Ce n’est maintenant plus un secret, nous en sommes certain depuis maintenant un peu plus d’un an, la guerre froide n’est pas terminée…
Nous avions déjà certains doutes par rapport à un Vladimir Poutine qui n’était définitivement pas décidé à accepter les règles de la toute fraîche Communauté des Etats Indépendants et qui plus est, n’avait pas du tout envie de quitter le pouvoir, comme il aurait dû le faire après deux mandats.
Alors que nous croyions tous naïvement que la guerre froide était définitivement morte, Poutine entretenait ouvertement le sentiment anti-occidental russe, hérité du passé soviétique, tout en rêvant de ré-instaurer la Grande Russie du XIX°siècle.
C’est complètement paradoxal, mais enfin, c’est comme ça !
Lorsque les troupes de Wagner ont commencé à marcher sur Moscou, fin juin 2023, le discours du président russe a été limpide sur ce fait, accusant le chef du groupe de mercenaires de vouloir créer une situation similaire à celle de 1917, lors de la révolution bolchévique.
Oui, la guerre froide est de retour après 30 belles années de trêve et le problème est qu’elle ne se concentre plus sur un seul axe et cela va compliquer légèrement les choses…
Vladimir, tu n’es pas seul !
Le problème (il y en a de nombreux autres) avec Poutine, c’est qu’il rêve d’une Russie Impérialiste, importante dans le monde, tout en continuant à employer des pratiques soviétiques pour persécuter ses opposants…
Oui mais, l’impérialisme et l’oppression des opposants n’ont plus vraiment la côte aujourd’hui !
L’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la face du monde et ravivé ce feu que l’on croyait définitivement éteint. Nous l’avons vu, aussitôt le conflit commencé, les machines politiques et militaires occidentales se sont mises instantanément en route, déclenchant une vague de sanctions sans précédent et un soutien militaire et logistique imposant, bloquant de ce fait toute tentative d’expansion russe.
On se doute que le conflit sera long… peut-être même très long et tout semble démontrer – du moins, un mois après la contre offensive ukrainienne pour repousser les envahisseurs sur leur propre territoire – qu’à l’issue du conflit, un mur de fer va s’installer entre la Russie et le dernier bastion européen. L’Ukraine, après ce tragique épisode historique, étant vouée à entrer dans l’Union Européenne.
Poutine va-t-il quitter le pouvoir d’une manière ou d’une autre ?
Sur ce fait on peut en être certain, Poutine s’en ira un jour, mais toute la question est de savoir qui lui succédera ?
L’autre problème – et non le moindre, c’est l’allié traditionnel au passé communiste commun…
Allié ou plutôt Camarade !
L’instauration d’un mur de fer entre la Russie et l’Europe – si du moins, elle a lieu – ne sera probablement qu’un passage tout comme le mur de Berlin l’a été. Pour autant du moins, que l’après invasion de l’Ukraine aboutisse à des accords qui soient respectés et cela c’est loin d’être évident avec les russes.
Mais tôt ou tard les factures liées aux dommages créés contre l’Ukraine vont tomber sur la table…
De deux choses l’une :
Soit le successeur du président Russe actuel accepte les conditions de reddition, un peu a la manière dont l’Allemagne et le Japon les ont acceptés à la fin de la seconde guerre mondiale, soit la guerre froide se prolongera jusqu’à l’effondrement total du pays. Alors à ce moment, il faudra bien s’asseoir – sans trop en avoir le choix – à la table des négociations. Une certaine forme de rancœur de la population russe envers l’Occident va néanmoins être perpétuée, d’autant plus qu’elle fait partie d’une certaine culture instaurée à l’issue de la première guerre mondiale. A cela, il faut ajouter que la culture russe est très éloignée de ces deux pays, qui se sont finalement bien remis et qui sont devenus par ailleurs les deux pays les plus robotisés au monde et les puissances économiques que l’on sait.
Sur le front russe du futur, il faudra bien que le temps ait raison des rancœurs liées aux remboursements des dommages de guerre à long terme et des changements de mentalités au sein même de la population russe, et on se doute que cela va être très long. Sur ce point nous allons devoir vivre avec une sorte de guerre tiède pendant encore plusieurs dizaines d’années…
Dans le paysage de la guerre froide, il y a bien longtemps de cela, un autre front s’est ouvert, mais il est au contraire beaucoup plus vicieux que celui de la Russie et pourrait avoir, à moyen terme, des répercussions bien plus importantes !
A L’Est rien de nouveau…
Ce front est bien entendu le front chinois…
Même si l’Union Européenne n’est pas directement impliquée dans une guerre économique et une folle course poursuite pour la suprématie technologique – sur ce dernier point, elle n’en a pas les moyens – tout comme le sont les américains, elle se prépare elle aussi à une dégringolade de ses relations avec Pékin, car une invasion possible – voire peut-être probable – de Taïwan déclencherait une foule de sanctions économiques venant de tout l’Occident, surtout, il faut le rappeler, que c’est d’avantage la production des semi-conducteurs qu’elle vise, plutôt que ce petit bout de terre. L’objectif de la chine est clairement d’arriver à la supériorité technologique plus que toute autre chose. Que va t-elle faire avec ? C’est la véritable question !
Mais contrairement à la Russie qui n’exporte guère plus que du matériel militaire, des mercenaires, du pétrole, du gaz, du bois, du caviar, du poisson et de la vodka, la Chine quant à elle se positionne très clairement comme le premier exportateur mondial. C’est à la fois son point de force, mais aussi son maillon faible. D’une part, c’est une arme de chantage pour répondre à des sanctions économiques – rappelons qu’elle contrôle aussi des systèmes de communication et des infrastructures portuaires en Europe – mais d’un autre côté, si elle n’exporte plus, elle ne gagne plus d’argent. Elle pourrait éventuellement se rattraper sur son marché intérieur, mais rappelons que le pays, même s’il dispose d’une force de production exceptionnelle, n’est solide financièrement que depuis peu. Il y a encore quarante ans de cela, son PIB ne dépassait pas encore celui du Maroc. La Chine pourrait bien être aussi frêle qu’une armée russe que l’on croyait imbattable, mais n’oublions pas sa formidable capacité à se relever extrêmement vite…
L’autre point sur lequel se distingue la Chine, c’est bien entendu son envergure technologique, qui talonne de très près celle des Etats-Unis et ce, tant pour le côté passif (économique entre autres) que le côté militaire (et tout ce que ça implique, notamment l’espionnage). Cela veut dire aussi que les infrastructures installées par des entreprises chinoises en Occident pourraient être contrôlées à partir de la Chine et c’est loin d’être une bonne nouvelle.
Nous sommes donc vulnérables et nous avons tout intérêt de cesser de nous vendre à la Chine comme l’Afrique l’a fait il y a une vingtaine d’années.
Tient au fait l’Afrique :
Encore un point commun avec la Russie…
D’un côté le premier exploite tous les métaux destinés à la production technologique, y compris les batteries que l’on trouve dans les véhicules électriques, de l’autre des groupes paramilitaires qui semblent avoir pour vocation de remplacer les armées officielles. Pas si étrange que cela quand on pense que l’exploitation des ressources du sol ont elles aussi besoin d’une protection rapprochée et musclée.
On l’aura donc compris, la guerre froide n’est pas finie et le tout est maintenant de savoir quelle(s) proportion(s) elle va prendre…
C’était bien ?
Bon…
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