Et si l’Éducation s’inspirait de la NASA pour (enfin) évoluer sérieusement ?

On le sait pertinemment bien, le domaine de l’Éducation est face à un mur et si elle ne trouve pas les moyens de le franchir, elle risque dans les années qui suivent, une solide crise dont elle n’est pas prête de se relever…

Le monde qui nous attend va effectivement nous faire plein de surprises et tout laisse croire que parmi celles-ci, il n’y en aura pas que des bonnes. La pire dans ce lot, dont nous allons pouvoir déguster pleinement toutes les saveurs, c’est bien entendu le décalage entre ce que l’enseignement est aujourd’hui et ce qu’il devra former demain, à savoir des millions d’ingénieurs qui œuvreront pour envoyer des dizaines de millions de personnes dans l’espace (et c’est sans compter tous les défis que l’IA posera dans le futur)). On est encore loin du compte et il est parfois étonnant de voir comment certaines nations se préparent à ces évolutions et comment d’autres ne le font pas du tout. 

Aussi si l’on questionne un échantillon significatif d’utilisateurs de TiKTok dans nos chères contrées occidentales sur ce qu’ils ont envie de faire quand il entreront sur le marché du travail, la réponse est très claire : 

YouTubeur(euse) ou Influenceur(euse)…

Si l’on pose maintenant la même question aux jeunes utilisateurs chinois de la plateforme, la réponse est sans équivoque… 

Astronaute !

Houston, we’ve got a problem !

Les problèmes que l’enseignement rencontre aujourd’hui sont nombreux – et il est clair que la tâche est loin d’être aisée et les solutions très floues (si du moins nous voulons apporter des solutions) – mais nous pouvons néanmoins essayer de dégager plusieurs grandes tendances problématiques qui en ressortent…

Le premier point problématique de l’enseignement – mais nous ne faisons pas ici une échelle de grandeur – c’est son attachement à une administration beaucoup trop lourde. Directement, il est clair que cela entraîne un problème de moyens financiers. Sur base d’un budget X, plus il y a de fonctionnaires à payer, moins l’argent à consacrer à l’école est disponible. Nous avons ensuite le fait que cette administration n’a aucune idée des impératifs d’apprentissage cognitifs liés à nos besoins futurs. En d’autres termes, l’administration liée à l’Éducation est complètement à côté de la plaque !

Viens se rajouter à cela l’attachement traditionnel à des méthodes éducatives très largement dépassées et entretenues par des groupes syndicaux qui n’ont pas forcément envie de changer les choses, mais sont plus souvent préoccupés par se soucier de leurs salaires qu’à l’éducation qu’ils sont en charge de donner. Ne les blâmons pas pour cela, car la problématique du salaire est aussi liée à la sur administration qui règne en maître dans le secteur…

Et puis nous avons aussi et surtout la problématique d’un contexte scolaire, qui bien souvent ne donne pas du tout envie aux enfants de s’épanouir dans un apprentissage volontaire (plutôt que obligatoire). En gros, l’école est rébarbative, ne donne pas envie d’apprendre et ne tient pas compte de ce que sont les enfants, ni de ce qu’ils ont envie et bien entendu de ce qu’ils voudront devenir dans le monde de demain. 

Bref, we’ve a serious problem !

Impossible de se sortir de cette situation ?

Vous l’aurez donc compris les tâches qui attendent l’enseignement, sans être finalement si nombreuses, sont néanmoins importantes, voire même très difficiles à accomplir…

L’Éducation doit se concentrer sur sa désadministration, sa dé-syndicalisation, revoir très sérieusement ses politiques financières et ses modes de financement (l’Etat, c’est une chose, mais on pourrait aussi aller plus loin dans une collaboration importante avec des acteurs privés, entreprises comme particuliers), s’adapter au monde de demain et créer des espaces d’apprentissages autres que ceux qui ressemblent à de véritables prisons.

En gros, ce sont les impératifs sur lesquels il va falloir travailler à court terme pour s’adapter au monde de demain. La question est maintenant de savoir comment peut-on prendre cela en charge…

Nous sommes en face de trois impératifs : 

L’enfant, son environnement familial et social et l’endroit dans lequel il apprend et évolue !

L’enfant c’est la base de tout, c’est la priorité avant toutes choses. Le deuxième point, l’environnement social et familial, c’est l’intermédiaire qui peut à la fois être l’enfer et à la fois le paradis, pour l’enfant comme pour l’enseignement (nous ne parlons plus ici d’enseignants, mais bien de tout un système global). Le troisième point est donc le lieu dans lequel l’enfant apprend, évolue, réfléchit et réussit. Dans aucun de ces trois cas, l’un ne doit être un système d’oppression pour l’autre et c’est la condition indispensable à l’apprentissage. Pour le dire autrement, les trois doivent cohabiter mais avant tout n’exercer aucune autorité sur les autres parties. C’est difficile certes, mais c’est indispensable…

L’enseignement doit avant tout tout être apte à cerner l’enfant qu’il accueille, déceler ses propres centres d’intérêts, ses propres capacités d’apprentissage, ses capacités à se sentir bien avec les autres et à utiliser tous les moyens technologiques possibles pour ajuster les corrections possible pour qu’il puisse s’épanouir dans le monde qui l’attend.

