Est-il logique que ceux qui éduquent les cerveaux biologiques soient sous payés par rapport à ceux qui éduquent les cerveaux artificiels ? 

Ce nouveau siècle nous entraîne décidément sur des champs de réflexion qui étaient complètement inimaginables, il y a encore cinquante ans d’ici…

Si Ada Lovelace, au XIX° siècle et Vannevar Bush, au siècle passé avaient imaginé qu’un jour les machines pourraient être aussi douées d’intelligence, personne n’avait encore jusqu’ici envisagé que l’on pourrait se demander si il est logique qu’un programmeur puisse être payé 100 fois plus qu’un enseignant qui quant à lui doit éduquer des cerveaux humains. 

Cette question, c’est Laurent Alexandre qui la pose dans son dernier ouvrage, La guerre des Intelligences à l’heure de ChatGPT

Revoir le concept de l’école, une priorité avant tout !

Voyons la réalité en face…

En comparaison du salaire d’un spécialiste de l’Intelligence Artificielle, un enseignant est clairement sous payé ! 

Est-ce normal que l’on surpaye quelqu’un qui éduque des machines et que l’on ne mette pas en avant la plus respectable des activités humaines, c’est-à-dire transmettre un savoir qui va former une personne à participer à la formidable aventure humaine, que nous avons la chance de vivre ?

En gros, on pourrait dire que cette situation était normale jusqu’à un certain jour du mois de novembre 2022, lorsqu’une entreprise du nom d’Open AI, lance sur le marché une véritable bombe nommée ChatGPT et change complètement la donne.

Il était inévitable que l’IA perce un jour ou l’autre mais on ne s’attendait quand même pas à une telle révolution aussi vite. Et comme à chaque révolution, de nouvelles questions se posent…

Aussi, il n’est pas nouveau que l’on remette en question le rôle de l’enseignement dans l’éducation de nos enfants. C’est même un phénomène récurrent depuis maintenant plus d’un siècle. Mais aujourd’hui, les choses sont très clairement différentes et il ne s’agit plus de venir déposer une prétendue pédagogie révolutionnaire plus adaptée au monde d’aujourd’hui, sur la table. Bien au contraire, les différentes méthodes pédagogiques qui se sont succédées ont certes portées un peu de fruits – on ne peut pas tout démolir, non plus – mais force est de constater qu’en dehors des disciplines classiques et académiques, l’enseignement à toujours une longueur de retard et surtout en ce qui concerne les budgets qui lui sont attribués…

Une école neuve, oui, mais…

Nous n’inventons rien quand nous disons que le système scolaire est à revoir, nous sommes nombreux d’ailleurs à être d’accord sur ce point. Les décideurs – ceux qui pourraient sérieusement changer la donne – ne le sont en revanche pas !  

Les questions sont nombreuses et elles concernent tout autant le montant des budgets alloués à l’enseignement, que leurs destinations, la façon d’enseigner, les matières enseignées et surtout le fait de savoir comment nous allons aujourd’hui apprendre à un enfant à se situer au dessus d’une Intelligence Artificielle. 

Pour la première fois dans l’histoire, le cerveau humain est en concurrence directe avec un cerveau artificiel qui ne se détériore jamais, car bien au contraire, il s’améliore en permanence. Nous avons donc du fil à retordre d’autant plus que c’est tout le contraire pour le cerveau biologique qui vieillit et qui peut être victime de nombreuses maladies dégénératives…

Même si nous décidions de nous améliorer intellectuellement en permanence, nous n’arriverions pas à tenir la distance et c’est un réel problème. Jusqu’ici la machine n’était entrée en compétition – si on peut parler de compétition – avec l’être humain que sur le point de la rentabilité pour le déploiement d’une main d’œuvre nécessaire. Les métiers à tisser mécaniques ont augmenté les rendements, les usines ont démocratisé l’accès aux produits de consommation, la mécanisation de l’agriculture a contribué à augmenter les rendements et les interfaces graphiques ont augmenté considérablement les gains de productivité dans les bureaux. Oui, c’est un fait, mais jamais auparavant notre cerveau n’était entré en concurrence avec une machine sauf qu’aujourd’hui, la puissance de calcul de ces mêmes machines dépasse très largement les capacités humaines. 

