Le Canada – en dehors de son côté culturel et économique – est un pays très discret, du moins c’était le cas jusqu’ici, mais avec l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, les choses prennent un tout autre tournant.
ll se peut en effet que les frontières occidentales se redessinent au détriment d’une Amérique qui se croyait être le nombril du monde et qui pourrait réaliser dans les prochains mois de l’année 2025, qu’elle n’est pas aussi forte que ce qu’elle avait pû le croire. Et pour cause les acquis d’autrefois ne sont plus du tout ceux d’aujourd’hui…
Et sous le premier mandat de Trump…
Beaucoup de médias s’accordent à dire que le président américain actuel – Donald Trump – est imprévisible, mais il semble que si on s’attarde sur la psychologie du personnage, l’indice d’imprévisibilité n’est pas pas si élevé que cela. En dehors des affaires internes aux Etats-Unis (et ne vous méprenez pas, même en ce qui concerne Israël, ce sont des affaires internes), le président américain n’obéit qu’à une seule chose, à savoir sa revanche personnelle sur chaque personne ou sur chaque circonstance qui a pû nuire à sa réputation ou surtout à ses affaires…
Pour réaliser à quel point ce degré de revanche est important, il suffit de se rappeler l’humiliation en public que Barack Obama lui a fait subir pendant plus d’une demi-heure lors d’un certain gala à la Maison Blanche (dîner des correspondants en 2011). Ce même Barack Obama à qui on a attribué le prix Nobel de la paix. Depuis Donald Trump ne cesse de courir après le même titre, mais on peut douter qu’il ne le décroche un jour en ayant non seulement déclaré une guerre économique au monde entier, mais de plus en concentrant les forces militaires américaines pour bombarder les trois installations d’enrichissement de l’uranium en Iran. Et c’est chose faite le 21 juin 2025.
Exit donc, Donald, du prix Nobel de la paix !
On s’en fout de ton avis, tu n’es plus gouverneur !
Une fois de plus ce même sentiment revient chez Trump lors de son annonce tonitruante par rapport au Canada :
« Le Canada devrait devenir le 51° Etats des Etats-Unis ! »…
Il est probable que Trump a commencé à forger cette idée lorsque l’ex premier ministre canadien Justin Trudeau – en compagnie d’Emmanuel Macron, de Boris Johnson, du secrétaire général de l’Otan et de la princesse Anne – lors d’un sommet de l’alliance Atlantique à Londres en 2019 a été filmé secrètement par un journaliste en se moquant de Donald Trump. Ce qui vaudra à Trudeau les foudres de ce dernier (« Trudeau n’est qu’un faux cul ! ») et juste avant son départ, il aura droit à une réplique typique du président américain, lorsqu’il avait dit dans un discours que le Canada ne serait jamais à vendre : « On s’en fout de ton avis, tu n’es plus gouverneur !».
Mais Trump ne s’attendait pas à ce que le successeur de Justin Trudeau, Mark Carney, soit un adversaire bien plus tenace qu’il ne l’aurait espéré :
Non seulement, Carney – ancien gouverneur des banques d’Angleterre et du Canada – est un personnage qui marche clairement sur les traces de son prédécesseur concernant l’indépendance absolue et unilatérale du Canada, mais de plus il calcule froidement ce qu’il doit faire. C’est un poisson froid qui sait garder son calme dans toutes circonstances et exécuter exactement les risques à prendre s’il le faut et nous le savons, c’est loin d’être le cas de son homologue américain…
Un voisin très gênant et peut-être trop grand ?
Mais il y a mieux encore :
Mark Carney a une détermination absolue à démontrer aux Américains qu’ils ne sont plus forcément les maîtres du jeu au niveau international et que le Canada peut très largement prendre cette place quand l’instabilité américaine commence à bouleverser le monde. Cela s’est vu dans le bureau ovale lorsque Carney, sans subir la même humiliation que les présidents ukrainien et Sud-Africain, a très clairement en haut lieu affirmé, froidement que le Canada n’était pas à vendre (l’humiliation étant maintenant pour Trump qui a essayé de se rattraper dans un pathétique « il ne faut jamais dire jamais »). Cela s’est surtout vu lors du sommet du G7 en juin 2025, lorsque Carney a non seulement renouvelé les ambitions canadiennes de faire des partenariats beaucoup plus étroits avec les autres puissances économiques et militaires et de se défaire progressivement des liens étroits qui lient son pays à son encombrant voisin.
