Interdiction aux étrangers de suivre des cours à Harvard : Quand commencera-t-on à brûler des livres aux Etats-Unis ?

Si Albert Einstein vivait encore aujourd’hui, il serait probablement inquiet de ce qui se passe aux Etats-Unis en ce moment et personne ne pourrait l’en blâmer…

La pression de l’administration Trump sur les plus prestigieuses universités du monde en dit long sur les fondements de base de ce qu’est devenue une Amérique dominée par l’extrême droite !

Harvard, pauvre Harvard !

Après avoir mis en suspend plus de deux milliards de dollars de subsides, ce sont aujourd’hui les personnes qui n’ont pas une nationalité américaine qui se retrouvent face à une porte de bois. Désormais les étudiants étrangers ne pourront plus aller étudier sur le campus légendaire d’Harvard…

Face à cette situation, plusieures questions se posent :

Comment Harvard (et ses homologues) va-t-elle survivre à un probable désastre financier ? 

Il faut savoir qu’à peu près 27% des étudiants sont des internationaux (pour l’année académique 2024 et 2025), ce qui représente à peu près 6.800 étudiants. A raison de 56.500 dollars de frais de scolarité par étudiant et par an, cette université va enregistrer une perte sèche de 384.200.000 dollars et il faut ajouter à celà la suppression des subsides fédéraux. L’autre point est que les frais de logement et de restauration sont de plus ou moins de 20.000 dollars par étudiants par an, ce qui représente 136 millions de dollars. Ceux-ci ne retomberont plus directement dans l’économie locale (et notamment plus dans les campus internes à Harvard).

L’autre question qui se pose est celle du pourquoi vouloir tuer un des joyaux intellectuels – et d’autres pourraient très bien suivre – alors qu’il représente une véritable mine d’or pour le pays, tant à court, qu’à long termes. Non seulement par les revenus engendrés, mais il faut aussi savoir que beaucoup d’étudiants diplomés resteront sur le territoire américain pour enrichir à leurs tours les universités ou des entreprises de renom et par la force des choses, contribuer à la force intellectuelle formidable dont le pays fait preuve depuis plusieurs décennies ?                

A qui le tour ?

Ne nous y trompons pas, car Harvard n’est pas la seule Université visée :

L’Université John Taylor qui était, grâce aux subsides du gouvernement américain, le premier centre mondial de recherche en termes de santé, a perdu ses subsides fédéraux après le démantèlement de USaid. L’Université de Columbia a dû aussi faire marche arrière et se plier aux volontés de Trump (cesser, voire interdire les manifestations pro-palestiniennes en interne) si elle voulait conserver ses subsides et de nombreuses Universités, dont Stanford, sont aussi dans le collimateur du président américain. Chacun appréciera la pertinence de ce véritable linchage, mais il s’agit ici d’un pari extrêmement risqué… 

Comment les universités vont t-elles s’adapter à cette situation ?

A tout moment de leur histoire, les Etats-Unis ont réussi à s’adapter à des situations difficiles ou pour être moins défaitiste, aux différents défis que posaient l’avenir. Il va sans dire que les universités américaines s’adapteront à ceux-ci, ne serait-ce que par leur formidable potentiel créatif et par le support financier de généreux donateurs privés dans le pays et c’est peut-être pour cela que Harvard garde la tête haute face à l’administration de Donald Trump.  

Mais il s’agit aussi de savoir à quel type de régime nous avons à faire et pourquoi ceux qui le dirige sont suffisement stupide pour détruire une puissance intellectuelle exceptionnelle à l’heure oû la Chine est en phase de devenir la première puissance technologique, intellectuelle et économique au monde. Ce, alors que nous savons bien qu’elle ne veut pas que du bien aux occidentaux ?

Allons plus loin ?

Plusieurs solutions s’offrent néanmoins aux étudiants étrangers qui ne peuvent plus étudier sur le territoire américain, notamment à Harvard, mais tout laisse croire que cette pure folie ne se limitera pas à l’un de ces deux fleurons du Massachusetts :

La première possibilité se trouve au Canada qui est très largement compétitif – financièrement – par rapport aux Etats -Unis et qui recherche avidement des gens qui pourraient travailler sur son territoire (rappelons que de nombreux diplômés restent dans le pays pour y travailler après leurs études, ce qui constitue très probablement une des causes expliquant l’acharnement de Trump qui est loin d’aimer ce qui n’est pas américain). Le Canada est en effet très ouvert à l’immigration à partir du moment où l’on correspond aux critères de sélection que le pays a fixés. De plus, le niveau d’étude est aussi bon qu’aux Etats-Unis, est reconnu internationalement et dispense tant l’enseignement francophone que anglophone. Pour ceux qui veulent y rester après leurs études, il y a de nombreuses opportunités mais les salaires y sont un peu moins élevés et la fiscalité un peu plus lourde, mais tout laisse croire que la détermination du premier ministre Mark Carney – qui rappelons- le a mené une véritable campagne anti Trump, pendant la campagne électorale de 2025 – va utiliser les failles de l’administration américaine pour renforcer son pays. Le Canada se rapproche d’ailleurs de l’Union Européenne et de l’Angleterre pour construire de nouveaux partenariats. 

De son côté, Emmanuel Macron tente lui aussi d’attirer sur le territoire français tant les chercheurs américains que les étudiants étrangers qui pourraient eux aussi constituer une force de travail qui pourrait porter son pays au plus haut niveau européen de l’intellectualisation, et de fait alimenter en ressources humaines les nombreuses start-up qui naissent en France. Néanmoins, il y a de grandes chances que des pays européens comme la Suisse et le Luxembourg raflent la mise car les salaires y sont beaucoup plus élevés.  

Enfin, il existe une autre possibilité pour les universités américaines de se tenir à niveau et celle-ci n’est autre que l’enseignement en ligne :

Certes, cette option ne rapportera pas autant d’argent que des études en présentiel, mais elle pourrait attirer une masse d’étudiants très largement supérieure à celle présente aujourd’hui sur les campus. Ce qui pourrait aussi compenser en partie les pertes infligées par les décisions de l’administration Trump dans le domaine universitaire. D’autant plus que nous savons désormais que c’est possible puisque nous l’avons vécu pendant le confinement de 2020 et de 2021. Il existe aussi aujourd’hui des formations diplômantes en ligne et cela pourrait changer les choses. Bien entendu, les recruteurs en entreprises pourraient être beaucoup plus exigeants avec des jeunes gens qui ont suivi des études en distanciel, mais peut-être cela veut-il dire aussi que grâce aux bêtises de Donald Trump, les fondements scolaires vont véritablement changer et que le modèle actuel des universités américaines arrive en fin de course (d’autant plus que la majorité des américains contractent des crédits pour leurs études et que l’on redoute sérieusement une nouvelle bulle financière qui pourrait éclater à tout moments avec de telles réglementations). 

Le tout est de savoir maintenant où cela va mener le monde…

Sébastien Colson 

C’était bien ?

Bon…

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