Et oui, Zoom !
Une petite entreprise dont on n’avait pas vraiment entendu parler avant le confinement…
Petite entreprise qui vient quand même de passer de 9 (IPO) à une capitalisation boursière de – accrochez-vous bien – 44 milliards de dollars !
Des adeptes, mais aussi des adversaires…
WAW ! En quelques mois, l’entreprise à bondi de dix millions d’utilisateurs au chiffre colossal de 200 millions (On en serait à l’heure où cet article est écrit à environ 300 millions).
Mais malheureusement, le succès, c’est une médaille qui a toujours un revers. Et celui-ci est dangereux !
Forcément, lorsque les premières réalités de ce revers ont éclaté au grand jour, une armada de techno sceptiques et d’accros à l’Etat Providence ce sont rués sur une nouvelle bête à abattre.
On le sait, pour eux la technologie est dirigée par des entreprises américaines qui n’ont pour but que de détruire notre civilisation. Entendons par là notre système hautement politisé, centralisé par lequel tout devrait passer si l’on veut que les choses fonctionnent bien.
Oui et c’est bien cela qui est amusant…
C’est que les choses ne se passent pas forcément bien lorsque la centralisation est là. Exactement comme elles ne peuvent pas forcément bien se dérouler lorsqu’une entreprise privée est victime de son succès.
Je vais aujourd’hui jouer (un peu comme d’habitude) le rôle de l’avocat du diable. Entendez par Diable, les grandes méchantes entreprises américaines...
Le bug de l’Éducation Nationale…
La question que l’on doit se poser en premier lieu est la suivante :
L’Etat peut-il s’occuper de tout sans se passer des entreprises privées ?
La réponse est bien entendu NON !
Si vous avez un doute sur ce point, je vous recommande vivement de vous pencher sur le sort des différents régimes qui ont voulu tenter l’aventure.
Dès le début du confinement, lorsque écoliers, élèves et étudiants se sont rués sur les ENT (Environnement(s) Numérique(s) de Travail) des ministères de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, à quoi avons-nous assisté ?
Je n’aime pas ce nom, mais le voilà : un BUG !
Et sans tarder, les mêmes techno sceptiques et accros à l’État Providence ce sont rués sur cette aubaine pour remettre en question la possibilité que l’école puisse se dématérialiser. Pourtant, dans le même temps, aux Etats-Unis, les écoliers, les élèves et les étudiants suivaient leurs cours de la même façon (sur Internet), mais sans BUG !
Pourquoi ?
Tout simplement parce qu’ils utilisaient des systèmes bien rodés : Google Classrooms et Seesaw, alors que le système éducatif américain avait déjà intégré depuis plusieurs années un sytème hybride entre le numérique et le traditionnel.
Le résultat à été sans surprises…
Lorsque les enfants se sont retrouvés contraints de suivre les cours à la maison, les choses sont restées les mêmes.
De notre côté, nous possédions des ENT, imaginées directement par et pour nos ministères, mais rien n’a suivi comme cela aurait du suivre…
Pourquoi ?
Parce qu’il nous était tout simplement impossible de faire face à une situation qui nous demandait une reconversion complète et immédiate de notre système éducatif. On peut se douter que les choses aient été moins difficiles au niveau de l’enseignement supérieur qui est progressivement (et trop lentement), depuis quelques années en train de s’adapter. Mais pour nos petits chéris, les choses sont différentes car les écrans sont tellement néfastes que nous devions même dans le contexte scolaire les en préserver.
Tout ceci n’est qu’une mauvaise expérience qui ne devrait être qu’une question de temps pour ajuster tous ces petits problèmes. Des problèmes passagers comme ceux que vit Zoom en ce moment…
Les déboires de Zoom…
Que reproche t-on en réalité à Zoom ?
Dans un premier temps (oui mais ça c’était avant), d’avoir laissé plus de 300 comptes s’évader dans le Dark Web. Malheureusement avec les mots de passe et toutes les informations privées qui y sont liées. L’auteur de ce chef d’œuvre n’est autre qu’un pirate qui – en laissant volontairement, et surtout gratuitement, trainer ces informations dans le coté obscur du Web – ne voulait que faire de l’ombre à Zoom.
Visiblement Zoom n’a pas que des amis et cela démontre que même des hackers pouvaient aussi faire l’affaire des techno sceptiques (ou bien de ceux qui n’ont pas intérêt à ce que la technologie prenne leur place).
Deuxième point – et non le moindre – c’est d’avoir utilisé des serveurs chinois (qui appartiennent à l’entreprise, mais quand même) pour pouvoir soulager les impératifs techniques dû à leur succès. Il faut l’avouer ce n’est pas très malin à une époque ou la Chine est extrêmement vorace en espionnage. Et lorsque l’on sait que les administrations américaine et taïwanaise – deux pays ennemis – utilisaient elles aussi l’application, le pire était à craindre. Une Chine qui selon sa réglementation peut exiger d’avoir accès aux contenus de ces serveurs.
Le troisième chef d’accusation et probablement le pire est de ne pas avoir anticipé (du moins avec suffisamment de zèle) le fait que des millions de comptes scolaires, commerciaux, financiers ou encore administratifs aient pu être la cible de pirates.
A cela est bien entendu venu s’ajouter un léger problème (si l’on met sur le côté les divers Zoom bombings et autres problèmes que l’entreprise doit affronter au quotidien), et non les moindres… Les fuites vers le Dark Web se sont cette semaine multipliées de manière catastrophique. Cyble, une entreprise de cyber sécurité est parvenue à acquérir plus de 530 000 identifiants Zoom dans la partie sombre du web, auprès d’un hacker russe pour un prix complètement dérisoire.
On apprend toujours de ses erreurs. Dans le cas contraire, on ne se relève pas.
Ce qui est clair, c’est que Zoom va devoir faire de gros efforts pour sécuriser son application. Le plus surprenant est néanmoins que sa croissance ne ralentit pas. L‘entreprise aurait enregistré une hausse de 50%, uniquement au mois d’avril. Preuve que la formule est bonne et que ce modèle va probablement s’imposer dans le futur comme un GAFAM du télétravail.
Néanmoins, pour ceux qui pensent que ni l’enseignement, ni le travail a domicile ne soit possible à cause de ce type de faille, ils pourraient peut-être se tromper car ce genre de situation va probablement donner naissance à des systèmes beaucoup plus efficaces en terme de sécurité.
Dernier mot en ce qui concerne ZOOM…
Doit-on vraiment faire confiance dans une entreprise en apparence américaine, lorsque l’on sait que son fondateur (Eric Yuan) est né en Chine à une époque ou la répression communiste était d’une sévérité extrême ?
Les soupçons du gouvernement taïwanais pourraient de ce fait être fondés.
A chacun de nous de réfléchir sur ce sujet…
Ne nous oubliez pas…
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