La description de la terreur…

Lisez cet extrait, tiré de l’ouvrage de Victor Hugo, Les travailleurs de la mer (1892)…

« Dans les écueils de pleine mer, là où l’eau étale et cache toutes ses splendeurs, dans les creux de roches non visités, dans les caves inconnues où abondent les végétations, les crustacés et les coquillages, sous les profonds portails de l’océan, le nageur qui s’y hasarde, entraîné par la beauté du lieu, court le risque d’une rencontre. Si vous faites cette rencontre, ne soyez pas curieux, évadez-vous. On entre ébloui, on sort terrifié. Voici ce que c’est que cette rencontre, toujours possible dans les roches du large. Une forme grisâtre oscille dans l’eau ; c’est gros comme le bras et long d’une demi-aune environ ; c’est un chiffon ; cette forme ressemble à un parapluie fermé qui n’aurait pas de manche. Cette loque avance vers vous peu à peu. Soudain, elle s’ouvre, huit rayons s’écartent brusquement autour d’une face qui a deux yeux ; ces rayons vivent ; il y a du flamboiement dans leur ondoiement ; c’est une sorte de roue ; déployée, elle a quatre ou cinq pieds de diamètre. épanouissement effroyable. Cela se jette sur vous.

L’hydre harponne l’homme.

Cette bête s’applique sur sa proie, la recouvre, et la noue de ses longues bandes. En dessous elle est jaunâtre, en dessus elle est terreuse ; rien ne saurait rendre cette inexplicable nuance poussière ; on dirait une bête faite de cendre qui habite l’eau. Elle est arachnide par la forme et caméléon par la coloration. Irritée, elle devient violette. Chose épouvantable, c’est mou.

Ses nœuds garrottent ; son contact paralyse. »

Victor Hugo – Les Travailleurs de la mer Tome II (1892)

Qu’il s’agisse d’écriture ou de traduction graphique, pourriez vous faire la même chose en parlant d’un être vivant (ou non) qui vous terrorise ?

Pensez à tout ce que vous inspire la terreur : le piège, les hallucinations, les apparitions, l’inconnu et surtout la peur d’être blessé (voir pire) par cette entité épouvantable…

Nous avons tous des terreurs enfuies au plus profond de nous, exprimons-les du mieux que nous le pouvons, cet exercice n’en sera que plus salutaire…


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