Microsoft pourrait perdre le marché du Health Data Hub au sein de l’Union Européenne…
On aurait pu croire que c’était Bruno Le Maire qui était à l’origine du projet et bien non, c’est Cédric O, le secrétaire d’Etat chargé du numérique français qui est responsable de cette manœuvre !
Alors pour rappel, récemment le secrétaire d’Etat avait refusé l’offre des deux géants américains Apple et Google, pour traquer le COVID 19 et tout ceci, sous couvert de souveraineté numérique. Le résultat fut, comme on le sait désastreux avec une application presque 100% française appelée StopCovid.
Mais on sait aussi qu’aucun appel d’offre n’avait été émis pour la mise en place de cette dernière. Les heureux élus étant Capgemini et Dassault Systèmes (des entreprises européennes), le tout était passé comme une lettre à la poste auprès de la population.
Sauf que, une plainte avait été déposée, car non seulement un appel d’offre qui se voulait obligatoire n’avait pas eu lieu, mais de plus les frais de gestion de l’application (gratuite à la base) s’élevaient à une somme pouvant varier de 100.000 à 200.000 euros par mois.
Nous savons maintenant que l’application va faire l’objet d’une mise à jour importante qui va coûter – dans les grandes lignes – encore un peu d’argent… On parle modestement de quelques centaines de milliers d’euros.
Non content de cette claque, Cédric 0 – dans un contexte fabuleusement savoureux, dans lequel l’Allemagne et la France envisagent un projet de cloud purement européen (mais font cependant appel à des partenaires américains, chinois et indiens ???) – persévère sur cette voie en voulant mettre de côté Microsoft qui héberge (aux Pays-Bas) les données de santé – le Health Data Hub – de tous les français.
En outre, on retrouve derrière cette prétention à abriter ce délicieux et très prospère marché des données, des entreprises telles que Orange, Thales, Atos et bien entendu… Capgemini !
On peut espérer néanmoins que cette fois, les prétendants au trône seront plus efficaces qu’avec l’application StopCovid ou le projet Quaero, qui se voulait être le moteur de recherche européen concurrent de Google au début des années 2000. Projet voulu à l’époque par les autorités allemandes et françaises et dans lequel on retrouvait un partenariat public et privé (Thomson, France Telecom ou Deutsche Telekom, donc pas si privé que cela quand même). Le tout chapeauté par une agence pour l’innovation industrielle (AII) qui aura coûté à sa création plus d’un milliard d’euros.
Dans tous les cas, il reste à espérer que le projet GAIA-X (le fameux cloud européen) promet d’être à la hauteur et il me semble que c’est loin d’être gagné !