Se marier dans les rayons d’un supermarché, c’est l’idée que la chaîne Allemande Penny a trouvé pour se faire de la pub dans un de ses magasins à Berlin…
Une idée originale qui porte ses fruits puisque 22 couples sont déjà passés s’y faire un petit bisou et se promettre de s’aimer jusqu’à la fin de leurs jours. L’idée est même géniale puisque son concurrent Aldi en fait de même et va même jusqu’à payer tous les frais et offrir comme cadeau de mariage… un an de courses gratuites.
Au-delà de la démarche purement marketing, cela témoigne d’une refonte profonde des enseignes de la grande distribution, voire même de toute enseigne qui a pignon sur rue et il est clair qu’elles en ont largement besoin…
L’expérience client, toujours et encore !
Il faut bien l’avouer, qu’il soit de proximité ou hyper, le supermarché est toujours le même. Bien entendu, le look, l’entretien, le service à la clientèle et la qualité des produits varient d’une enseigne à l’autre, mais in fine le supermarché reste le supermarché.
Le commerce en ligne a cependant commencé à changer la donne et les initiatives supposées faire bouger les choses sont désormais légion. Il y a bien entendu les plus dynamiques qui se sont distingués comme Carrefour en Europe ou Wall Mart aux Etats-Unis, qui tentent activement de tenir tête aux différentes chaînes de magasins d’Amazon. L’enseigne française proposait par exemple de pouvoir louer une Tesla pendant une journée. Elle propose aussi des journées dédiées aux enfants – les mercredis – dans lesquelles les petits peuvent jouer aux caissiers en encaissant les courses de leurs parents ou avoir des réductions sur leurs produits préférés. Des espaces de coloriages sont aussi déployés. Récemment Carrefour a testé un système dans lequel le client peut faire ses courses à partir de la maison tout en étant accompagné d’une personne qui fait ses propres courses en temps réel dans les rayons.
Nombreuses sont les chaînes qui se sont aussi adaptées au système de commande en ligne, soit livré à domicile, soit en collecte sur le lieu de vente. Bref on le voit, les choses bougent et la grande distribution n’est pas prête à se laisser distancer, car non seulement la concurrence fait rage, mais les modes de consommation évoluent avec le monde numérique.
Le supermarché du futur semble donc avoir besoin de devenir The place to Be !
Amazon, toujours un peu en avance sur les autres…
Lorsque l’on regarde les choses avec du recul, on peut s’apercevoir que le supermarché est occupé à muter vers un système hybride entre le commerce en ligne – qui offre l’avantage de ne pas devoir se déplacer – et un système présentiel dans lequel l’expérience client doit être exceptionnelle. Fini donc l’employé/robot humain qui vous dit à peine bonjour ainsi que les files d’attente aux caisses. Faire ses courses doit devenir un moment agréable qui tente même vers le fait de faire connaissance en profondeur avec les produits que l’on achète.
On aurait pu être surpris, par ailleurs, que le Numéro 1 de la vente en ligne qu’est Amazon se lance dans la vente physique (alors qu’il n’avait pas forcément vocation à le faire) avec non seulement le rachat de la chaîne de supermarchés bio, Whole Food aux Etats-Unis, mais aussi avec ses magasins ultra technologiques, Amazon Fresh et Amazon Go, sans caisses et dans lesquels on ne croise pas d’employés (ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a en a pas en amont). Certaines surfaces de l’enseigne Whole Food disposent d’un restaurant/ bar et comme il est coutume aux Etats-Unis, proposent des plats chauds à emporter. Mais pensons aussi que chaque magasin physique peut être aussi un mini dépôt dans lequel il est possible de se rapprocher des habitants du quartier dans lequel il est. De manière même à ce qu’une commande passée en ligne puisse être livrée dans l’heure, voire même dans les quelques minutes qui suivent.
