La Chronique du 26 février…

Oyez, oyez, braves gens !

L’industrie du pneu (Made in France) a décidé de faire un grand pas vers le futur…

Et bien en voilà une grande nouvelle et cette annonce à de quoi nous laisser véritablement sur les genoux. Le fabricant de pneus Michelin a décidé de faire – en effet – un pas en avant pour pouvoir fournir au monde entier, des pneus 100% durables en… 2050 !

Vous parlez d’une performance…

Alors dans le genre, je ne me mouille pas trop, nous nous trouvons très clairement dans un ultra réalisme qui fait ici, véritablement froid dans le dos. Pour ne plus nous fournir ses produits que l’on arrive pas à recycler, Michelin se donne 30 ans – oui vous entendez bien – 30 longues années pour arriver à développer des produits (un tout petit peu moins médiocres) sous le couvert d’une véritable révolution. 

Trente longues années pour révolutionner le monde, et pour cela, l’entreprise centenaire compte s’associer avec des jeunes pousses prometteuses de la FrenchTech…

A la place des fondateurs et dirigeants de ces jeunes pousses, je me poserais quand même de sérieuses questions quant à mon avenir, car en trente ans mon entreprise – à défaut de moyens colossaux – à très sérieusement de quoi tomber en faillite au moins 50 fois. Des objectifs pareils feraient même peur à une start-up !

Être 100% durable en 2050, vous parlez d’une performance ! 

Tremblez… vous employés de Michelin car trente ans, c’est beaucoup…

Viser le recyclage à 100%, ce n‘est pas assez ambitieux aujourd’hui parce que d’autres visent une technologie qui consiste en l’ascension de pneus indestructibles sur plusieurs millions de kilomètres. Bref, plus que ce qu’un véhicule ne pourrait subir comme endurance.

Vous voulez savoir véritablement vers quoi l’industrie du pneumatique devrait être capable de s’orienter dans le courant des prochaines années ? 

Et bien en réalité, ce n’est pas vraiment compliqué. Il suffit pour cela d’observer les failles générées par cette dernière et elles sont nombreuses :

Tout d’abord, il y a le coût du pneu :

Le caoutchouc est produit bien loin de chez-nous, le pneu est produit en général dans les mêmes régions géographiques, doit être acheminé par bateaux, doit être stocké, puis être placé sur les jantes des voitures auxquelles il est destiné. Il s’agit là de beaucoup d’intermédiaires, d’endroits de stockage ou de main d’œuvre. 

Ensuite, il s’agit tout simplement d’un produit qui est volontairement créé pour s’user le plus tôt possible. Et les autorités ne sont pas non plus en reste en la matière :

Obligation de changer ses pneus après 50.000 km, obligation d’équiper son véhicule avec des pneus d’hiver, etc. 

Le pneu est de plus lui-même responsable en partie de la consommation énergétique du véhicule. Donc votre facture à la pompe dépend elle aussi de la bonne tenue de vos pneus. Et il faut encore ajouter à cela que ces petites choses ont une fâcheuse tendance à se dégonfler. Et moins ils sont gonflés, plus vous consommez.   

Enfin le pneu ne se recycle pas ou peu. On le jette par milliers dans les océans, on l’expatrie en Afrique, ou on le brûle sur les places publiques lorsque les syndicats ont décidé de faire grève. 

Bref vous l’aurez compris, le pneu est loin d’être un produit éthique, écologique et respectueux du consommateur.  

Quel est véritablement le problème d’un pneu aujourd’hui ?

Et bien c’est tout simple…

Il s’agit d’un produit qui coûte cher, qui n’est pas du tout écologique, qui est produit par des entreprises qui se confondent dans un immobilisme consternant, qu’il est protégé par les administrations politiques et qui présente tellement de défauts qu’il est une véritable opportunité pour n’importe quelle jeune entreprise de le mettre à terre…

Bref, l’industrie du pneu, c’est une vieille machine qui a tout intérêt à se remettre lourdement en question, si elle ne veut pas complètement disparaître. Il semble pourtant que l’industrie automobile dans son ensemble à dors et déjà entamé sa mutation numérique. Mais force est de constater que lorsqu’il s’agit du monde du pétrole et de celui de la pneumatique, on ne voit pas venir grand-chose.  

Et maintenant, que faut-il faire ?

Pour trouver véritablement une solution aux failles de l’industrie du pneu, il suffit tout simplement de créer son équivalent contraire qui profite, non plus aux entreprises mais avant tout à l’utilisateur final. 

Nous savons aussi que d’ici une dizaine d’années, plusieurs réseaux d’automobiles autonomes seront déployés sur les routes et que le véhicule pour particulier va de plus en plus se raréfier pour devenir complètement obsolète à la fin de la seconde partie du siècle. Néanmoins, nous n’en sommes pas encore là et d’ici à ce que cela arrive, beaucoup d’eau devra encore couler sous les ponts.

Donc pour le moment nous allons nous contenter de définir ce que serait le pneu idéal pour vous. Et dans ce contexte, il s’agira de vous demander ce que vous ne voudriez pas avoir comme inconvénient par rapport à lui…

Le pneu idéal, est donc un pneu qui arrive avec votre voiture, qui convient à chaque saison, qui ne se regonfle pas, qui ne crève pas, qui ne s’use pas, qui ne se change jamais (donc qui est inusable), qui est respectueux de l’environnement et qui vous  fournit autant de données qu’il peut vous en fournir…

Nous sommes face à la même problématique que celle qui est liée au marché de l’ampoule : 

Un produit ne peut plus être conçu aujourd’hui pour être périssable. Il doit être conçu pour améliorer le pouvoir d’achat d’un consommateur et non le contraire. Il doit être conçu pour améliorer et limiter les risques du réchauffement climatique et non le contraire.

Voilà tout le problème du pneu aujourd’hui et il serait grand temps que ceux qui le produisent commencent à s’en rendre compte, apparemment Michelin en premier lieu !

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