Donc nous devons éduquer les cerveaux actuels et surtout ceux du futur à ce nouveau phénomène tout en tenant compte que nous avons dans les mains de puissants outils qui le seront encore davantage à l’avenir et que nous devrons les maîtriser afin qu’ils ne nous échappent pas…

La pédagogie c’est avant tout une vocation plus qu’une profession !

Les questionnements sont nombreux mais venons en maintenant à ce qui nous intéresse particulièrement ici, à savoir, les budgets de l’enseignement…

Non, très clairement les budgets consacrés à l’enseignement ne sont pas seulement suffisants, mais ils ne sont pas non plus adaptés aux enjeux qui attendent le monde. Trop d’argent est consacré à l’administratif et pas assez aux rémunérations des enseignants et au développement des infrastructures scolaires. Maintenant tout le problème est de savoir qui on envoie dans les écoles et comment les enseignants peuvent réagir aux différentes problématiques non plus seulement pédagogiques mais aussi relatives à l’éducation des individus auxquels ils s’adressent. 

En d’autre mots, l’argent n’est pas suffisant, il est mal utilisé, le système pédagogique est en décalage avec le monde réel, mais il y a aussi et surtout de nombreux défauts dans l’éducation à la maison !

Même une adorable petite école de village peut devenir un véritable enfer si cinq enfants dans la cour de récréation se comportent en petits mafieux. Non seulement, les problématiques liées à la pédagogie sont nombreuses, mais en plus elles interfèrent directement avec une éducation – ou n’ayons pas peur des mots, un manque d’éducation complet – parfois délicat et qui entre en confrontation directe avec la bonne volonté des enseignants et du personnel qui gère l’école.

Ne faudrait-il pas commencer à travailler avant tout sur ce point ?

Qu’est ce qui fait que certaines personnes douées en informatique deviennent des crapules, des harceleurs ou des maîtres chanteurs, alors que d’autres deviennent des éducateurs en Intelligence Artificielle,  qui contribuent à des gains de productivité dans des bureaux ? 

A intelligence égale, à compétences égales certains choisissent le mal et d’autres choisissent le bien… N’est-ce pas le véritable problème ?

Ne serait-ce pas là notre véritable point de départ pour construire une école plus logique et plus adaptée aux impératifs auxquels nous allons devoir faire face demain ?

Si on arrivait par bonheur à trouver une solution à cela, couplée à un enseignement beaucoup moins carcéral et contraignant et bien au contraire beaucoup plus ludique et constructif, on pourrait disposer d’une très bonne base pour changer les choses.

Notre monde est rempli de paradoxes et notre rôle est d’apporter des réponses à ceux-ci. Non, il n’est pas normal que beaucoup plus d’argent soit consacré à élever des machines plutôt que des humains. De même qu’il n’est pas normal non plus que certains aient accès au contrôle et à la puissance des machines alors que d’autres doivent se contenter de restes abrutissants et complètement liés à la détente (comme TikTok) et non à l’apprentissage et à la connaissance. 

Le cerveau biologique doit devenir impérativement une priorité mondiale et pour cela, il faut que l’on s’en donne les moyens. Les mutations technologiques transforment très nettement notre rapport au travail. Les connaissances d’un plombier ne peuvent plus être aujourd’hui celles de ses prédécesseurs de même que celles d’un mineur sur la Lune ou sur Mars requièreront probablement des diplômes importants. 

L’école doit changer pour devenir un véritable laboratoire de l’aventure humaine et non plus une bête machine syndicale et administrative. Elle doit devenir à la fois – et ce dès le plus jeune âge – un lieu de réflexion et d’expérimentation au même titre que l’université est pour un(e) jeune(e) adulte. En bref, nous n’avons pas le choix, nous devons ériger l’humanité au rang d’une nation mondiale peuplée d’intellos, capables de marcher au-dessus des capacités des IA.

Ce n’est pas gagné, c’est clair, mais nous n’en avons pas vraiment le choix ! 

Sébastien Colson 

C’était bien ?

Bon…

Mais ce n’est pas tout, car une époque formidable c’est aussi un site Web et des centaines de réflexions qui traitent des problématiques de notre monde et c’est aussi…

Un bureau de rédaction, d’illustration et un service de sponsoring !

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