C’est un fait, nous sommes entrés dans l’ère numérique et cela entend purement et simplement que le monde change pour ne plus être ce qu’il a été hier… et c’est tant mieux !
Devons-nous regretter ce XX°siècle qui a apporté à l’humanité son lot de catastrophes telles que des génocides, des épidémies, des guerres et des famines ?
Devons-nous regretter une époque qui a été le berceau de multiples dictatures qu’elles soient de gauche ou de droite ?
Devons nous regretter un monde dans lequel un vieux couple incarné par l’Etat et l’économie traditionnelle – nous entendrons ici l’ensemble de toutes les activités commerciales (physiques), industrielles, agricoles ou liées à la finance (hors numérique) – tient toutes les ficelles du pouvoir et décide de qui doit passer en avant plan et qui ne le doit pas ?
Certainement pas !
Les apports de la troisième et de la quatrième révolution industrielle, sont nombreux et souvent positifs : autonomie énergétique pour chacun, réduction des émissions de gaz à effet de serre, plus de temps à consacrer pour soi-même, moins de stress liés à l’éloignement du lieu d’habitation, lutte contre l’exploitation effrénée des ressources de la planète, fin de l’aliénation liée au travail, etc. Elles pourraient même à terme, avoir raison des problèmes majeurs qui perturbent le monde et mener les pays qui ne le sont pas encore – pour autant qu’ils le veuillent – dans une ère de développement. Avec elles, nous gagnerons toujours plus en santé, en confort, en temps et même si certains ne manqueront pas ici de me contredire… en argent.
Qu’entendre par troisième révolution industrielle ?
Les définitions diffèrent selon les uns et les autres…
Pour certains, elle est intimement liée à l’époque dans laquelle nous vivons depuis l’émergence d’Internet. Pour d’autres, elle commence dans l’après-guerre et comprend aussi la production nucléaire. Pour d’autres encore, c’est d’ailleurs le cas de Jeremy Rifkin, elle transforme le monde en un New Green Deal, dans lequel cohabitent entres autres énergies renouvelables, coût marginal zéro (ou presque), urbanisation intelligente et mobilité sans émission de CO2. C’est cette dernière approche que nous privilégierons dans les pages qui suivent (même si cela doit déplaire à une grande partie des intellectuels français).
Nous entrerons dans les détails dans les chapitres suivants, mais ce que nous pouvons dire sur cette troisième révolution industrielle définie par Rifkin, pour l’instant, est qu’elle repose sur trois piliers fondamentaux : la transition des parc immobiliers et automobiles mondiaux vers les énergies renouvelables, la généralisation de l’économie du partage (qu’il qualifie de capitalisme distribué dans la première partie du siècle) ainsi que le développement conséquent de l’économie collaborative (partage de son patrimoine physique ou intellectuel). Dans les pays occidentaux9, les freins qui s’opposent à cette troisième révolution industrielle sont peu nombreux, mais ils sont cependant de taille. Cette dernière (toujours dans la vision de Rifkin) affronte en effet de face simultanément les intellectuels, le monde du pétrole, celui de la production d’électricité, mais aussi des marchés qui sont fortement encadrés par les administrations officielles. Uber en a par ailleurs fait les frais en France et dans de nombreuses villes dans le monde (y compris Bruxelles)… Là où on ne veut pas laisser à une Multitude déjà trop appauvrie, un pouvoir d’achat dont cette dernière aurait pourtant largement besoin. On préfère en effet conserver le système en place – celui incarné par le juteux (pour une poignée de privilégiés) marché du taxi – même si ce dernier n’est pas intéressant pour le consommateur final. Voir même interdire unilatéralement Uber Pop, qui donne pourtant la possibilité à chacun de véhiculer une autre personne moyennant une compensation financière. Pourtant, n’importe quel utilisateur de transport privé, de bonne foi pourra certifier de la différence importante qui existe entre un service Uber et un service de taxi traditionnel.
Que pouvons-nous en déduire ?
Premièrement, l’intérêt personnel de chacun doit se substituer aux intérêts d’un marché, bien mis en place par des acteurs précis et opérant de concert avec les différentes administrations qui se sont succédé depuis plusieurs décennies. Deuxièmement, la France – mais aussi de manière plus générale les pays membres de l’Union Européenne – fait preuve d’une vision à très court terme qui s’avèrera être dans le futur, une véritable catastrophe pour le vieux continent. On aurait pu croire que ce problème était lié aux gouvernements de droite ou de gauche traditionnellement conservateurs. Mais les successeurs de ces derniers ne tentent même pas d’inverser la tendance. Au fur et à mesure que les taxes punitives, les réglementations et les amendes tombent sur les entreprises du numérique, le fossé se creuse et la déconnexion européenne se fait de plus en plus forte. Chose que nombre de startups ont très bien compris et le démontrent tous les jours en allant s’installer dans les différents pôles technologiques qui se développent dans le monde.