L’influence familiale au contraire peut être bénéfique, mais dans bien des cas elle peut s’avérer très négative (voir toxique) sur le comportement d’un enfant. C’est pourquoi, plus tôt un enfant intègre une structure scolaire, le mieux c’est. D’autant plus que dans beaucoup de cas, c’est un soulagement pour les parents qui ont du mal à se retrouver dans un système social où il est très difficile d’intégrer des enfants (dans l’UE on manque de place de qualité et aux USA c’est trop onéreux). 

Le troisième point et non le moindre est bien entendu celui qui concerne l’endroit où l’enfant apprend. S’il s’agit d’un repère dans lequel la criminalité a pris place (et cela concerne aussi le harcèlement scolaire), il ne faut s’étonner en aucun cas que des enfants ne soient pas aptes à apprendre et surtout à s’épanouir dans l’apprentissage, car c’est avant tout de cela qu’il s’agit. Les trois points que nous évoquons sont intimement liés et s’ils ne sont pas réglés en harmonie, l’un et l’autre fera en sorte que l’enseignement idéal ne fonctionnera pas. 

La NASA, un modèle et pourquoi pas après tout ?

Les moyens financiers, les moyens humains, les espaces d’apprentissages et les méthodes pour apprendre doivent être directement inspirés par et pour les enfants. Mais il faut que les personnes qui travaillent à ce développement soient elles-aussi dans un confort de travail idéal (ce qui veut dire aussi que le salaire doit suivre et doit les inciter à tourner le dos au syndicalisme).

Et si l’on s’inspirait de la remise en question de la NASA, à la fin des années 90, pour remettre les choses en place ?

L’idée a été évoquée par le neurochirurgien Laurent Alexandre dans son ouvrage La guerre des Intelligences à l’heure de ChatGPT

En gros c’est simple, mais l’application va être très compliquée :

La Nasa, il y a quelques années d’ici a été contrainte d’accepter qu’elle ne pourrait jamais à elle seule amener l’Amérique dans les étoiles de manière durable. Certes certains résultats, on ne peut plus attrayants ont été obtenus, mais ce n’était pas suffisant. L’idée fut alors de déléguer la conquête de l’espace à des acteurs privés et non les moindres…

Blue Origin, Boeing, Northrop Grumman, Sierra Space, Special Aerospace Services, ThinkOrbital Inc., Vast Space LLC et surtout… SpaceX.

Bref, un État aussi gros qu’il soit, ne peut conquérir l’Univers à lui tout seul et finalement, c’est SpaceX qui a marqué les meilleurs points – du moins jusqu’ici – avec des fusées récupérables qui diminuent très largement le coût du billet pour envoyer un astronaute vers la station spatiale internationale. 

En réalité l’idée de Laurent Alexandre est très loin d’être mauvaise et cela voudrait dire que l’enseignement – nous ne parlons plus ici d’un ministère, mais plutôt d’une agence – consisterait en une plateforme qui serait apte et capable de confier des de subsidier des tâches et des moyens d’apprentissages à de multiples acteurs privés, un peu à la manière dont les huit entreprises citées ci dessus contribuent à faire en sorte que la NASA puisse concrétiser tous ses projets. Autour de ces entreprises viendrait se greffer tout un système composé de centaines de start-up qui viennent fournir de la matière grise à cette formidable machine à apprendre. 

Les résultats pour la NASA sont incontestables ! Pourquoi douterions-nous de la même méthode pour l’enseignement ? Il s’agit avant tout de mettre d’énormes ressources du meilleur côté pour pouvoir obtenir les meilleurs résultats possibles. On se doute qu’il s’agit ici d’un système qui va avoir du mal à se mettre en place, mais finalement jusque quand ?

Toute la nuance ici est de comprendre que ce qui nous distingue de l’école de Jules Ferry, c’est qu’il ne s’agit plus de former des gens susceptibles de travailler dans des usines, mais bien de former des gens qui vont concevoir et diriger des usines dans lesquelles des robots et des intelligences artificielles vont travailler. Si nous ne comprenons pas cela… nous sommes tout simplement cuits !

Que faudra t-il aux différents ministères de l’éducation, de part le monde pour réaliser qu’il ont une sérieuse longueur de retard sur leur siècle ?

Commençons d’abord par cela et après nous essayerons d’avancer…

Sébastien Colson 

C’était bien ?

Bon…

Mais ce n’est pas tout, car une époque formidable c’est aussi un site Web et des centaines de réflexions qui traitent des problématiques de notre monde et c’est aussi…

Un bureau de rédaction, d’illustration et un service de sponsoring !

Ah oui, au fait, nous sommes aussi sur Facebook, Twitter, Instagram, YouTube et nous avons aussi un groupe sur Facebook sur lequel nous pouvons discuter de toutes les problématiques qui se posent à nous, donc on vous y attend car nous avons besoin de vous !

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