C’est la fin de la propriété, oui mais l’âge de l’accès s’adapte-t-il lui aussi à l’immobilier ?

Il y a bien longtemps de cela, nous sommes entrés dans l’ère de l’économie de l’accès (On Demand Economy)…

Cette notion, apparue au début des années 2000 et théorisée par le prospectiviste, (aussi sociologue et économiste) Jeremy Rifkin, commence à faire ses premières armes dans la décennie qui suit avec le développement de plateformes comme AirBnB, Uber, Netflix ou bien encore Spotify. 

Désormais, la promesse de ne plus posséder forcément un objet arrive et donne de nouvelles perspectives de vie, car nous pouvons désormais tout louer :

Cela va du service de voiturage, aux produits et services culturels en passant même par la location de vêtements. Les vieux systèmes sont désormais mis à jour avec l’arrivée de nouveaux acteurs. Désormais la propriété – grâce à ces nouvelles plateformes – n’est plus nécessaire, mais il semblerait qu’il faille néanmoins qu’un tiers possède quant à lui un bien qu’il puisse mettre à disposition des autres. Ce qui suggère aussi que la propriété est doucement en train de passer des particuliers vers les entreprises…

Entre dématérialisation et mise à disposition…

C’est un fait, nous avons beau avoir accès à un produit ou un service, il faut bien que ce dernier soit détenu par une entité particulière. Autrement dit, si la propriété tente progressivement de perdre du terrain par rapport à l’utilisateur final de cette même propriété, il faut bien que quelqu’un possède un bien pour le mettre à disposition d’autrui. 

L’autre point à mettre en évidence, est que si certains produits culturels ont pu être dématérialisés au début du siècle, les éléments physiques servant à la mobilité et aux logements, entre autres, ne peuvent quant à eux pas disparaître. Il faut donc bien que l’élément matériel puisse continuer d’exister pour être mis à disposition d’autrui.

Le besoin de posséder une voiture va aussi progressivement s’estomper. Après tout, un véhicule – même ultra technologique – n’est jamais qu’un futur tas de ferrailles qu’il va falloir à un moment ou un autre mettre à la casse (sauf si les matériaux sont facilement remplaçables et que l’effet de mode disparaît à tout jamais, ce qui n’est en rien exclu). Posséder un véhicule n’a donc plus vraiment de sens aujourd’hui, d’autant plus que les formules de leasing ont très clairement fait leurs preuves. Les phénomènes Uber, Lyft, BlaBlaCar, Zipcar risquent encore de prendre de l’ampleur, mais peu à peu, ils vont être confrontés à une solide concurrence venant des constructeurs automobiles et il semble clair qu’ils vont devoir mettre la main à la poche pour constituer leurs propres flottes automobiles, Zip Car étant le seul des exemples cités à posséder ses propres véhicules….

Toyota, Stenlentis, Volkswagen ou encore (et encore)… Tesla !

Tout d’abord, nous l’avons vu précédemment, nous avons une évolution des mentalités qui transite de la propriété d’un véhicule vers l’utilisation d’un véhicule pour satisfaire ses besoins en termes de mobilité à la commande. Ce qui signifie aussi que l’on n’anticipe plus sur le long terme, mais on se rapproche d’un type de mobilité à court terme (donc à la demande). En cela, Internet est un outil extrêmement précieux car il permet de mettre en rapport l’offre et la demande (comme dans les services proposés par Uber ou Blablacar). 

Ensuite, certains indices nous montrent que les constructeurs de voitures eux-mêmes, se dirigent progressivement vers des systèmes dans lesquels ils seraient les titulaires des réseaux de services de voiturage et des flottes automobiles. Autrement dit, les constructeurs traditionnels montrent une volonté de doubler les entreprises de services de mobilité en devançant eux-mêmes ces fournisseurs de services. On voit donc ici un rapprochement possible entre le producteur et le consommateur final, alors que les liens étaient autrefois indirects. Dans ces indices, nous avons bien entendu la volonté de développer des systèmes de voitures autonomes, des rachats de compagnies de leasing, ou bien encore une volonté de faire disparaître les réseaux de concessionnaires. Et cela, c’est sans compter sur l’arrivée de nouveaux venus sur le marché – comme LG ou Apple – qui pourraient bien révolutionner très sérieusement la manière dont nous voyagerons.  

Il faut avant tout se rendre compte que plus nous avançons vers un véhicule électrique truffé de technologie, moins l’essence même de ce véhicule sert à la mobilité. Les voitures qui sont construites aujourd’hui n’en sont pas encore à ce stade, mais ce n’est jamais qu’une question de temps. Ces dernières vont bientôt rassembler plus de fonctions que celle de la mobilité elle-même. En d’autres termes, entre le smartphone et la voiture, il ne va plus vraiment y avoir de grande différence…

Prenez votre smartphone et regardez à quoi il vous sert aujourd’hui !

Il rassemble en effet beaucoup plus de fonction liées aux usages du quotidien que de fonctions liées aux communications téléphoniques, qui étaient pourtant son usage initial. La question est maintenant de savoir à quoi pourrait servir un véhicule pour particulier, dans le futur, et cela pourrait nous donner une idée très claire de ce à quoi pourrait ressembler le paysage de la mobilité dans ce même futur et autant dire qu’Apple n’a certainement pas oublié ses succès passés en la matière (n’oublions pas qu’une Apple Car est en cours de développement depuis plusieurs années).