Mais si malgré ces freins, la troisième révolution industrielle (définie par Jeremy Rifkin) se profile, et c’est bien heureusement le cas dans les pays occidentaux, pourrait-il en être de même dans les pays non occidentaux ? Pays dans lesquels au contraire de nombreux facteurs s’opposent à son instauration…
Dans les pays en voie de développement, la problématique de l’accès à l’outil numérique se pose tout d’abord…. En effet comment des populations pourraient avoir accès à un véhicule électrique, alors que les pénuries d’électricité sont quotidiennes ? Comment avoir accès à un ordinateur, à un smartphone, à un assistant électronique et surtout à une connexion à Internet, lorsque cette simple connexion coûte à elle seule l’entièreté ou la quasi entièreté d’un SMIC mensuel local ?
Il y a cependant un peu d’espoir, et celui-ci est incarné par la concurrence asiatique en matière de smartphone. Smartphone qui rappelons-le, permet lui aussi de surfer sur la toile sans avoir une connexion Internet personnelle. On peut donc penser que plus le WI-Fi se développera, plus l’accès à Internet va se généraliser.
L’autre élément de poids qui porte en la faveur d’une pensée positive en termes d’accès pour tous, y compris dans les pays en voie de développement, est la nécessité pour les GAFAM de lutter contre les entreprises qui font payer l’accès à Internet. Et la meilleure raison que l’on peut évoquer est.. l’intelligence artificielle (IA). Et nous pourrions rajouter à ces derniers, SpaceX, IBM voir même aller encore plus loin en y ajoutant les très discrètes Intel, CISCO, Qualcomm, NVidia, Sony, Samsung, Panasonic, LG ou bien encore HP, voire même Hyundai. Des entreprises majeures qui se tiennent intelligemment le plus possible à l’écart du devant de la scène médiatique. La garantie pour celles-ci de développer des IA efficaces réside dans le seul fait d’absorber des connaissances universelles. Mais, les problèmes liés à une implantation d’une troisième révolution industrielle (toujours selon la version de Rifkin) dans les pays non occidentaux ne sont néanmoins pas les moindres…
On peut en effet douter de la volonté des services publics locaux de développer des infrastructures d’énergies renouvelables. Non seulement pour des raisons prioritaires qui consistent à consacrer des budgets déjà réduits, à des besoins vitaux nécessaires aux populations, comme celui de développer le système éducatif ou encore celui de créer des routes. Mais aussi parce que certains Etats détiennent – ou plus souvent partagent – le monopole de la production et de la distribution de pétrole, de gaz et d’électricité. Donc développer ces infrastructures, pour certains, reviendrait tout simplement à se tirer une balle dans le pied. Notez, ici que l’on retrouve, comme pour la France, une situation dans laquelle les services publics se retrouvent prisonniers entre l’importance de se tourner vers le futur et le fait de s’accrocher à une économie devenue – on peut le dire sans crainte – archaïque, mais qui n’a pas du tout l’intention de raccrocher.
On peut aussi craindre que la fragilité des institutions dans ces pays subissent l’influence de puissants lobbies, qui n’ont pas du tout intérêt à ce qu’une troisième révolution industrielle s’instaure comme modèle. Nous pouvons en référer sur ce fait à la question du forage de pétrole dans les parcs nationaux de Salonga et de Virunga au Congo RDC, pourtant tous deux protégés par l’UNESCO. La puissance des lobbies, qui pour des pays dans lesquels, en général la corruption est facile, puisque les fonctionnaires sont la plupart du temps peu payés et généralement payés au lance pierre, sont beaucoup plus exposés à la stagnation de l’économie traditionnelle dominée par les énergies fossiles, plutôt que les pays occidentaux (et encore…).
Un autre problème serait de voir dans un futur proche le départ à grande échelle des spécialistes des technologies informatiques vers les pôles technologiques qui, (nous le verrons par la suite) se développent dans le monde et qui sont très demandeurs de matière grise. Ce qui comporte le danger de vider de sa substance les éléments humains susceptibles de faire évoluer (technologiquement) les choses sur place, dans des pays qui en ont certainement le plus besoin. Ce n’est donc pas si simple – dans les pays non occidentaux comme dans les pays occidentaux – la mise en place des infrastructures d’une troisième révolution industrielle est donc confrontée à des impératifs budgétaires mais aussi à des industries (et des politiques) qui n’ont pas du tout intérêt à ce qu’une transition se fasse dans l’immédiat.
C’était bien ?
Bon…
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