La chronique du 15 mars…

La plupart des gens ignorent l’existence et le développement exponentiel des différents pôles technologiques qui se développent dans le monde…

En effet, ces zones sont de formidables aimants qui attirent vers elles des capitaux colossaux, des gens avec un pouvoir d’achat certain, des innovateurs, des entreprises, mais aussi – et c’est peut-être le pire – les plus brillants cerveaux de la planète. Uber a par exemple débauché 40 chercheurs et scientifiques qui travaillaient pour le National Robotics Engineering Center (NREC) de l’université Carnegie Mellon en 2015.

De prime abord on peut fermer les yeux sur ce phénomène mais, le problème est que ces zones grossissent à vue d’œil. Elles sont devenues le berceau des inventions les plus folles et commencent même à manquer d’effectifs, au point tel que les GAFAM se lancent eux-mêmes dans la formation des populations. D’ici peu, nous aurons la possibilité de suivre des formations directement données par ces entreprises, sans passer obligatoirement par une université particulière. 

C’est un peu ce qu’avait déjà fait Xavier Niel avec l’école 42… 

Une école gratuite, sans obligation de diplôme et qui forme directement les meilleurs éléments qui vont intégrer les entreprises de l’entrepreneur français. Aujourd’hui, c’est toute la Silicon Valley qui s’y met et cela risque d’appauvrir les universités qui en l’espace d’une génération pourraient se voir très sérieusement désertées. Il est fort probable que les futures étudiants préfèrent une certification d’Amazon ou d’ Apple, sans devoir passer par le long parcours académique de l’école traditionnelle. 

Chandler, discrète mais prometteuse ?

Bon, entrons maintenant dans le vif du sujet et tâchons (comme nous le faisons tous les jours) d’analyser le monde de demain :

La semaine passée, nous évoquions dans cette chronique, l’étrange attraction d’Elon Musk pour le Texas…

Le Texas, cet État grand de 695.000 km carrés, ses 29 millions d’habitants et sa capitale Austin. Une ville qui pourrait devenir une zone technologique de première importance.

Austin représente aujourd’hui, un pôle technologique de second plan et pourtant, c’est un des plus gros centre mondial de production de semi-conducteurs. Samsung, NXP Semiconductors et Infineon possèdent chacune leurs usines sur place. 

Il est surprenant que Taiwan Semiconductor Corporation (TSMC), acteur majeur du domaine, ai décidé d’installer une nouvelle usine en… Arizona. Mais cela montre aussi qu’un nouveau centre d’innovation se développe dans cette région. 

Où exactement ?

A Chandler, là où Intel possède aussi une usine…

L’avenir nous le dira, mais il est donc probable qu’un nouvel écosystème technologique se développe si TSMC s’installe dans la région. Ce qui amènerait le nombre de pôles technologiques sur le territoire US à 10. C’est-à-dire bien loin devant tout le monde, même devant la Chine. 

Et en Europe, rien de nouveau ?

Et bien si, en Europe il a du neuf et forcément c’est en Allemagne – comment s’en étonner – que la nouveauté se trouve !

Depuis que l’Angleterre nous a quitté, nous n’avions plus que Berlin sur qui compter au sein de l’Union Européenne. 

Et bien, il est possible qu’Apple soit l’élément générateur d’une nouvelle naissance : 

Munich !

Apple a en effet décidé d’implanter dans la ville bavaroise une nouvelle unité de conception de puces 5G. 

Ce qui est important ici, c’est de savoir que pour qu’un pôle technologique se forme, c’est avant tout une question d’écosystème. Une entreprise à des besoins et elle s’installe naturellement là où les choses sont. Si de nouveaux besoins sont éprouvés, ils se créent à cet endroit et ainsi de suite. Il va sans dire qu’accueillir un hôte aussi prestigieux qu’ Apple est très clairement une bonne nouvelle pour une ville qui veut se positionner au premier plan. 

Quelles conclusions devons-nous tirer de cela ?

Les raisons qui ont poussé Apple à installer une nouvelle unité à Munich – et non ailleurs – sont très claires :

Le potentiel en ingénieurs se trouve sur place, la législation y est souple (quand elle peut se défaire de la lourdeur administrative de l’UE), la fiscalité est flexible et les syndicats n’ont jamais le dernier mot…

Munich semble faire sa place dans le Top 50 des pôles technologiques futurs, mais s’il arrivait par malheur que les autorités locales partent vers de nouveaux horizons, Apple ne décide d’aller voir si l’herbe n’est pas plus verte ailleurs.

Et là, c’est tout un écosystème qui s’écroulerait…

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