On a beau avoir l’impression de s’y être habitué avec le temps, Elon Musk est un personnage qui ne manque jamais de nous surprendre. Il y a environ vingt ans d’ici, lorsqu’il a présenté au monde entier son premier Master Plan, beaucoup l’ont traité de…cinglé. Pourtant, lorsqu’il a présenté son deuxième Master Plan – dix ans après – le monde entier a dû se résigner à la réalité : 80 % de ses objectifs avaient été atteints.
Aujourd’hui, cette même presse qui aurait mangé Musk aux petits oignons, il n’y a pas encore si longtemps que cela prend maintenant certaines réserves et du bout des lèvres ose sortir un timide “avec lui, finalement, on ne sait jamais” !
Une situation extrêmement agréable pour ceux qui ont toujours cru que l’avenir pouvait être changé avec de la bonne volonté, du bon sens, du courage et de l’argent (quand il est utilisé intelligemment).
Pourquoi un robot humanoïde ?
Face à une telle annonce – il faut bien l’avouer, on ne l’a pas vu venir – on pourrait tout d’abord se poser la question de la démarche de Tesla. On le sait à chaque sortie d’un produit qui sort des sentiers battus (pour l’entreprise), il y a toujours une raison particulière. Notamment celle de financer en partie les chantiers pharaoniques du génial entrepreneur. Mais il n’y a pas que ça…
Ces objets insolites sont aussi des réponses aux nombreuses attaques dont ce dernier fait l’objet. Les lance-flammes fabriqués pour l’enseigne The Boring Company (une des entreprises d’Elon Musk) ont été commercialisés par la suite d’un challenge par rapport à la vente d’un certain nombre de casquettes. Un peu d’ironie par rapport aux différentes startups qui promettent monts et merveilles à leurs investisseurs. Notons aussi que Musk ne manque pas d’humour et qu’avec ce lance-flamme (vendu à 500 dollars tout de même), il était aussi possible d’acheter un extincteur pour la somme de 30 dollars. Ce qui est néanmoins assez cher, mais ce dernier précisait quand même qu’il était néanmoins « tout à fait possible d’en trouver un ailleurs pour beaucoup moins cher, mais celui-là a un sticker super cool dessus ». Plus récemment Tesla avait mis en vente une quantité de shorts impressionnante (néanmoins en série limitée), mais cette fois il s’agissait d’une attaque très ciblée envers les rapaces de la finance. Ceux qui parient sur l’échec d’une entreprise cotée en bourse par exemple : dans le jargon boursier, on les appelles les Short Sellers.
Enfin, lorsque SpaceX à envoyé ses deux premiers astronautes dans l’ISS, Musk n’a pas pu s’empêcher de mettre l’accent sur le fait qu’il semblerait que le trampoline fonctionne maintenant…
Pour la petite histoire, il faut savoir que les relations entre la NASA et Roscosmos (l’agence spatiale russe) s’étaient très largement détériorées depuis 2011. Le ticket pour envoyer les astronautes américains vers l’ISS était effectivement passé de 20 à plus de 90 millions de dollars sur moins de 10 ans. Du côté russe, le chantage était donc de mise et le directeur de l’agence spatiale avait même ironisé en disant que si les américains ne se pliait pas à leurs exigences, ils pourraient bien avoir besoin d’un trampoline pour aller vers l’ISS. Bref, avec Elon Musk, rien ne se perd, même pas une parole…
Mais qu’est ce qui nous mène réellement à ce robot ? Pourquoi est-il estampillé Tesla et pas Solarcity, The Boring Company, SpaceX ou bien encore Neuralink ?
Quelle place Tesla dans nos vies ?
Le robot de Tesla est-il un nouveau pied de nez à l’un de ses concurrents, ou bien s’agit t’il d’un projet très sérieux ?
Pour répondre à cette question, revenons un instant sur la marque Tesla… Avant tout Tesla est un constructeur de batteries. Le but est même de produire les batteries les performantes au monde (pour le moment, le but poursuivi est une longévité de 1,6 millions de kilomètres pour les batteries fournies dans les véhicules de la marque). Ces batteries peuvent même avoir certains dérivés et parmi ceux-ci, on peut compter sur celles qui peuvent canaliser l’énergie captée domestiquement dans tout les types d’habitats, voire même dans certaines applications industrielles. Dans l’attirail des produits vendus par Tesla, on peut aussi trouver de très performantes toitures solaires, ainsi qu’un réseau impressionnant de centres de recharge de batteries. Celui qui est en autre développé pour recharger les véhicules Tesla sur la route (les superchargers). Centres de recharge qui vont d’ici peu être ouverts à tous les conducteurs possédant une voiture électrique (toutes marques confondues).
Enfin, Tesla, c’est avant tout une entreprise technologique, bien plus qu’un constructeur automobile par ailleurs. Et à ce titre c’est aussi un formidable collecteur de données et comme pour tout collecteur de données, c’est avant tout d’intelligence artificielle qu’il s’agit.
Mais ou va-t-il s’arrêter ?
Plus j’observe les gros acteurs de la Tech, plus je suis persuadé d’une chose…
L’unique point qui converge vers leurs efforts se situe dans l’habitation et surtout dans notre manière d’interagir dans celle-ci. Attention, cela ne veut pas dire non plus que l’habitat de demain sera le même que celui dans lequel nous vivons aujourd’hui. Nous le voyons tous les jours, cette dernière pourrait être autonome, temporaire, tiny, mobile, sur ou sous l’eau, en orbite spatiale, sur la Lune ou sur Mars. Mais tout converge sur notre habitat et sur la manière dont nous allons y vivre et y travailler dans le futur. Elon Musk nous le démontre lui aussi avec ses toitures solaires, la manière de stocker et de distribuer l’énergie produite dans une maison (celle-ci pouvant même servir à combler nos besoins de mobilité) ou bien encore la constellation de satellites qu’il est en train de mettre en place pour que chacun puisse disposer d’une connection internet de qualité
Se lancer dans le développement et la commercialisation d’un robot comme celui présenté par Elon Musk (Tesla Bot) il y a quelques jours, n’est pas une petite entreprise. Et le fait de produire quelques gadgets insignifiants est autrement plus facile que d’accomplir une tâche de cette taille. Après avoir révolutionné complètement le monde de l’automobile, celui d’Internet ainsi que la conquête spatiale, tout semble démontrer que le projet est à la hauteur du personnage. La question n’est pas de savoir si ce robot verra le jour, ni même quand il arrivera dans tous les foyers. La question est de déterminer la manière avec laquelle il va interagir dans nos vies.
Que va-t-il nous apporter ?
Deviendra t-il une incarnation matérielle d’Alexa, de Google Home, de Siri ou de Bigsby ?
Si c’est le cas, Musk vient de doubler très sérieusement, les plus grosses entreprises de la planète…