Immobilier, mobilité, même combat !

Mieux encore, imaginez que le phénomène soit identique avec l’immobilier ?

La révolution industrielle a engendré certains besoins, mais nous a aussi incité l’humain à s’investir dans certaines priorités. Elle a généré un système dans lequel la propriété immobilière était le premier poste qu’il fallait viser. Ensuite la mobilité est venue s’y ajouter avec la possession d’une voiture particulière. Puis, il y a eu le téléphone, la radio, la télévision et à partir des années 80, un nouveau poste est venu s’ajouter à la liste… l’ordinateur. Ensuite sont venues les consoles de jeux vidéos, Internet, les smartphones et une multitude de services payants ou non, susceptibles de nous distraire et mieux encore de nous décharger de la charge d’être propriétaire d’un objet…

Les choses sont donc en réalité très simples :

D’énormes organisations – et ce sont aussi les constructeurs automobiles – vont, demain, mettre à disposition des solutions qui satisferont nos besoins de mobilité et de logement. Est-ce qu’il faut dire pour cela que ce besoin inné de posséder un véhicule va imiter celui de posséder une maison ?

Oui probablement, et si on observe les avancées de Tesla dans le domaine de la mobilité et de la production énergétique, on peut facilement se rendre compte de ce que sera le parc immobilier et automobile du futur. La voiture pour particulier est presque sur le point de suivre le même destin que le smartphone (si l’on considère ses fonctions premières, en termes de téléphonie). L’habitation individuelle sans en être encore à ce stade est en bonne passe de le devenir aussi. Mieux encore, en termes d’approvisionnement énergétique, mobilité et immobilité tentent progressivement de fusionner. Les maisons individuelles n’étant plus le seul moyen de recharge des véhicules, ces derniers peuvent être aussi une source de recharge pour l’habitation. 

Venons en maintenant à ce qui nous intéresse ici…

Smartphone, automobile, habitations…

Ces trois éléments indispensables à notre bien être, puisqu’ils satisfont une grande majorité de nos besoins (communication, hébergement et mouvement) sont aujourd’hui en passe de devenir tout autre chose de ce qu’ils ont été par le passé. La ligne téléphonique – au passage, vous en êtes toujours propriétaires de votre smartphone, certes, mais Apple s’est déjà aussi lancé dans le paiement échelonné, et le leasing n’est pas loin d’arriver – n’est plus si important car les réseaux sociaux ont pris le dessus. Le smartphone comme nous l’avons dit, est aujourd’hui bien plus que ce que le téléphone l’a été par le passé. L’automobile servira tôt ou tard à une expérience de vie toute particulière et à distribuer – en plus d’être une usine à données – une multitudes de services gratuits ou payants…

L’habitation quand à elle va jouer un rôle tout particulier dans ces mêmes catégories car elle est autant capable d’apporter une expérience client unique (AirBnB propose de louer des châteaux ou bien encore la maison de Barbie) et d’être elle aussi un élément qui récolte et traite des milliards de données, mais pourrait offrir aussi une multitudes de services payants et gratuits…

AirBnB n’est nullement propriétaire des habitations qu’elle loue, mais le phénomène que l’on peut observer aujourd’hui dans l’immobilier est assez similaire à celui qu’on observe dans le secteur de la mobilité. L’entreprise pourrait dans un futur – assez proche – être forcée de développer son propre réseau d’habitations car, comme dans la mobilité, des grosses enseignes (les constructeurs) ont déjà des infrastructures bien établies et cela depuis très longtemps. Les loueurs de l’avenir vont-ils s’appeler Marriott, Hilton, Accor ou encore Best Western, ou vont-ils au contraire s’appeler Amazon, Apple, IBM ou MIcrosoft, sans oublier bien entendu Tesla qui s’est investit tant dans la communication (on parle aussi de plus en plus d’un smartphone) que dans la mobilité ou dans l’immobilier et surtout dans ses solutions énergétiques ?

N’oublions pas non plus que le phénomène qui oblige les entreprises à fournir un logement et une mobilité plus facile à leurs employés n’est pas nouveau, bien au contraire…

Ces choses sont aujourd’hui en mutation et il est plus que probable que l’accès à ces trois domaines majeurs va être un enjeu de taille pour le futur. La fusion des trois n’est d’ailleurs pas du tout impossible ! 

Y aura t-il toujours autant de propriétaires dans le futur ? 

Probablement non, car nous aurons plus besoin d’avoir accès à des facilités venant entre autre de notre travail – et ce pour notre travail – que d’en être propriétaire. Exactement comme c’est le cas aujourd’hui avec un service de streaming. C’est un peu plus difficile pour l’immobilier mais tout se joue ici, une fois de plus sur l’expérience client que l’immobilier va nous faire vivre !

Quoiqu’il en soit, les banques vont elles aussi devoir subir une nouvelle vague de difficultés dans les années qui viennent…

Sébastien Colson 

C’était bien ?

Bon…

Mais ce n’est pas tout, car une époque formidable c’est aussi un site Web et des centaines de réflexions qui traitent des problématiques de notre monde et c’est aussi…

Un bureau de rédaction, d’illustration et un service de sponsoring !

Ah oui, au fait, nous sommes aussi sur Facebook, Twitter, Instagram, YouTube et nous avons aussi un groupe sur Facebook sur lequel nous pouvons discuter de toutes les problématiques qui se posent à nous, donc on vous y attend car nous avons besoin de vous !

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