Après le transport et le tourisme spatial, les fermes à oxygène…

Faisons aujourd’hui ce que les Russes devraient faire avant de s’en prendre à leurs voisins terriens, regardons vers l’espace…

La conquête​ spatiale reste pour beaucoup, quelque chose d’abstrait. Certains pensent qu’elle n’a aucun sens et qu’il vaudrait mieux consacrer l’argent qui y est dépensé à des problématiques terrestres plus importantes, et d’autres en revenche y voient l’issue unique à la survie des espèces vivantes…

Que dire de Jeff et de Richard ?

En termes de conquête spatiale, l’année 2021 aura été marquée par trois événements très particuliers : Richard Branson, part dans l’espace à bord d’un vaisseau conçu par son entreprise. Jeff Bezos en fait de mêm​e et SpaceX quant à elle, fait faire un voyage de trois jours autour de la terre à quatre touristes spatiaux. Ces trois événements marquent les débuts réels de la véritable conquête de l’espace par l’homme, car ce sont désormais des particuliers qui s’envolent vers les étoiles et non plus des astronautes officiels. Beaucoup ont critiqué cette démarche et se sont levés contre ces événements historiques. C’est d’ailleurs regrettable parce qu’il s’agit d’une véritable révolution. Jusqu’ici les moyens limités que les nations concernées étaient prêtes à mettre réduisaient drastiquement les possibilités d’expansion au-delà des frontières terrestres. Mais tout à changé en 2011, lorsque la NASA a décidé de confier à Boeing et à SpaceX le soin de transporter ses astronautes. Il aura fallu dix ans à cette dernière – Boeing n’en étant nulle part encore aujourd’hui –  pour réaliser les premiers vols habités, mais maintenant c’est chose faite et les allers et retours vers l’espace vont bon train (toutes proportions gardées). Entre-temps, un nouveau poids lourd est venu s’ajouter à la liste des acteurs qui contribueront à bâtir les futures colonies sur la Lune et sur Mars… Blue Origin. L’entreprise de Jeff Bezos se distingue néanmoins de son concurrent Virgin Galatic par le fait que ses ambitions sont bien de changer le monde et non pas seulement vendre un service. Richard Branson, étant de la vieille école, n’ayant  jamais vraiment prétendu avoir une volonté de changer le monde. Pour Bezos, le tourisme ne représente qu’une étape utile (financièrement) pour au final représenter les fondations de l’émancipation de l’homme par rapport aux contraintes terrestres qui lui sont imposées. 

Le nom Blue Origin est en cela extrêmement significatif…

Après le tourisme, la Lune !

Les rapports entre Bezos et Elon Musk sont tendus et il est clair que nous assistons à l’émergence de deux futurs colosses spatiaux dont on retrouvera le logo un peu partout, dans les prochaines décennies, sur la Lune et sur Mars (et probablement dans les siècles prochains sur d’autres planètes). Si on observe les différentes tendances de l’un et de l’autre, les deux hommes se rejoignent sur de nombreux points en empruntant toutefois des chemins un peu différents. Et sur ce point, il clair que Musk à une solide longueur d’avance sur son rival :

Les constellations de satellites, les lanceurs spatiaux récupérables et enfin le transport sont les secteurs sur lesquels l’entreprise de Jeff Bezos à encore un peu de retard, néanmoins c’est vers les prochaines phases qu’il est intéressant de se tourner…

Celles-ci concernent d’une part les stations spatiales en orbite, qui vont servir entre autres choses à la fois d’hôtels et de laboratoires pour la recherche spatiale (voir même terrestre, notamment en termes de recherche alimentaire)​. D’autre part, elles concernent aussi les futures colonies lunaires qui serviront de base à l’invasion de Mars par les espèces terrestres. Blue Origins semble à ce propos bien préparer le terrain. L’entreprise vient par ailleurs de décrocher des contrats avec la NASA, dans les deux secteurs : une station orbitale privée ainsi qu’un alunisseur pour la future mission Artemis (successeur de la mission Apollo). Or, chez SpaceX, c’est avant tout la problématique du transport qui est mise en avant, avec le développement du méga vaisseau spatial Starship. Un monstre construit par l’homme, qui devrait devenir le pilier du transport spatial par excellence​. Dans la vision d’Elon Musk, Starship serait à la fois capable de transporter des marchandises et des passagers, tout d’abord aux quatre coins de la planète (en en temps record), mais serait aussi capable d’en faire autant vers la Lune et vers Mars. Ce sont bien des destinations qui requièrent des aménagements spécifiques selon la destination, mais il en ressort que si Blue Origin (et on connaît à ce propos les ambitions libertariennes de Bezos) va tenter d’imposer son entreprise comme une référence de premier ordre en termes d’implantation au sol (il y a fort à parier que les stations en orbite serviront de prélude à la colonisation lunaire), SpaceX pour sa part va tout faire pour s’imposer comme la toute première référence de cette conquête via… le transport

Et après, les premiers business extra terrestres !

A quoi pourra​it ressembler les premiers sites industriels sur la lune dans une vingtaine d’années ?

Même si la réalité est complexe – ne serait-ce qu’en termes d’impératifs techniques et technologiques – il est relativement simple de dessiner ce à quoi ressembleraient ces sites…

Tout d’abord, il faut des espaces d’alunissage et de décollages (qui devraient en gros être les mêmes, vu les technologies développées en ce moment)​​. Ensuite, il faut les infrastructures d’hébergement qui vont survivre dans un premier temps aux scientifiques et comme nous l’avons vu auparavant, au tourisme, qui devient un moyen très lucratif pour aller beaucoup plus loin. Branson, Bezos et Musk semblent du moins en être convaincus…

Pour alimenter toutes les infrastructures déployées sur place, il faudra bien entendu répondre aux besoins physiologiques humains (et ils sont très différents de ceux qu’un humain peut éprouver sur terre), c’est -à -dire se loger et se nourrir, mais aussi bien entendu respirer et rester à l’abri des UV. Une chose qui représente une très grande difficulté sur un astre qui est démuni d’atmosphère. Des fermes solaires seront donc indispensables pour donner aux colons l’énergie dont ils ont besoin. Les technologies électriques développées par Tesla seront par ailleurs très utiles pour cela. Mais le véritable enjeu de cette conquête lunaire concerne bien entendu les exploitations minières dont nous allons pouvoir tirer tous les profits pour développer les futures technologies. Et cela comprend aussi la découverte de minerais qui pourraient faire exploser la puissance des appareils technologiques que nous utilisons aujourd’hui (voir même engager une rupture complète avec ceux-ci). Mais ce qui pourra avant tout faire en sorte que ces exploitations minières voient le jour, c’est une nouvelle forme d’exploitation minière (ou agricole), celle de l’oxygène. Une oxygène qui constitue l’élément impératif pour que les autres activités puissent se développer. 

L’extraction oxygène est d’ors et déjà un marché – même s’il n’a pas encore été mis en place – extrêmement lucratif. Force est de constater que l’ère extra-terrestre commence elle aussi avec un nouveau type d’énergie fossile. Cette problématique devrait remettre sérieusement en question notre manière d’aborder la conquête spatiale​ qui s’ouvre à nous. Mais d’une manière ou d’une autre, ce sont de beaux jours pour l’économie et la créativité qui arrivent et c’est un comble quand on pense que sur terre, nous sommes les victimes des quelques malheureuses ressources qu’une minorité se partage et distribue à une majorité, forcément à prix d’or…

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