Art, littérature, vidéo, musique, articles, photos… Sommes-nous arrivés aux limites de la créativité ?

Qu’il s’agisse de trouver une galerie pour vendre des tableaux ou de trouver un éditeur pour publier un livre que vous venez d’écrire, le monde d’aujourd’hui donne l’impression que nous sommes arrivés aux limites à atteindre en termes de production créative. Partout, la réponse semble être la même à savoir, nous nous occupons de nos clients et de nos fournisseurs et nous ne prenons personne d’autre…

Ce phénomène est lié à deux raisons principales :

L’argent, d’une part qui a lui-même ses limites et qui circule principalement dans des cercles très fermés où il n’est pas forcément facile de faire sa place pour un nouveau venu. Ensuite l’émergence simultanée des interfaces graphiques dans l’informatique, puis l’explosion des plateformes sur internet et enfin l’apparition des smartphones (combinés aux réseaux sociaux), ont fait de l’humanité toute entière une espèce ultra créative. Au début des années 2000, tout le monde s’est mis soudainement à créer quelque chose, marquant ainsi une volonté affirmée de participer à l’aventure humaine en ligne. Et si on ajoute à cela la révolution des intelligences artificielles génératives, et bien le constat est simple…

Nous sommes trop nombreux et les réserves financières ne le sont, quant à elles, pas du tout !

Made by Humans…    

En 2018, lorsque la Falcon Heavy de SpaceX a décollé avec à son bord un Rover Tesla et un mannequin truffé de capteurs et de caméras au volant (tout cela en direction de la planète Mars), une inscription particulièrement intéressante était inscrite dans le véhicule : 

Made on Earth by Humans…

Cette phrase n’a pas forcément impressionné tout le monde, bien au contraire, on a cru plutôt à une énième folie d’Elon Musk et pourtant tout ceci prend aujourd’hui un sens tout particulier car l’empreinte humaine – à l’heure des intelligences artificielles génératives – est plus que jamais importante, alors même que les machines sont tout autour de nous.

Forcément dans cette optique, on peut se demander ce qui rend l’humain différent de celles-ci dans un cadre artistique ou littéraire, ou bien encore plus généralement créatif ?

En réalité, il y a une différence fondamentale entre une IA et l’humain artiste, écrivain ou créateur et elle est claire :

La machine est orientée pour satisfaire un besoin pour le marché, alors que l’humain va se tourner vers un besoin nécessaire à son existence. Nous ne parlons pas ici de survie, mais bien ici d’un besoin existentiel. 

Aussi une IA sera extrêmement efficace dans un cadre commercial en utilisant ce qui a été fait auparavant, mais même si elle en porte éventuellement le nom, elle ne sera jamais Johannes Vermeer. Elle générera certainement une publicité très créative pour Nestlé, mais elle ne pourra pas peindre La Laitière

Oui et donc ?

L’artiste ou le créateur ont-ils donc encore une place dans ce monde ?

En réalité… oui et non !

En fait, avec la révolution des machines que nous vivons en ce moment, ces mêmes machines dérobent à l’humain une partie de sa créativité. Cette dernière est, rappelons-le, un muscle qu’il faut travailler tous les jours. En gros, si on ne l’entretient pas, elle disparaît (et ce n’est pas du tout facile de la faire revenir). Donc si les machines nous facilitent trop la tâche, nous aurons tendance à nous laisser aller. 

D’autre part les IA génératives vont faciliter la douleur créative à l’humain et peut être générer des nouvelles tendances qui seront elles-mêmes reprises par les humains, et ce exactement de la même manière que la photographie et les interfaces graphiques l’ont fait en leur temps, avec néanmoins un léger parfum de 4.0, puisqu’avec quelques mots on peut générer à peu près – insistons sur ce terme – tout ce que… l’on ne veut pas !

