Ce n’est pas la première fois qu’il est face à de gros problèmes et pourtant, il s’en remet toujours haut la main, mais est ce que ce sera le cas avec le coûteux et très désordonné – un peu a cause de lui, il faut bien l’avouer – Twitter ?
La réponse, nous allons l’avoir bientôt et elle dépend uniquement de l’accueil que les utilisateurs des services de Meta (à savoir Facebook, What’sApp, Instagram et Messenger) vont faire à son concurrent direct et flambant neuf, à savoir Threads… Il faut bien avouer que depuis que le brillant Elon Musk a pris les rênes du réseau social le plus prisé des personnalités du monde, les difficultés (et les bêtises) s’accumulent et on ne sait plus vraiment sur quel pied danser.
Pourtant si la moitié de la communauté des annonceurs qui sont actifs sur le réseau social en ligne ont quitté le navire dans le courant de l’année 2022, les utilisateurs n’en ont quant à eux pas forcément fait de même. Twitter garde toujours environ 200 millions d’utilisateurs quotidiens et la raison est toute simple et signifie naturellement que le fait d’utiliser un réseau social particulier ne veut pas forcément dire que l’on ne peut pas en utiliser un autre s’il est gratuit. Twitter garde donc toutes ses chances face à son nouveau concurrent, mais…
La guerre des annonceurs !
Vu sous cet angle, l’utilisateur n’est pas forcément un problème car pour lui, surfer sur plusieurs médias sociaux, s’ils ne lui coûtent rien, n’est jamais rien d’autre qu’une carte bonus. Là où Musk semble se tromper, c’est au moment où il tente absolument de monétiser au maximum les services de son réseau social et que ces derniers n’offrent pas grand chose en plus que la version non payante et il est clair que lorsqu’une nouvelle concurrence arrive, elle risque de rafler sérieusement la mise, ou à défaut de mettre à mal le premier concerné. D’autant plus que cette nouvelle concurrence qui arrive, ce ne sont pas non plus des petits jeunes dans le métier, mais bien des combattants aguerris…
En ce qui concerne Twitter, il faut en retirer trois choses (sous le règne de Musk) :
La première est que Musk veut faire du réseau social un instrument de libre expression, universelle (donc qui touche le monde entier), qui échapperait à toute emprise étatique. On connaît Musk pour ses penchants libertariens et il n’est pas du tout étonnant qu’il veuille faire de Twitter un instrument de sondage qui serait un peu similaire à un scrutin suisse, dans lequel la population est invitée à voter environ tous les trois mois, sauf qu’ici le vote serait permanent…
La seconde est qu’il est confronté à la réalité du terrain et que cette réalité a coûté la modeste somme de 44 milliards de dollars. Vu la perte sèche en termes de rentrées financières dans le courant de l’année 2022, il est clair que le besoin d’argent se fait sentir et vu les possibilités limitées que peut offrir un réseau social en ligne, il n’y a pas beaucoup d’autres solutions – en dehors de la publicité – que de monétiser le service. Il serait intéressant par ailleurs de se pencher sur les différents moyens qui pourraient financer un réseau social en ligne en dehors de la publicité ou des donations…
Seulement voilà…
Oui seulement voilà, ce qui fait le succès d’un réseau social en ligne, c’est principalement son audience. Si l’audience disparaît, les personnalités politiques – une des principales raison d’être du réseau – lui tournent le dos et vont voir ailleurs, donc ce dernier perd de son pouvoir puisque ceux qui s’y expriment ne sont plus qu’une poignée a y avoir accès avec une formule payante. Il y a donc ici un solide paradoxe, mais aussi ce qui semble être une voie sans issue.
C’est là qu’intervient le troisième point (muskien) et pour bien le cerner, il faut comprendre le schéma global de pensée de l’individu en question…
Premièrement Musk applique avec Twitter les mêmes stratégies qu’il applique à Tesla et à SpaceX, à savoir que pour la première – nous parlons surtout de conduite autonome et d’Intelligence Artificielle – on essaye d’abord et si ça explose et bien on fait le maximum pour corriger les défauts. En d’autres termes, ce qui fonctionne, fonctionne et ce qui ne fonctionne pas et bien, on le remplace. Bien, sauf que pour le moment il faut bien avouer que depuis la reprise du réseau social, il n’y a pas grand chose qui fonctionne et malheureusement une clientèle malmenée risque de trouver plus confortable d’adhérer à une autre communauté qui serait quant à elle gratuite et moins instable.
Elon Musk a de grands projets pour un Twitter qui serait embarqué dans une méga application semblable à celle du chinois WeChat. Cela veut dire qu’il voudrait créer une application payante qui sert à absolument tout le monde et qui puisse satisfaire une grande partie des besoins de la population…
La société, c’est la société et on ne reviendra pas là-dessus !
La question est maintenant de savoir quel dégâts pourrait infliger la nouvelle plateforme de l’entreprise de Mark Zuckerberg à celle d’Elon Musk…
Le premier profite inévitablement d’une faiblesse du second pour reprendre un rôle qui lui avait échappé à la fin des années 2000. Les chemins se sont en effet croisés et chacun s’est diversifié dans des domaines humains très spécialisés. Ce qu’il manquait aux plus jeunes, TiKTok l’a très clairement démontré, est venu s’imposer dans un milieu dont il pouvait facilement se saisir .
Selon Musk, le réseau social en ligne n’est pas une finalité, comme c’est le cas pour Meta. Ce serait au contraire un noyau – une communauté à part entière – capable d’organiser la vie des gens autour de tous les produits et les services des différentes marques qui lui appartiennent et cela pourrait aller très loin.
L’un et l’autre ont des visions très différentes du monde et sur ce point Zuckerberg à une très longue distance de retard. Toujours est-il qu’une guerre des réseaux sociaux est enclenchée et il n’est pas inenvisageable qu’elle sépare les populations toujours et encore plus pour transformer le monde en espaces distincts. Des espaces communautaires qui auraient leurs propres règles en termes de scrutin et de prises de décisions…
Musk tout comme Zuckerberg ont en commun le fait de disposer de réseaux sociaux qui peuvent faire la pluie et le beau temps avec l’opinion publique. Apple et Microsoft qui ont dépassé des records historiques en termes de capitalisations boursières sont loin d’avoir atteint ce stade. Quant à Alphabet et Amazon, toutes deux semblent s’orienter vers des horizons bien différents. Peut-être avons-nous ici avec ces six entreprises des destinées très distinctes de ce qu’elles furent par le passé, quand on les appelaient encore les GAFAM. Néanmoins, une belle bataille semble s’annoncer et le seul gagnant possible sera celui qui arrivera par- dessus-tout à s’approprier le pouvoir des masses… et le pari du payant, quand il s’agit de s’approprier la foule, n’est peut-être pas la meilleure des solutions !
Une petite note pour conclure :
La spécialité de Musk est de s’attaquer à des marchés colossaux et de les révolutionner et il est très possible que l’arrivée du mastodonte Meta lui donne la motivation nécessaire pour refaire le coup de la conquête du parc automobile mondial et du transport spatial…
C’était bien ?
Bon…
Mais ce n’est pas tout, car une époque formidable c’est aussi un site Web et des centaines de réflexions qui traitent des problématiques de notre monde et c’est aussi…
Un bureau de rédaction, d’illustration et un service de sponsoring !
Ah oui, au fait, nous sommes aussi sur Facebook, Twitter, Instagram, YouTube et nous avons aussi un groupe sur Facebook sur lequel nous pouvons discuter de toutes les problématiques qui se posent à nous, donc on vous y attend car nous avons besoin de vous !