La dictature du monde artistique…

Permettez- moi de vous poser une question…

Comment un artiste doit-il aborder ce nouveau siècle et cette (merveilleuse) nouvelle époque que nous avons la chance de vivre aujourd’hui ?

La réponse est probablement la suivante :

Exactement de la même manière que les acteurs des autres professions devraient pouvoir l’aborder. Il faut bien l’admettre, nous vivons dans une époque qui n’a plus rien à voir avec ce que l’homme a pu vivre dans le passé. Nous avons quitté une ère de chasseur-cueilleur pour passer à une ère agricole. Ensuite nous sommes passé d’une ère industrielle pour vivre à l’heure d’une nouvelle ère numérique. Et le bouleversement que nous nous apprêtons à vivre dans les  prochaines années sera probablement équivalent à une chose aussi importante que le passage de la préhistoire à l’histoire.

L’homme ne sera – dans le futur – probablement plus, en effet le même car il sera sujet à une hybridation avec la technologie. Peut-être que cette dernière se retrouvera en dehors du corps humain dans le meilleur des cas. Mais on peut aussi supposer que la technologie fera l’objet d’une intégration complète dans le sport humain.

La question que je vous posais ci dessous ne concerne pas seulement les artistes, mais elle concerne en réalité tout le monde – absolument tout le monde. Même un vendeur de bougies n’est pas épargné !

Nous vivons dans un monde dans lequel la disruption est devenue la règle…

A défaut de générer une rupture avec le système, nous nous devons de nous adapter à elle…

Et cette adaptation passe avant tout par le fait d’accepter que la véritable valeur de l’œuvre d’art va, elle aussi, être soumise à de nombreux bouleversements…

Sans vouloir remonter trop loin dans le passé – car ce serait tout simplement inutile – je voudrais juste pour commencer, faire une légère parenthèse sur le statut des artistes au début du XIX°siècle…

Goya, Turner et Delacroix…

Ces trois personnages légendaires (du moins d’un point de vue artistique) ont véritablement changé les dogmes instaurés par les institutions artistiques lors des siècles précédents

Nous sommes dans la première partie du XIX°siècle et pourtant – artistiquement parlant du moins – ils ont osé braver les critères du bon goût mis en place par d’autres (des plus vieux), bien avant eux

Pourtant, même s’ils avaient bravé tous les trois les institutions, ils pouvaient bénéficier de soutiens très forts au niveau artistique. Même si la critique était parfois peu clémente envers eux – en témoigne les critiques adressées à Delacroix par Théophile Gautier, alors critique d’Art – ils ont tous les trois bénéficié des infrastructures pouvant asseoir leur notoriété et leur célébrité

Pour réussir dans le monde de l’Art, il faut les bonnes relations. Cela à toujours été le cas et malheureusement ça l’est toujours aujourd’hui.

Soyons clair, je ne remets pas en cause le talent de ces génies de l’Art…

Ce que je remets en question ici, c’est avant tout le rôle des critiques, des galeries, des musées, certains professeurs et enfin les acheteurs

Des barreaux, une prison, une tutelle… presque de l’esclavage !

Les institutions…

Voilà exactement ceux qui déterminent votre destin en tant qu’artiste. 

La véritable question que nous sommes en droit de nous poser aujourd’hui, c’est : 

Est-ce que nous devons encore laisser ces acteurs décider de ce qui est bon pour nous en tant qu’artistes, ou est-ce que nous devons tout simplement nous passer catégoriquement de “leurs services” ?   

Services qu’ils nous octroient uniquement s’ils ont décidé de nous en faire grâce. Uniquement, si ce que nous produisons correspond unilatéralement à cet univers du bon goût dont ils se proclament ambassadeurs et surtout conservateurs. Pourtant dans un monde qui s’estime ouvert à la créativité

Le vice premier dans tout ce système se situe avant tout dans les relations que vous entretenez personnellement avec l’écosystème artistique ou littéraire.

Et il se résume à ceci :

Pas de relations personnelles… pas de célébrité

C’est vicieux certes, mais finalement, c’est comme cela que toute une économie basée sur les deux premières révolutions industrielles fonctionnent.

A chaque endroit dans le monde ou j’ai pu exposer mes travaux, à chaque fois ce sont avant tout mes connaissances qui m’ont donné accès aux lieux d’expositions. A chaque fois que je n’en ai pas eu, je n’ai jamais pu exposer. 

Voici cette étrange réalité de l’artiste : 

L’Art est un business ingrat, hautement institutionnalisé et ce ne devrait pas être le cas !

Ne vous méprenez pas, je ne vais pas jouer la carte de la contre-culture artistique française de la fin des années 60. Une contre-culture qui se rebellera ouvertement contre la marchandisation de l’Art quasi-immédiatement pour créer une seconde école qui deviendra tout aussi académique que celle qu’elle voulait rejeter à la base, celle des Arts Plastiques. 


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Parlons un peu de la marchandisation de l’Art…

Protester contre la marchandisation de l’Art quand on s’appelle Simon Hantai – et que l’on gagne une fortune avec sa propre production artistique – est plutôt facile. Par contre, vivre de sa propre production artistique est quelque chose d’extrêmement difficile. Ça à toujours été le cas et ça l’est toujours aujourd’hui.

On peut donc imaginer que ce sera toujours le cas demain, sauf si…

Ceux qui ont toujours manifesté une résistance à la marchandisation de l’Art – ils ont été nombreux en France – étaient tous très bien installé dans un système et si ce n’était pas le cas au départ, les institutions se sont très largement chargées de se les accaparer pour elles, et sans remords ils se sont vendus à elles par la suite.  

Mais imaginons qu’aujourd’hui nous semions le doute dans ce monde largement institutionnalisé…

Imaginez une seule minute si aujourd’hui nous disions tout simplement non à toutes ces galeries, salles d’expositions, associations, fondations, organisations, musées ou encore à tous ces généreux donateurs ou acheteurs qui daignent vous faire la faveur d’acheter votre production artistique ?

Je parle ici de ces acheteurs qui ne rêvent que d’avoir un autre type de trophée dans leur salon, car ils ne voient dans la production artistique picturale que de la simple décoration. Je parle aussi de tous les spéculateurs qui misent sur les valeurs certaines de l’Art. De Delacroix à Basquiat, en passant par Picasso, Kandinsky, Duchamp, Warhol, Klein, Fontana, Rutault et encore bien d’autre, la réussite dans le monde artistique n’a jamais été rien d’autre qu’une histoire de relations personnelles et de business.    

Et si tout simplement nous leur disions non aujourd’hui, à tous ces gens qui se complaisent dans un système ultra-académique qui ne filtre que ceux qu’il veut bien laisser passer

Et si nous inventions aujourd’hui de nouveaux moyens de vivre de notre production artistique ? 

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