Fait exceptionnel, en ce 24 février, il n’y a pas grand chose à se mettre sous la dent…
Donald Trump n’est toujours pas exclu définitivement, Perseverance démontre une fois de plus la suprématie américaine dans la conquête spatiale, mais malgré une telle prouesse, les États-Unis viennent de dépasser le cap des 500.000 morts, victimes du COVID 19. Enfin, le constat mondial global est que les populations sont à bout de force après presque un an de confinements successifs
Nous pouvons ainsi voir des étudiants pleurer dans des vidéos car ils se sentent délaissés. Nous pouvons voir des artistes en bout de course franchir les limites de la légalité en donnant des concerts illégaux. Nous pouvons aussi voir des gens qui n’en peuvent plus de devoir respecter un couvre feu intolérable. Pour contrer ce malaise, ils rentrent à deux heures du matin, ivres après une soirée de folie avec des amis. Enfin, il y a aussi des présidents de partis politiques qui avouent publiquement qu’ils ne respectent plus les règles et qu’ils ont eux-même décidé d’élargir leur bulle au grand dam des autorités.
Voilà tout ce que l’on peut dire de ce 24 février 2021…
En bref, pas grand chose, mais il y cependant du bon dans cette pénurie d’informations dont nous sommes victimes en ce jour :
Tout cela nous permet en effet, de prendre un peu de recul et de penser le monde d’aujourd’hui de manière plus générale. Je veux dire dans sa globalité.
Je vous donne un exemple…
Lorsque je suis en vacance, il y a principalement trois choses que j’aime faire :
Lire, marcher et réfléchir…
Trois passions qui ne me coûtent pas grand chose financièrement, mais qui me rapportent énormément au sens intellectuel. Trois passions que j’adore et qui m’incitent à des réflexions que je ne peux pas m’empêcher de partager avec ma femme, qui n’est – n’ayons pas peur des mots – jamais d’accord avec moi.
Deleuze, Derrida, Lipovetsky… au rabais !
Me voilà donc, parti (le week-end dernier, je me suis octroyé un moment de repos) dans une conversation tumultueuse qui commence par “L’enfer, c’est les autres”, de Jean-Paul Sartes et je fais part à ma femme de ce que je pense… Finalement, ces philosophes qui ont fabriqué le monde francophone de l’après 68, n’ont plus vraiment aucune raison d’être aujourd’hui.
Logiquement, il m’arrive donc un coup de tonnerre de son côté et j’ai forcément droit à cette réplique récurrente (j’y suis habitué) – mais que racontes-tu donc ?
J’explique donc le fond de ma pensée :
Les philosophes d’aujourd’hui, ce ne sont plus Sartre, Derrida, Barthes ou encore Lipovetsky. Les véritables philosophes de ce siècle sont Bill Gates, Elon Musk, Mark Zuckerberg, Peter Thiel ou encore Larry Page. De fait, Barthes et Sartre – tout comme Platon, Socrate ou Marx – réfléchissaient à un monde dans lequel l’homme était soumis aux lois terrestres. Qu’en est-il donc aujourd’hui d’un monde dans lequel l’homme s’apprête à rompre avec le contrat d’embauche à durée indéterminée, s’apprête à vivre au quotidien avec des robots, s’apprête à être augmenté génétiquement, voir même à vivre sur la Lune ou sur Mars
Vu sous cet angle, on pourrait dire que ces philosophes, enseignés dans les universités françaises et adulés par l’élite intellectuelle francophone, n’avaient clairement pas plus de données – au regard de ce que nous vivons aujourd’hui – que pour voir plus loin que le bout de leur nez.
Mon épouse n’était bien entendu pas d’accord avec mes propos, mais un événement est clairement venu confirmer ceux-ci :
Il est venu en fait de mes enfants…
Une révolution finalement obsolète !
