Malgré tous ses efforts pour déstabiliser le monde, Poutine accumule les échecs…

Pourquoi Vladimir Poutine veut-il tout faire pour rompre avec cette trêve de trente ans que nous avions depuis la chute du bloc soviétique ?

Pourquoi, alors qu’il serait bon de se consacrer à sa construction, le plus grand pays du monde (en superficie) s’acharne-t-il à vouloir grignoter des petits bouts de terrains de ses modestes voisins ?

L’Union Européenne c’est quoi ça ? 

On sait peu de choses sur ce qui se passe dans la tête du président russe, mais ce que l’on sait, c’est qu’il est le digne héritier de l’ancien KGB (aujourd’hui entre autres, le FSB), qu’il en a gardé les méthodes et que pour lui, la vie humaine n’a que peu d’importance (en dehors de la sienne, cela va sans dire). On sait aussi que Joseph Staline est son modèle, ce qui est loin d’être une référence, qu’il considère que sa Russie – qu’il voudrait de nouveau grande comme elle le fut par le passé – n’a pas de frontière et surtout que l’Union Européenne n’a aucune valeur à ses yeux. Seuls les Etats-Unis et la Chine sont pour lui les rares entités capables de rivaliser avec son pouvoir. 

Si on lit entre les lignes, il est clair que la Russie n’a pas vraiment d’autres choix que de  considérer la Chine comme un partenaire aussi important que son éternel rival américain. La Russie se vassalise elle-même par rapport à son puissant voisin, parce qu’elle n’en a pas vraiment le choix. Mais au-delà de cela, on retrouve chez Poutine une volonté très claire de renouer avec les ambitions territoriales du passé tout en reprenant sa place de concurrent principal des américains, comme ce fut le cas pendant l’ère soviétique. 

Revenons un instant au 09 avril 2003, ce jour précis où l’Union Européenne à accueilli 10 nouveaux pays d’Europe de l’Est, la plupart appartenant autrefois à l’Union Soviétique…

Et cinq ans après… Cap sur la Géorgie !

Qu’est ce qui s’est donc passé dans la tête de Vladimir Poutine ? 

Probablement un sentiment de frustration immense, puisque ces pays qui autrefois penchaient très clairement vers la Russie, lui échappent désormais pour aller vers les ennemis d’autrefois. 

La suite nous la connaissons : En 2008, il s’attaque à la Géorgie annexant et russifiant deux de ses régions, En 2014, il annexe la Crimée qui fait alors partie de l’Ukraine. Le 22 février 2022, c’est au tour de quatre régions frontalières ukrainiennes d’être envahies, et cela tout en entretenant simultanément une volonté d’indépendance de la région de Transnistrie, en Moldavie, qui est elle aussi frontalière de l’Ukraine. Région qui pourrait devenir Russe elle aussi, et surtout en cas d’invasion complète du sud de l’Ukraine pourrait surtout fermer toutes portes d’accès à la Mer Noire. Mais ici encore, c’est un échec cuisant pour la flotte russe puisque plus d’un tiers de ses bateaux ont été détruits et le reste de la flotte se cache désormais depuis plusieurs mois dans la Mer d’Azov. Le comble de l’histoire est que l’Ukraine ne possédait pas de flotte militaire…

Dès l’invasion de l’Ukraine en 2022, le petit voisin montre très vite à Poutine que la population n’est pas décidée à se laisser faire et épuise avec le temps cette prétendue énorme machine militaire qui voulait se montrer comme l’armée la plus puissante du monde. Pire encore, les ukrainiens ne se contentent pas de se défendre, mais innovent et attaquent eux-mêmes le territoire russe tout en marquant leur volonté d’entrer dans l’Union Européenne ainsi que dans l’OTAN. Avec le risque pour Poutine de voir d’autres pays d’Europe de l’Est qui n’en font pas encore partie, de précipiter aussi les demandes d’adhésion aux deux organisations.

L’OTAN, le mal incarné ?

L’autre échec cuisant de la Russie fut non pas d’épuiser l’OTAN, mais de le renforcer, notamment avec l’adhésion de la Suède et de la Finlande, qui autrefois tenaient par-dessus tout à leur statut de neutralité…

Aujourd’hui, la quasi majorité des pays limitrophes de la mer baltique font partie de cette organisation qui est la seule capable de calmer les ardeurs poutiniennes en termes d’annexion de nouveaux territoires. Une chose qui déplaît fortement au président russe, qui à ce titre ne manque pas d’imagination pour tout faire pour la déstabiliser, notamment au travers de ses ramifications dans l’extrême gauche européenne ou dans l’extrême droite américaine. Lors de l’un des premiers discours de sa troisième campagne présidentielle, Donald Trump s’en est pris directement aux pays membres qui ne consacraient pas les 3% obligatoires de leur PIB à leur budget défense et encouragent même la Russie à les envahir. En bref, du pain béni pour Poutine, mais ici encore un nouveau revers tombe sur lui car l’annonce de la candidature à la présidence de Kamala Harris est venue donner du baume au cœur à la campagne pour les démocrates. 

On a pu voir aussi, lors des élections européennes de 2024 des extrêmes gauches militer pour le retrait de leur pays respectifs de l’OTAN. Notons que lorsque la question de l’adhésion de la Suède et de la Finlande s’est posée, en France, Jean-Luc Mélenchon n’a pas hésité à se prononcer contre, clamant haut et fort que cela ne ferait qu’augmenter les tensions avec la Russie, mais une fois de plus ces tentatives n’ont pas eu de succès…

Côté des extrêmes droites européennes, là aussi Poutine est actif pour déstabiliser l’Union (comme il le fut par le passé avec le Brexit), mais encore une fois les élections de 2024 ont démontré que la tâche serait un peu plus compliquée que ce qu’il pensait. L’AFD allemande – farouchement opposée à l’UE – a gagné des élections locales qui vont très vite être confrontées à une coalition des autres partis contre elle. Jordan Bardella, en France, entre autres n’est pas non plus arrivé à ses fins et en Italie Giorgia Meloni ne montre pas autant d’attraction envers la Russie, que Vladimir Poutine aurait pu espérer provenant d’une fraction d’extrême droite en Europe.

Tant que l’Ukraine tiendra bon, la Russie s’épuisera, ce qui l’empêchera de se réarmer. Le pays s’appauvrit militairement et humainement considérablement chaque jour et il ne pourra pas tenir éternellement le rythme. Mais force est de constater que le monde se divise et que cinq nations distinctes sont aujourd’hui forcées de revendiquer leurs propres valeurs et que celles-ci ne cohabitent pas facilement les unes avec les autres…

Sébastien Colson 

C’était bien ?

Bon…

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