pour être visible et pour faire partie de groupes de développeurs. Bref on l’aura compris, Roblox est non seulement une machine conçue pour piquer de l’argent à des gosses (ce qui est lamentable mais une fois de plus, n’est ce pas ce que Disney fait depuis presque un siècle ?), mais en plus c’est aussi une machine qui utilise le potentiel créatif et le patrimoine financier du monde entier, sans vraiment être généreux avec les gens qui la font tourner.

Pas très éthique tout ça et c’est une formidable opportunité pour l’extrême gauche de fustiger les modèles économiques de l’économie numérique, c’est à dire – bien entendu – l’ubérisation. Cependant cela n’enlève en rien l’efficacité du modèle économique. Et si tout le monde y trouvait son compte, on pourrait résoudre une problématique de choix en ce qui concerne l’accès à l’emploi…

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