Chine : l’Open Source va-t-elle se retourner contre nous ?

En termes d’Intelligence Artificielle, il y a des modèles de langage fermés (souvent gratuits pour des utilisations limitées, mais payants dans les versions dites premium), comme ceux d’Open AI (ChatGPT) et il y a aussi  les modèles de langage ouverts comme Llama de Meta (Facebook). C’est un choix bien entendu qui peut se révéler vertueux que de mettre à disposition de tous un savoir-faire particulier requérant des compétences sinon intellectuelles, mais aussi et surtout d’un niveau technique et technologique très élevé.

Les entreprises qui font ce choix là – comme Meta le fait dans le domaine de l’IA – peuvent néanmoins être confrontées à certaines surprises et non les moindres…

Ah qu’il est loin le temps…

Qu’il est loin le temps où l’Open Source était une véritable révolution positive dans le monde de l’informatique. Elon Musk en avait même fait son cheval de bataille pendant la seconde moitié des années 2010, en libérant les brevets déposés par ses entreprises, et en rappelant au passage que la propriété intellectuelle pouvait se résumer à une seule chose, à savoir un ticket sans retour pour un procès en justice et il faut quand même admettre qu’il avait entièrement raison sur ce point, mais aussi sur bien d’autres :

Tout d’abord, un accès global et gratuit à la connaissance universelle constitue un facteur de rentabilité important pour les entreprises, mais aussi pour des particuliers qui ne possèdent pas les formations requises pour accéder à certains domaines pointus (encore faut-il  pouvoir les utiliser).

Ensuite et surtout pour générer des gains de productivité, en gagnant par exemple beaucoup de temps par rapport à la recherche et au développement d’une idée qui se transformera en un produit ou un service.

Enfin, ne serait-ce que, philosophiquement parlant, le partage est une très belle et nécessaire chose !

Seulement voilà, tout serait absolument parfait si nous vivions en temps de paix, mais ce n’est plus du tout le cas…

Llama un étrange animal qui profite, malheureusement, à tout le monde…

Le modèle de langage de Meta est basé sur l’Open Source, c’est à dire que tout le monde y a accès et peut l’adapter à ses propres besoins et c’est une très bonne chose d’ailleurs :

Récemment Nvidia, véritable étoile montante – bien que n’étant pas récente dans le monde technologique – a annoncé qu’elle lançait sur le marché et développait sa propre IA nommée Llama-3.1-Nemotron-70B-Instruct…

Apparemment, cette dernière aurait réussi certains tests, mieux encore que d’autres LLM (Large Language Models) comme GPT.4o d’Open AI, tout en étant un peu moins performante dans d’autres secteurs comme la programmation ou les connaissances académiques. 

Meta, en ouvrant son système de langage, pourrait très bien occuper une place de premier plan dans le domaine pour le futur, un peu comme Microsoft l’a fait en son temps avec Windows. C’est-à-dire devenir le modèle par excellence qui permette à tout le monde de venir se greffer dessus. 

C’est d’ailleurs peut-être le but ?

Mais comme toujours, il y a deux poids sur la balance et on retrouve une fois de plus ces universels antagonistes que sont le bien et le mal :

Un hacker n’est pas mauvais en soi, s’il choisit le camp du bien, c’est-à- dire pour construire quelque chose qui contribue à l’humanité et non le contraire…

Un Llama qui se transforme en Ppanda ou plus particulièrement en ChatBIT ?

Comme nous l’avons remarqué plus haut, en temps de paix et dans un contexte de bienfaisance, l’Open Source peut être une très bonne chose, mais quand elle tombe dans de mauvaises mains, c’est bien entendu une autre affaire…

Remettons tout d’abord les choses dans leur contexte :

Le climat géopolitique en 2024 est loin d’être paisible car la Russie, la Corée du Nord, l’Iran et la Chine ont de fâcheuses tendances à regarder ce qu’il se passe chez leurs voisins, juste histoire de voir si l’herbe n’y est pas plus verte. Les multiples opérations de hacking qui s’accumulent avec le temps, contre l’Occident, le démontrent parfaitement.

La Chine par ailleurs, très observatrice des réactions occidentales en ce qui concerne la guerre en Ukraine, prépare doucement mais certainement le terrain pour une intervention militaire sur Taïwan et pour se faire, elle possède des moyens technologiques et techniques très importants. L’Académie des sciences militaires de l’armée chinoise vient de s’emparer du modèle de langage de Meta pour en faire un ChatBot (nommé ChatBIT) destiné à des fins militaires. Dans les grandes lignes, le modèle a été nourri avec 100.000 dossiers militaires et il va permettre à ses utilisateurs de faire des analyses, de tirer des conclusions de situations précises de conflits, ou bien d’établir des plans adaptés pour une situation particulière sur n’importe quel type de terrain de combat. 

Autant dire que ce modèle est en phase de développement et qu’il est très surprenant que le gouvernement de Pékin ait autorisé de parler de son existence. Ce qui est en soit très étonnant mais on pourrait en déduire qu’il s’agit ici avant tout d’une démonstration de force sur le plan technologique…

Le fait est qu’une guerre “non militaire” fait rage entre les USA et la Chine et détourner un outil issu d’une des cinq entreprises technologiques américaines les plus importantes relève avant tout du symbole, plus que tout autre chose (attention cependant au développement du Bot par la suite). Notons aussi que la philosophie de Meta, qui est d’interdire pour ses modèles de langage, toute utilisation à des fins militaires ou susceptibles de participer à des guerres, ainsi qu’à l’espionnage et à tout développement nucléaire a été très largement moquée par la Chine, ce qui en dit long sur les intentions de Pékin sur le long termes !

Sébastien Colson 

C’était bien ?

Bon…

Mais ce n’est pas tout, car une époque formidable c’est aussi un site Web et des centaines de réflexions qui traitent des problématiques de notre monde et c’est aussi…

Un bureau de rédaction, d’illustration et un service de sponsoring !

Ah oui, au fait, nous sommes aussi sur Facebook, Twitter, Instagram, YouTube et nous avons aussi un groupe sur Facebook sur lequel nous pouvons discuter de toutes les problématiques qui se posent à nous, donc on vous y attend car nous avons besoin de vous !

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