La France une nation start-up, une nation étendard de l’innovation. Ce sont les mots du président français, Emmanuel Macron au salon VivaTech, le 15 juin 2017…
Tout comme pour l’écologie, il semble qu’Emmanuel Macron soit revenu sur ses bonnes intentions de début de mandat….
Aujourd’hui, voici que la France dévoile sa nouvelle arme pour pallier à cette interrogation qui traîne depuis très longtemps dans les couloirs de l’union Européenne, à Bruxelles : Comment récolter la part du juteux magot de cet univers numérique qui échappe à toutes les lois terrestres ?
En réalité ce n’est pas la taxe en elle-même qui est dérangeante… On peu penser que cette taxe GAFA est bien peu de choses pour les entreprises concernées. Et surtout quand on évalue l’ampleur des sommes que peuvent générer celles-ci sur le territoire français.
Le jeu en vaut-il la chandelle ?
C’est en effet une question qu’il convient de se poser car les sommes drainées par cette nouvelle taxe ne sont pas conséquentes…
Pas assez en effet, par rapport au véritable vacarme qu’elle cette taxe pourrait provoquer. Selon le quotidien Le Monde, celle-ci devrait rapporter au gouvernement environ 400 millions en 2019 et 650 millions d’euros entre 2020 et 2022.
Première constatation, le gouvernement américain s’en mêle !
Que la France riposte économiquement à la guerre lancée par Donald Trump et son administration est finalement logique. Et ce ne serait que justice si les entreprises visées n’étaient autres que celles qui détiennent dans leurs mains tous les enjeux du XXI°siècle.
Mike Pompeo, le chef de la diplomatie américaine à demandé à Paris d’y renoncer mais la France à refusé, évoquant sa liberté d’action en terme de fiscalité sur son territoire. Cela n’est pas sans évoquer notre article intitulé Le démantèlement des GAFA n’aura pas lieu. En effet cette intervention de Washington confirme bien que le gouvernement américain fera tout pour protéger ses joyaux… les GAFA. Et surtout sa supériorité en terme d’intelligence artificielle.
Un jeu très dangereux…
François Hollande, lors de son mandat, n’ayons pas peur des mots, avait déjà commencé à faire fuir les start-up(s) par dizaines et il semble que cela continue avec Macron….
Hollande, Valls, Hidalgo et toute la gauche pouvaient en leurs temps se réjouir d’avoir assuré à leurs protégés, la riposte face à Uber, Amazon ou AirBnB, mais il y a un prix extrêmement lourd à payer pour cela…
Et ce prix, c’est l’image qui est aujourd’hui liée à la France. En effet pour beaucoup, la France d’aujourd’hui est loin d’être un pays dans lequel il est bon installer sa start-up. L’interdiction arbitraire d’Uber Pop et les attaques physiques violentes contre les chauffeurs Uber par des chauffeurs de taxis, ont très clairement démontré que l’innovation n’était pas la bienvenue sur le territoire français. Et c’est là le prix que la France va devoir payer pour au moins 20 ans. De quoi rater les deux prochaines révolutions industrielles qui se profilent.
Que faut-il donc penser dans ce contexte d’une taxe GAFA ?
Non seulement l’innovation n’est pas la bienvenue, mais de plus elle est plus chère qu’ailleurs puisqu’une taxe vient augmenter son coût initial.
De tout temps la vision à court terme s’est toujours révélée hasardeuse, et au risque de se tromper il semble que la France se lance dans une voie qui n’est pas vraiment la meilleure. Tourner le dos au XXI°siècle n’est en effet pas vraiment judicieux. Le bon sens exigerait plutôt de développer des pôles technologiques en Europe (pour rappel seul Berlin y arrive contre 7 pôles technologiques importants déjà existants aux USA).
Autre problème, l’imaginaire…des autres !
On ne peux pas se permettre de sous-estimer le pouvoir de l’imaginaire qui se développe dans l’esprit général d’une population mondiale. Dans le passé, le rêve américain à fait beaucoup plus de dégâts chez nous que nous pourrions le croire. Car il à fait partir, non seulement des gens qualifiés et intelligents, mais aussi des capitaux, des idées et un potentiel formidable en énergie et en force d’esprit. Le rêve américain à clairement contribué à la construction des États-Unis et à fait de cette nation la plus formidable puissance créatrice et innovatrice du monde. Les USA ce sont clairement affichés depuis très longtemps comme la terre des opportunités, et c’est une réalité qui est aujourd’hui en train de se perpétuer sur le terrain numérique.
L’ampleur du futur rêve américain n’est rien par rapport à ce qu’il fut de part le passé. Lorsque la science fiction gagnera les territoires dans lesquels les entreprises pourront se permettre de réaliser leurs rêves les plus fous, alors que chez nous les administrations continueront à laisser partir les entreprises les plus innovatrices, comme c’est le cas aujourd’hui avec Seabubbles, la perception que nous aurons des zones dans lesquelles des pôles technologiques sont en train de se développer sera à peu près similaire à celle que les habitants de l’ancien bloc de l’est avait par rapport à l’Amérique dans les années 80…
Seabubbles, un naufrage selon son fondateur Alain Thébault…
“Les Français regardent passer les trains, qui souvent sont en retard”.
Pourquoi ?
Probablement à cause d’une administration (et d’une fiscalité) trop lourde. Le projet Seabubbles est aujourd’hui dans les mains des suisses, des chinois et des américains.
Combien d’exemples encore faudra t’il pour que les autorités commencent à assouplir les restrictions qu’ils imposent aux innovateurs ? Lorsque vous devez lancer votre projet, il est naturel que vous vous orientiez sur le terrain sur lequel vous avez le plus de chance de le voir aboutir. Et pas vers celui dans lequel toute démarche est compliquée, lente ou coûteuse.
Cela semble logique après tout…
Ne vaudrait-il pas, à la place de se demander comment faire payer les GAFA, se pencher sur le fait de savoir comment ces entreprises pourraient se développer chez nous, plutôt qu’ailleurs ?
Alors, toujours adeptes de la taxe GAFA ?