Le problème réside aussi dans la multitude, c’est à dire vous et moi…

Si tout le monde possède les outils pour faire de l’Art, de la photographie ou pour écrire, alors tout le monde en fait, mais la touche humaine n’est jamais véritablement au rendez-vous. Lorsque les smartphones sont arrivés dans nos vies par exemple, nous sommes tous devenus des photographes, mais sans jamais être des Cartier-Bresson ou des Andy Warhol. Les professionnels de la photographie ont donc dû s’adapter et il en va de même pour les journalistes qui ont dû aussi s’adapter quant à eux aux plateformes du Web. On pourrait donc dire que les innovations que nous vivons (ou que nous subissons) aujourd’hui sont aussi des générateurs de créativité puisqu’elles nous incitent à remettre le passé – notre vécu – en question. Souvenez-vous que la photographie n’a jamais tué la peinture, bien au contraire, elle l’a encouragé à aller dans une autre direction et la créativité n’a jamais été aussi importante depuis. 

Notre véritable problème est qu’aujourd’hui, nous devons faire face à trop de production, parallèlement à une généralisation de la dématérialisation et à un cruel manque de moyens. 

Des Beatles immortels et toujours aussi créatifs…

Lorsque les Beatles se sont imposés comme l’un des plus grands groupes de rock en Angleterre, la production musicale dans ce segment était presque nulle. Les grandes figures du Rock N’Roll étaient américaines et quand Elvis Presley est arrivé avec son déhanché légendaire sur son sol natal, il était le seul ou presque. 

Le fond de la créativité, c’est d’inventer quelque chose là où il n’y a encore personne, de découvrir de nouvelles tendances, de changer les choses…

Prenons un peu de recul et admettons que ce concept est universel et il vaut tout autant pour Pablo Picasso que pour Steve Jobs, car ils ont fondé – chacun dans des domaines très différents – des bases qui sont encore utilisées ou suivies aujourd’hui. C’est d’ailleurs le cas des Beatles qui viennent… de sortir des nouveaux morceaux, cinquante ans après leur séparation, et la disparition de deux des membres sur les quatre !

Magnifique performance technologique, sans consentement des concernés néanmoins (puisque la démarche vient d’un YouTuber qui a utilisé une IA sans permission) et ouverture d’opportunités absolument démentielles ! 

Oui, mais dans cette démarche la créativité se substitue à un savoir-faire. Les Beatles restent les Beatles et il faut croire que si Paul McCartney et Ringo Starr (et tous les ayants droits) le veulent, les Beatles continueront de faire des ravages et ce même parmi les plus jeunes, entraînant peut-être une nouvelle perception des activités culturelles, notamment et surtout en musique.

N’est ce pas ici que notre véritable point d’interrogation est ? 

Il y a toujours eu les têtes d’affiches et ceux qui les accompagnaient. C’est toujours le cas aujourd’hui mais il est cependant amplifié et les époques s’entrechoquent désormais, ce qui accélère encore un peu plus le processus de saturation :

Si les jeunes musiciens qui débutent aujourd’hui doivent entrer en compétition avec les nouveaux titres des Beatles ou de ceux de groupes comme Nirvâna, il y a fort à parier que les choses soient un peu compliquées pour eux et peut-être devraient t-ils se reconvertir dans la maîtrise du prompt. A défaut, il faudra continuer et y mettre tout son cœur jusqu’à ce que tout le monde frappe à la porte…

Finalement les choses n’ont pas véritablement changées sur le fond, sur la forme certainement, mais sur le fond, les problématiques auxquelles sont aujourd’hui confrontés les créatifs restent les mêmes, et la principale parmi celles-ci c’est bien le fait de pouvoir vivre d’une passion. Mais ce qui est clair c’est que nous sommes en train de vivre quelque chose de fantastique, ne serait-ce que pour la simple et bonne raison que cela nous fait réfléchir sur ce que nous sommes vraiment !

Sébastien Colson 

C’était bien ?

Bon…

Mais ce n’est pas tout, car une époque formidable c’est aussi un site Web et des centaines de réflexions qui traitent des problématiques de notre monde et c’est aussi…

Un bureau de rédaction, d’illustration et un service de sponsoring !

Ah oui, au fait, nous sommes aussi sur Facebook, Twitter, Instagram, YouTube et nous avons aussi un groupe sur Facebook sur lequel nous pouvons discuter de toutes les problématiques qui se posent à nous, donc on vous y attend car nous avons besoin de vous !

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