Nous ne sommes encore qu’en 2021, mais il fallait s’y attendre, une fois de plus les organisations citadines ont gagné une bataille contre Uber. Le combat était de toute façon perdu d’avance. Lorsqu’une simple (même prometteuse) entreprise fait de l’ombre à la fois à l’industrie des taxis, aux municipalités, à l’administration de la région dans laquelle elle s’installe et (logiquement) à la justice de cette même région, elle ne peut pas vraiment espérer grand chose d’autre que de perdre…
Goodbye Fellows…
On aurait pu croire que l’on avait atteint les limites d’une certaine forme de décadence intellectuelle sous le régime de François Hollande – en France – entre 2012 et 2017. Si nous avions pu, tout un temps imaginer que ces temps obscurs étaient terminés une fois pour toute, il faut néanmoins admettre que nous ne sommes pas encore sortis de l’auberge. Alors que Paris ne s’était contenté à l’époque (en dehors de tous les problèmes qu’elle avait créé à l’application mère et à ses chauffeurs) que d’interdire UberPop – une application qui permettait à des particuliers de se regrouper pour des services de covoiturages rémunérés – la justice bruxelloise vient en ce 24 novembre de l’an de grâce 2021, d’interdire unilatéralement Uber dans toute la région de Bruxelles Capitale.
Il n’est pas forcément nécessaire d’aller plus loin aujourd’hui. La situation est suffisamment désastreuse, mais posez-vous néanmoins ces questions :
Comment les lobbies peuvent-ils avoir le dernier mot sur des initiatives qui privilégient avant tout des individus qui sont à la recherche d’un emploi ? Des gens venant de tous les horizons et qui désirent partager leur patrimoine (même faible) ou leur potentiel personnel. Que dire pour ces clients qui voudraient simplement bénéficier d’un service beaucoup plus confortable et moins instable que ce que le système en place peut lui offrir. Comment pouvons-nous amener une nation européenne dans le XXI°siècle avec de telles décisions ? Comment avoir encore confiance dans des institutions qui sont incapables de mettre tous les mécanismes en place pour pouvoir donner du travail en suffisance à leur population ? Comment pouvons-nous tolérer que ceux qui tentent de trouver des solutions aux problèmes auxquels nous devons faire face, soient tout simplement expulsés d’un territoire ? Comment pourrions-nous encore éprouver quelconque compassion envers un système qui n’a jamais voulu se renouveler, mais qui, pire encore, était conçu non pas pour aider la population, mais plutôt pour lui vider les poches ?
Et bien, donc adieu Bruxelles…
Mais pendant que tu savoures ta misérable petite victoire, sache que les innovateurs que tu chasses en dehors de tes terres ultra protégées, construisent ailleurs un avenir meilleur pour ceux qui en ont les moyens (surtout intellectuels). Et chaque jour qui passe, lorsqu’ils s’enrichissent d’idées, d’initiatives, de capitaux, de talents, d’enthousiasme et de bonnes volontés, toi en revanche tu deviens pauvre et tu sombres dans la médiocrité …
En 2070, alors que ces territoires feront des miracles dans les domaines de la médecine, de l’éducation, de la défense, de la sécurité ou feront des allers et retours entre la Lune, Mars ou la Terre, tu seras quant à toi encore occupée à régler tes petits problèmes internes avec des chauffeurs de taxis qui, plus de soixantes années auparavant avaient refusé de voir plus loin que le bout de leur nez. Tu aurais pourtant pu décider d’acheter des lunettes à ce moment-là pour y voir plus clair, mais c’était apparemment trop te demander…