Nous voici à la rentrée des classes, mais aussi celle de la rentrée ministérielle… Et comme toute les rentrées ministérielles, ces chers ministres reviennent de leurs vacances coûteuses, en pleine forme…
C’est Franck Riester, ministre de la culture français, qui lance le bal avec cette nouvelle règlementation qui veut que « les plates-formes [entendez Netflix, Amazon, etc] devront au minimum investir 16 % de leur chiffre d’affaires en France dans la production d’œuvres françaises et européennes dans le cadre de la directive sur les services de médias audiovisuels« .
Lorsque l’on sait que l’État français a la tête et les mains plongées dans la production cinématographique (et plus largement culturelle), notamment via France Télévision, il est clair que les 80 millions d’euros que pourrait lui rapporter cette opération sont les bienvenus à l’heure ou il faut gratter partout pour remplir les caisses.
Mieux encore, là où en général les États montent au créneau en brandissant l’étendard de la lutte pour la concurrence loyale – voir à ce propos la toute dernière invention de la justice française, l’amende de 4 millions d’euros pour Amazon , cause évoquée : le déséquilibre commercial provoqué par Amazon – ils assouplissent en même temps les obligations imposées aux acteurs traditionnels, y compris (qui pourrait s’en étonner) les contraintes fiscales.
Cerise sur le gâteau « Si elles [les plates-formes privées, de préférence américaines] ne respectent pas la loi, cela pourrait aller jusqu’à la non disposition de leurs services en France. »
« C’est une révolution » à rajouté le ministre de la culture…
Tu parles d’une révolution !
Premièrement, je vous force à utiliser une partie de vos gains vers les secteurs que je désigne pour vous. Deuxièmement, et bien les premiers bénéficiaires, en réalité ce sera…nous. Et troisièmement si tu n’est pas content, tu déménages !
Quelle révolution ?
Rien de nouveau en fait, car tous les régimes autoritaires ont employés les mêmes méthodes…
Plusieurs choses sont à retirer de tout ceci :
1 – L’état français n’en démord pas, il persévère aveuglément dans la guerre que François Hollande à initié lors de son unique mandat, contre les entreprises numériques américaines. Et cette persévérance, nous l’avons vu avec la taxe GAFA ne peut rien apporter de bon…
2 – On assiste ici à une tentative de l’administration de forcer (sous la menace) des entreprises privées à investir dans des directions non désirées par ces dernières, ce qui est loin d’être une bonne idée.
3 – On sait depuis longtemps que l’État français s’est accaparé pour lui tout ce qu’il à pu, et il démontre, une fois de plus les concurrents privés et indépendants du vieux couple (État/Industrie) ne sont pas les bien venus.
4 – L’administration française démontre à chaque tentative de ce type, en s’enfonçant toujours un peu plus dans un archaïsme aveugle, qu’elle s’éloigne des véritables valeurs du XXI° siècle…
Le ministère, une pierre dans l’estomac de la culture…
Chacun fera sa propre analyse de la situation, mais il semble que la création culturelle se porte plutôt bien dans les pays qui ne possèdent pas de ministère de la culture. Netflix, Amazon et Disney en sont les preuves concrètes…
Et pour cause, trop d’administration tue la créativité !
La logique aurait été de donner les meilleures possibilités à Netflix de créer des productions librement, en insistant sur toutes les possibilités qu’offrent le patrimoine (notamment historique) français.
Il semble cependant que les dirigeants s’obstinent à aller dans la mauvaise direction…