Et si « l’Ubérisation » réinventait le monde à nouveau ?

Alors qu’il nous semblait qu’il ne se passait plus rien d’un point de vue technologique (sauf pour l’IA, bien entendu), en dehors d’un développement important de nouveaux systèmes de défense, il semble que l’Ubérisation soit en train de faire peau neuve.

Dans la première décennie de ce siècle, Uber, Spotify, Netflix ou encore Airbnb ont changé radicalement notre manière de consommer, mais toutes ces entreprises révolutionnaires ont eu à faire face à de nombreuses barrières venant des acteurs traditionnels, y compris des administrations et ce dans de nombreux pays. Certaines y sont même interdites…  

La règle ? Pas de règles !

Ce titre du livre de Reed Hastings, l’un des cofondateurs de Netflix, est peut-être l’une des clés indispensables pour comprendre le pouvoir de l’Ubérisation car cette dernière a renversé de nombreuses tables. Mais après une décennie de stagnation, ces entreprises sont désormais obligées de se réinventer. De plus, on ne compte plus les législations et les restrictions qui leurs sont imposées par les pouvoirs publics, ce qui les pousse davantage à se réinventer : 

Combien de chauffeurs Uber ne se sont pas fait agresser par des chauffeurs de taxis traditionnels ? Combien de ces chauffeurs n’ont pas dû subir l’interdiction de pouvoir exercer leur profession à proximité des aéroports ou des gares ? Combien de propriétaires de biens immobiliers n’ont pas vu tomber sur leurs épaules de multiples réglementations, réduisant fortement le temps de location ou les interdisant de louer leur(s) bien(s) sur la plateforme Airbnb ?

Bien que cette dernière a tiré très largement profit du confinement lié à la pandémie que nous avons connu en 2020, l’entreprise a été obligée de se remettre sérieusement en question, ce qui donne aujourd’hui lieu à un lifting de premier ordre, qui pourrait à nouveau changer notre manière de consommer. La question est maintenant de savoir si les autres précurseurs de l’économie de la demande, comme Netflix par exemple, vont eux aussi changer les choses comme ils l’ont fait dans le passé…

Une révolution est en marche, mais laquelle ?

Le nouveau look d’Airbnb pose en lui même de sérieuses questions, car il va bien au delà du rôle de sa vocation initiale, à savoir la location de logements :

Depuis longtemps l’entreprise proposait une expérience client exceptionnelle en mettant en ligne des locations dans des logements inspirés de Blockbusters comme Le seigneur des anneaux ou bien encore Barbie. Elle proposait aussi des logements dans des châteaux de toutes tailles, où que ce soit dans le monde, ce qui la rendait assez proche d’un service lié aux à ceux des parcs d’attractions. L’expérience client était à ce point devenue beaucoup plus importante puisque le simple fait de louer un logement était devenu une chose qui touchait les passions personnelles du client. C’est ce qui n’a pas échappé à Airbnb qui a décidé de diviser ses activités sur trois points : 

Le logement, l’expérience client et enfin les services…

Désormais, tout en chacun va avoir accès à des services multiples sans même devoir louer un logement. Celà veut dire qu’à partir de chez vous, vous pourrez organiser des évènements avec des stars locales, faire venir un chef étoilé pour enrichir votre dîner, organiser une séance d’œnologie, faire venir un coiffeur réputé et pourquoi pas un corps de métier ou un bricoleur. Cela n’est peut-être pas très sexy de prime abord, mais avec ce virage à 180 degrés, c’est tout le monde de l’Ubérisation (et le monde traditionnel) qui pourrait basculer, car nous assistons ici à ce que Amazon avait fait à la fin du siècle passé, à savoir rassembler une multitude de produits et de services au sein d’une même plateforme. Sauf que ce qui différencie Amazon d’Airbnb est que cette dernière ne possède rien en matériel (sauf pour ses besoins internes) et n’est en aucun cas un prestataire de services. Elle n’est qu’un intermédiaire entre l’offre et la demande !

Allons plus loin !

Le fait que Airbnb se refasse une santé et essaye de toucher à d’autres horizons n’est pas anodin. Comme nous l’avons observé plus haut, non seulement les législations se veulent de plus en plus strictes envers les entreprises de ce type, mais en plus la stagnation du marché se fait de plus en plus grande, animée tant par la concurrence qui s’est installée et par la lassitude des consommateurs. 

La question est maintenant de connaître la voie dans laquelle ces entreprises vont s’aventurer… 

Celle d’Airbnb semble être toute tracée, du moins en ce qui concerne le monde des services et comme nous l’avons vu plus haut, l’entreprise semble se placer en bonne position pour devenir une plate-forme à laquelle nous pourrons faire appel, n’importe où et n’importe quand, partout dans le monde. Mais essayons d’imaginer maintenant si Uber, Spotify ou Netflix pourraient aller dans le même sens :

Le premier est lié à la mobilité, le second au son et le troisième à la vidéo…

Pour Uber, qui a déjà démontré – bien avant Airbnb – qu’elle pouvait aller au-delà des simples limites du service de course avec chauffeur (avec des services comme Uber Eats par exemple) il ne serait pas impossible que l’entreprise se diversifie dans les services de livraison ou dans le covoiturage conventionnel (pour autant que la législation lui autorise). Voire même de développer des réseaux de voitures de location avec des formules diverses (dont une autonomie complète des véhicules) à court ou moyen termes. Cependant on voit mal comment Uber pourrait se renouveler complètement comme le fait son homologue qui loue des hébergements. Il en est d’ailleurs de même pour Spotify et Netflix qui ont poussé les limites de ce qu’elles pouvaient déjà faire. La question de l’IA se pose naturellement ici, puisque les deux entreprises pourraient elles-mêmes générer du contenu via les technologies génératives, mais cela constituerait aussi un risque de perdre une partie de leur clientèle (ceux qui apportent le contenu) qui verrait une nouvelle concurrence, déjà énorme, noyer dans la masse le fruit de leur travail. Ceux-ci seraient donc tentés d’aller vers d’autres solutions. 

Il semble donc que ces trois entreprises n’ont pas vraiment d’autres choix que de booster leurs modèles existants, en utilisant la technologie pour améliorer leurs services :

Uber pourrait par exemple proposer un service dans lequel le client peut écouter sa propre playlist ou bien encore avoir l’occasion de boire un verre pour se détendre. Spotify pourrait quant à elle mettre des images sur la musique, sur les podcasts ou sur les livres audios. Quant à Netflix, l’entreprise pourrait développer des possibilités de regarder les films en 3D ou bien encore développer des systèmes holographiques et pourquoi pas se diversifier dans le théâtre, les concerts (quitte à ressusciter le festival de Woodstock) ou l’opéra et donner une sensation d’immersion totale au spectateur…

Sébastien Colson 

C’était bien ?

Bon…

Mais ce n’est pas tout, car une époque formidable c’est aussi un site Web et des centaines de réflexions qui traitent des problématiques de notre monde et c’est aussi…

Un bureau de rédaction, d’illustration et un service de sponsoring !

Ah oui, au fait, nous sommes aussi sur Facebook, Twitter, Instagram, YouTube et nous avons aussi un groupe sur Facebook sur lequel nous pouvons discuter de toutes les problématiques qui se posent à nous, donc on vous y attend car nous avons besoin de vous !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Résoudre : *
27 ⁄ 9 =


Articles similaires

Commencez à saisir votre recherche ci-dessus et pressez Entrée pour rechercher. ESC pour annuler.

Retour en haut