Le “Tesla français” jette l’éponge ! N’est pas Elon Musk, qui veut…

Vous n’avez probablement jamais entendu parler du projet de créer un équivalent français à Tesla ? Ni même probablement ​de la startup qui en était à la source, à savoir Hopium ?

Afficher une volonté de créer un Tesla français, n’est finalement pas étonnant, mais c’est quand même consternant ! 

Pour ne citer que cet exemple, récemment nous avons appris que le gouvernement (français donc) voulait financer, à hauteur de 23 millions d’euros, un projet de suite bureautique informatique qui – accrochez-vous bien – pourrait concurrencer Google et Microsoft. Respectivement quelques années après, voire même très longtemps après. Rappelons que la suite Office de Microsoft a été lancée en 1989. 

Ce qui est étonnant (ou consternant) dans cette volonté de vouloir créer absolument un Tesla français, c’est que d’une part Hopium (la startup à l’origine du projet) misait tout sur l’hydrogène – alors que c’est une erreur cruciale, du moins en ce qui concerne le véhicule pour particulier – mais ce qui est encore le plus étonnant c’est de vouloir en permanence quelque chose en référence à une création américaine. C’est en cela que le manque d’originalité, le manque de créativité et certainement une jalousie de ne pas avoir trouvé cela soi-même, devraient-être pointés du doigt…  

Allez OK, passons…

Voyons cela dans les détails…

Une référence de choix à combattre – si c’est possible, parce que franchement faire du Tesla, c’est un peu compliqué, surtout dans l’esprit (même les gros constructeurs allemands n’y arrivent pas) – et des dizaines d’entreprises chinoises qui attendent qu’une législation européenne entre en vigueur en 2035, pour se tailler un boulevard sur le marché automobile européen. La plupart des constructeurs, même s’ils ont été lent (et surtout parce qu’ils ne voulaient pas changer de modèle de production industrielle) entament sérieusement leur conversion vers le véhicule électrique. On peut ajouter à cela des dizaines de startups qui veulent se lancer dans l’aventure, des GAFAM – dont Apple – qui tôt ou tard vont, eux aussi, lancer leurs modèles. Des entreprises qui n’ont rien à voir dans le domaine, comme Samsung ou LG, qui voient dans la conduite autonome des opportunités hors normes. Et c’est sans compter sur les japonais comme Sony, qui s’y mettent aussi. Et que dire enfin du patron d’un des deux plus gros groupes mondiaux (européens) – Carlos Tavares, le patron de Stellantis – à savoir, producteur de trois des quatres principales marques françaises, qui n’est pas forcément favorable à une conversion du parc automobile…

Bref, on le comprend, le marché n’est pas très sexy puisqu’il est devenu, avant que Elon Musk se lance dans l’aventure, hyper concurrentiel. 

Deux choses choquent dans cette histoire : 

Le manque de vision sur ce que sera la mobilité dans l’avenir et surtout la volonté de perpétuer un modèle qui s’écarte véritablement de ce que veulent les consommateurs…

L’hydrogène c’est bien, mais ça ne peut pas fonctionner…

Il suffit d’observer les différents projets technologiques qui se développent depuis quelques années, pour réaliser que lancer sur le marché une simple voiture – une bête berline que l’on doit recharger à une pompe quelle qu’en soit le type d’énergie utilisée – n’a aucun sens…

Si le projet d’Elon Musk a fonctionné il y a 20 ans, c’est avant tout parce qu’aucun constructeur automobile n’y croyait, mais aussi, parce qu’ils ne voyaient pas encore en Tesla un concurrent de choix. Si cela avait été le cas, il se seraient très clairement associés – avec tous les moyens qu’ils possédaient – pour le détruire. Des gens comme Preston Tucker dans les années 40 en ont fait les frais, pour avoir osé vouloir entrer sur un marché ultra protégé comme celui de l’automobile. Ultra protégé aussi par les politiques qui y voient un certain générateur d’emploi et surtout de revenus. 

Mais il y a aussi une chose pour laquelle Tesla a réussi son challenge :

L’esprit…

Tesla, ce n’est pas simplement une voiture. C’est avant toutes choses, un symbole ! C’est une entreprise qui a converti le monde entier dans une transition vers la voiture électrique et vers le déclin de la suprématie du pétrole. Mais c’est aussi tout un écosystème qui peut s’adapter à l’évolution. Tesla c’est un vendeur d’énergie et un collecteur de données (donc un développeur d’intelligence artificielle) avant d’être un constructeur automobile. Et si l’on ajoute à cela le charisme de son patron, qui n’est jamais à court d’idées et qui a de très grands projets pour l’humanité, on voit mal comment une simple voiture à hydrogène pourrait faire sa place dans ce contexte…

Le véritable problème c’est…

Voyons les choses en face :

Entre une voiture alimentée avec une énergie que vous produisez vous-même – donc qui en gros, ne vous coûte rien, après investissement – et un véhicule qui répète inlassablement le processus que le pétrole exige, à savoir devoir vous rendre à la pompe et remplir le réservoir – et forcément vous vider les poches à la moindre occasion – il n’y a pas photo !

L’hydrogène reproduit exactement le même modèle héritier de celui d’Henry Ford (bien que ce dernier avait en commun un projet de voiture électrique avec Thomas Edison). Mais nous convient t-il vraiment, à nous, citoyens lambda ?  

Le véritable problème de nos amis de chez Hopium, c’est d’avoir vu en l’individu une simple source d’argent…

Oui bien entendu, de l’argent, il en faut, mais le tout est de faire en sorte d’enrichir l’individu et non de l’appauvrir. Au XXI° siècle, celui qui ne comprend pas cela ne peut pas passer entre les mailles du filet. 

Le cas de Hopium est – dans un contexte tout autre, c’est un peu vrai – un peu similaire à celui de Kodak. Rappelons-le, Kodak fut en son temps le principal acteur dans le monde de la photographie. Mais voilà, les dirigeants de l’entreprise n’ont pas voulu croire à la modernité et forcément, ont joué la carte de l’immobilisme et les résultats ont été sans précédents. 

Quel rapport me direz-vous ?

Et bien, quand les dirigeants de l’entreprise ont réalisé que la faillite frappait à la porte, ils ont décidé de se lancer dans la production d’appareils photos numériques, un marché déjà saturé à ce moment, avec notamment l’explosion des ventes de smartphones.

Hopium – en situation financière abyssale – a décidé de se recentrer sur la production de piles à combustible (hydrogène) à promesse verte. Un marché qui lui aussi est complètement saturé par des acteurs chevronnés et qui ne trouvera jamais que quelques niches. 

C’est là où l’on peut se rendre compte de ce à quoi l’orgueil (et l’immobilisme) peut parfois mener…

CQFD

Sébastien Colson 

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