Ces philosophes français, penseurs de l’après Mai 68, dont je vous parlais plus haut, ont été à la base d’une révolution que l’on pourrait clairement qualifier de… Marxiste. Je sais que certains pourraient grincer des dents en lisant mes propos, mais il faut bien avouer que la contre culture française des années 60 (et son homologue américaine), n’avait pas vraiment de connexions profondes avec la droite conservatrice. Hors, ce que l’on sait aussi, c’est que le but de cette révolution culturelle était de prendre le contrôle des administrations, de l’enseignement, de la justice (seul objectif n’ayant pas été atteint) et enfin des médias…
Et oui, si on détient les administrations, on a le pouvoir sur les décisions politiques, jusqu’aux communautés locales mêmes (et c’est peut-être une des cibles les plus intéressantes à viser). Et oui, si on détient l’enseignement,on peut exiger d’enseigner des philosophes bien ciblés (Deleuze, Sartre, Derrida, Lipovetsky et bien entendu Karl Marx). Et oui, si on détient les médias, on peut faire passer toute une idéologie – très largement ciblée – à ceux qui sont prêts à l’écouter, et plus on est jeune, plus on est prêt.
Bref, je veux en venir au fait que les médias (francophones) d’aujourd’hui – et l’idéologie qu’ils veulent toujours transmettre – sont très clairement issus des philosophes qui ont alimenté les mouvements culturels de Mai 68.
Cette génération (voir même la suivante) pensait probablement avoir tout gagné, probablement pour l’éternité. Pourtant les choses ont changé avec l’avènement du numérique et surtout lorsque la crise de 2008 a explosé.
Des faits indéniables…
Lorsque je regarde la télévision (traditionnelle), je ne peux pas m’empêcher de penser que ce que je vois est très clairement l’œuvre de ces philosophes français dont je vous vous parlais plus haut. Si vous vivez quelques mois aux USA par exemple, vous pourrez très vite vous rendre compte (si vous connaissez les divergences entre les deux continents) de ce dont je veux parler ici.
Bon, soyons clair…
La télévision, c’est l’oppression. Une certaine propagande y est transmise et le choix ne nous ne nous appartient pas. Il s’agit donc de la dictature du petit écran !
On vous oblige à vous soumettre à un programme, qui est souvent très différent de celui que vous voudriez voir….
Si nous, quadragénaires avons été habitués à cela, il n’en est plus du tout de même pour nos enfants adolescents et le week-end dernier, j’en ai eu définitivement la preuve.
La TV dont nous disposions dans le AirBnB que nous avions loué pour deux jours, n’était pas connectée. Donc pas de Netflix, pas de YouTube, pas d’Amazon Prime…
En revanche, nous avions emporté avec nous un Ipad Pro… C’est un petit bijou technologique qui peut très clairement remplacer une télévision, tant le son et l’image sont de très haute qualité.
Ce qui s’est passé n’a en réalité rien de surprenant puisque mes enfants ont abandonné la télévision traditionnelle et n’ont en réalité, utilisé que cet Ipad que nous avions emporté avec nous… Même la différence de taille des écrans n’y a rien fait. Le véritable problème étant qu’ils ont tous deux refusé de se soumettre à quelque chose qui leur était imposé.
In conclusion…
Croyez-vous franchement que nos enfants vont privilégier à l’avenir des penseurs comme Gilles Lipovetsky ou Jean-Paul Sartre au détriment de ceux qui ont fondé Netflix, Google, Amazon, Tesla ou Facebook ?
Je me suis attaqué aujourd’hui à la thématique de Mai 68, parce que cette période à définitivement forgé le paysage médiatique avec lequel nous avons vécu pendant près de 50 ans. Force est de constater que nous avons offert à cette nouvelle génération que nous avons nous mêmes générée plus que de simples moyens technologiques.
Nous leur avons offert la liberté de choisir et surtout nous leur avons donné les moyens technologiques pour disposer de cette liberté.
C’est peut-être ce que nous avons fait de mieux, nous qui approchons doucement de la cinquantaine…