Mais le pire n’est pas là, car le premier ministre s’est autorisé le luxe de considérer Donald Trump comme un simple participant comme les autres et pas comme le maître du monde comme celui-ci l’aurait souhaité. Le résultat fût que notre cher Donald a claqué la porte dès le lendemain en prenant comme prétexte qu’il devait avant tout s’occuper du conflit qui oppose Israël à l’Iran.
Si l’on tient compte de la volonté du Canada de se rapprocher plus étroitement de l’Union Européenne (accord de sécurité signé le 23 juin 2025), du Royaume-Uni et de l’Australie (tout en s’éloignant des USA), nous pouvons voir que le paysage géopolitique change de manière conséquente. D’autant plus qu’au sein même des Etats-Unis certaines parties de la population revendiquent elles-aussi un rapprochement par rapport au Canada. Les raisons sont nombreuses car elles concernent tant la sécurité (et la politique sur les armes), que le régime des assurances et les coûts immobiliers, mais aussi et surtout les mêmes valeurs, dont notamment l’ouverture sur une immigration réfléchie dont le Canada a grand besoin. On notera aussi le besoin d’avoir une stabilité politique qui par effet boule de neige crée aussi une stabilité économique…
Ces quêtes de valeurs apparaissent dans dix Etats :
La Floride, Hawaï, le Michigan, l’Illinois, le Colorado, l’Oregon de l’Est, l’Etat de Washington, le Texas, l’Alaska et la Californie. Tous convergent vers des valeurs communes – sans tout autant revendiquer une indépendance complète – à leur grand voisin du Nord !
Si pour les Etats-frontaliers ont pourrait encore comprendre le besoin de se rapprocher du Canada, ce qui est moins compréhensible, c’est que le Texas et la Floride, deux États profondément républicains, nourrissent en leur sein une volonté grandissante de rapprochement avec le Nord.
Le monde change et un seul homme pourrait faire perdre à la plus grande puissance économique et militaire du monde toute sa splendeur. Une alliance très rapprochée entre le Canada, une Europe élargie et l’Australie pourrait peut-être voire naître une nouvelle nation qui fait géographiquement fi de frontières terrestres communes, puisqu’elle s’étend à l’Atlantique (en y comprenant même le Brésil), mais aussi au Japon, à la Corée du Sud, à l’Inde, à l’Indonésie et au Vietnam. Une nouvelle puissance mondiale se dessine aujourd’hui autour des valeurs chères à l’Occident et il se pourrait que les Etats-Unis s’en soient eux-mêmes écartés volontairement.
Au salon du Bourget 2025, Airbus enregistrait 250 commandes (aviation civile) alors que Boeing est très largement à la traîne par rapport à son concurrent !
C’était encore une belle carte pour le Canada qui abrite aussi des usines qui servent à la fabrication des Airbus A220. Si on ajoute à cela la suspension du contrat d’achat des avions de chasse F35 américains et que l’on prend en compte que les européens ont les cartes suffisantes pour fournir suffisamment d’avions de chasse au canadiens, cette belle Amérique que nous avons connu pourrait bien sembler terne dans les années à venir !
C’était bien ?
Bon…
Mais ce n’est pas tout, car une époque formidable c’est aussi un site Web et des centaines de réflexions qui traitent des problématiques de notre monde et c’est aussi…
Un bureau de rédaction, d’illustration et un service de sponsoring !
Ah oui, au fait, nous sommes aussi sur Facebook, Twitter, Instagram, YouTube et nous avons aussi un groupe sur Facebook sur lequel nous pouvons discuter de toutes les problématiques qui se posent à nous, donc on vous y attend car nous avons besoin de vous !