En termes de gestion, les gigantesques entrepôts déployés par la marque demandent une logistique considérable. Logiquement, il est donc plus simple pour se rapprocher du consommateur de se trouver à proximité.
Cela veut-il dire que dans l’avenir, l’enseigne se retrouvera au coin de chaque quartier ?
C’est possible, mais il semble logique que d’une manière où d’une autre, elle se retrouvera partout, en amont, en proposant ses services de livraison aux autres supermarchés. Le canadien Shopify vient d’ailleurs d’équiper son interface d’un bouton Buy with Prime qui permet de livrer les produits vendus sur son site par son intermédiaire.
Une chose est certaine, c’est que la technologie rend l’environnement de travail efficace et pratique. Le tout est maintenant de savoir, outre le fait que la technologie va faire évoluer les professions qui y travaillent, ce que va devenir l’endroit en lui-même et tout semble démontrer – notamment avec la possibilité de s’y marier – que le supermarché devient un centre incontournable pour les rencontres humaines.
Restaurant, espaces de lecture et puis ?
A quoi pourrait donc ressembler le supermarché du futur ?
Pour le savoir il faut avant tout prendre en compte trois paramètres qui sont d’ordres éthiques :
Bio, donc respectueux de l’environnement, durable et très distinct d’une société de consommation aveugle. Les produits vendus doivent être aussi sans emballages et enfin équitables…
Ces trois notions feront, dans l’avenir, l’objet d’une lutte acharnée pour les enseignes car c’est cela que les générations futures regarderont avant tout. Dans les grandes lignes, c’est à peu près tout le contraire de ce que nous avons vécu jusqu’ici. Nous ne devons pas exclure non plus que cette tendance entraîne les supermarchés à intégrer dans leurs structures de l’artisanat local pour garantir aux gens la qualité des produits qu’ils achètent.
Acheter un produit bio dans un supermarché ne garantit aucunement à l’acheteur la manière dont est fabriqué. Avoir une interaction avec le producteur de ce que l’on achète est très différent, surtout lorsqu’il s’agit de votre voisin.
On pourrait globalement imaginer que pour des produits industriels de masse, certaines garanties soient exigées (des acheteurs) par des explications crédibles via des écrans, mais que de plus en plus celui qui fabrique ait lui aussi sa place dans le supermarché. Tout cela de manière occasionnelle ou permanente.
Dans ce cadre, si et seulement si, on y ajoute les tendances que nous avons citées plus haut, nous retrouverions l’esprit d’un marché de rue, version 2.0 (voire même 3.0). En gros une véritable place publique dans laquelle on se retrouve, on mange, on achète et on discute de ce que l’on a acheté avec d’autres personnes (quitte à s’y marier). Un budget traiteur c’est lourd à payer. Nous sommes peut-être en ce moment en train d’assister à une formidable transformation de la manière de commencer à vivre en couple et même de revoir la manière dont on conçoit ce que l’on appelait jusqu’ici le mariage.
Qui sait après tout, mais néanmoins le potentiel est finalement là !
La mutation opérée par les supermarchés a commencé au moment où on a entendu parler des caisses automatiques. Nous avons donc la technologie qui va prendre la place d’une certaine partie de la main d’œuvre, du moins c’est le débat qui est toujours en question à l’heure actuelle. Nous avons ensuite une forme d’hybridation de la vente qui dépasse très largement les limites imposées par les lois de la physique. Enfin nous avons une mutation lente de l’endroit qui s’apparentait autrefois à quelque chose de froid, d’industriel et désagréable vers un endroit où le bon moment à passer est de mise.
Ce n’est pas encore pour demain, mais les ingrédients sont bien là !
C’était bien ?
Bon…
Mais ce n’est pas tout, car une époque formidable c’est aussi un site Web et des centaines de réflexions qui traitent des problématiques de notre monde et c’est aussi…
Un bureau de rédaction, d’illustration et un service de sponsoring !
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