Artemis, le retour de l’homme sur la Lune, la conquête de l’espace commence aujourd’hui…

Quand Boeing pédale dans la semoule, SpaceX remporte des succès et pendant ce temps la station spatiale chinoise a reçu son troisième et dernier module !

C’est une réalité… Il faut bien l’avouer, SpaceX remporte batailles sur batailles sur son concurrent Boeing. 

Boeing, cette vieille dame de fer qui au contraire de SpaceX enchaîne échecs sur échecs. Les grands projets qui devaient mener la NASA sur la Lune d’ici peu, ont été interrompus par une succession de problèmes qui ont empêché d’avancer dans la conquête spatiale. L’agence spatiale américaine, a néanmoins, après des années de retard, réussi à  lancer le SLS, le lanceur le plus puissant au monde (construit en partie par Boeing) qui propulsait le vaisseau spatial Orion (construit par Locklear Martin) vers la Station Spatiale Internationale (ISS). Comme quoi l’effort paye et démontre qu’il ne faut jamais baisser les bras. D’autant plus que le vaisseau Starliner a lui aussi réussi son premier vol inhabité et pourrait transporter des astronautes d’ici peu. C’est en soi une belle performance, mais que de retards, alors que SpaceX vient d’atteindre un record de lancement de fusées (60, soit presque le double de l’année précédente), alors même que le nombre de contrats pour les transports spatiaux a explosé. Et tout ceci quand Jeff Bezos attend patiemment 2023 pour envoyer les premiers satellites pour construire une constellation qui sera infiniment plus petite que celle de SpaceX (un peu plus de 2000 satellites). 

Par contre, de son côté, SpaceX – oui encore elle – carbure et vient de remporter,après de nombreuses explosions, les premiers succès avec son super vaisseau, Starship. Vaisseau spatial parmi tous les vaisseaux, le Starship est l’avenir du transport spatial, à tous les niveaux. Cargo, transport interplanétaire, transport intercontinental, etc. C’est une super machine, qui bien entendu a eu du mal à se mettre en route, mais les derniers essais de 2022 nous entraînent désormais un peu plus dans un monde que nous ne connaissions pas, à savoir celui de la réelle conquête de l’espace et cela ne concerne pas seulement quelques préparatifs à une prétendue colonisation. Souvenez-vous en 2018, alors que le super lanceur Falcon Heavy emportait avec lui un roadster Tesla, dans l’espace, tout cela orchestré par le magistral Space Oddity de David Bowie ?

Une scène magnifique qui inaugure véritablement le début d’une nouvelle époque dans laquelle des entreprises privées se lancent elles-mêmes (et sans secours de l’Etat, ou du moins avec un recours moindre) dans une conquête qui probablement ne prendra jamais fin, et c’est en cela quelque chose de magnifique, car les ressources spatiales sont infinies. Les réussites successives du Starship en 2022, nous promettent toute autre chose que ce qui a été fait auparavant. Elles nous promettent le premier moyen de transport intercontinental ou interplanétaire, jamais réalisé. Entendez par là qu’avec le Starship, des centaines de personnes pourront voyager dans l’espace. Dans un premier temps, dans l’atmosphère, dans un second temps, vers la Lune et dans un délai un peu plus long… sur Mars. 

Qu’est-ce que la Lune peut vraiment nous apporter ?

La mission Artemis n’est certainement pas un jeu d’enfant… 

L’homme a mis le pied sur la lune, certes, mais il semble néanmoins qu’avec beaucoup plus de moyens technologiques à disposition aujourd’hui, les occidentaux sont moins enclins à jouer les têtes brûlées que par le passé (ce qui est moins le cas pour la Chine). Donc, 2022 aura eu pour avantage de nous démontrer que nous ne sommes pas – de manière générale – prêts à faire n’importe quoi et avant tout, que la plus grande réserve est de mise. Mais la conquête lunaire reste avant tout attrayante pour les exploitations minières, solaires, pour la recherche, pour les décollages vers Mars, ainsi que pour le tourisme spatial. Nous avons fait cette année un pas de plus dans cette conquête (et il ne s’agit plus du tout de simples missions d’explorations). On prépare même en ce moment la planification d’une opération de sauvetage d’un télescope lancé en 1990 (Hubble). Ce dernier pourrait bien continuer son exploration pendant une bonne trentaine d’années supplémentaires et de fait, continuer de nous transmettre des images incroyables de l’univers qui est tout autour de nous. Et ces images, c’est aussi son successeur, James Webb qui doit nous en fournir… beaucoup !

Alors, que doit nous donner James Webb ?

A court terme, James Webb ne devrait pas nous renvoyer que de superbes images de cet univers qui nous entoure. Dans les décennies qui viendront, grâce à lui, nous devrions être capable de savoir s’il existe d’autres vies autour de nous et si de nouvelles planètes pourraient être habitées (par des humains) en dehors du système solaire. Pour ceux qui ont une vision à court terme, il est vrai que cela ne signifie pas grand chose. Mais lorsque l’on se rend compte que ce télescope pourrait nous unifier à d’autres mondes dans les prochains siècles (il nous faudrait néanmoins longtemps, au stade où nous en sommes aujourd’hui, avant de les rejoindre), cette machine techniquement complexe à mettre en œuvre devient un des éléments phares de l’année 2022. Webb, nous a déjà envoyé de nombreuses images de l’Univers depuis son lancement (il a été envoyé dans l’espace le 25 décembre 2021). Nous n’en sommes jamais qu’au début et il pourrait être un allié extrêmement précieux dans le futur. Il est à la fois un gardien et un explorateur hors pair, pour nous…

L’autre boost en matière de conquête spatiale, c’est aussi le petit frère (ou le plus grand) de la constellation de satellites Starlink… 

Et si on pouvait aussi, avec une constellation similaire, fournir en permanence de l’électricité à la terre ?

Et bien, c’est ce qu’une entreprise néo-zélandaise – Emrod – pourrait faire avec des ondes électromagnétiques. Un peu à la manière du Wi-Fi ou du Bluetooth, nous pourrions depuis l’espace pouvoir profiter d’une électricité produite 24 heures sur 24, qui proviendrait de l’espace… 

Qu’il s’agisse d’internet ou d’électricité, deux problèmes majeurs se posent : 

Le premier est celui de la quantité de déchets spatiaux que cela pourrait générer. Le second est celui de l’encombrement autour de la terre (et bien entendu les risques de collisions que cet encombrement pourrait engendrer). Il faut encore ajouter à celà – entre autres choses – les dommages causés à l’exploration spatiale à partir de la terre (les astronomes voient en effet d’un mauvais œil, ces objets qui perturbent leur travail). Peut-être avons-nous assisté l’année passée au début d’une véritable révolution orbitale dans laquelle notre espace proche – voire même lointain – pourrait être équipé d’éléments nous fournissant à la fois Internet et de l’électricité, voire même pourquoi pas, héberger des datas centers ? 

Il serait légitime dans ce cas de se poser la question du pourquoi ces satellites ne devraient-ils pas rassembler plusieurs fonctions utiles aux terriens (ou aux luniens, voire même aux martiens) ?

Si nous n’avons pas assisté à de réelles ruptures avec les modèles existants cette année, il se peut fort bien que les multiples projets qui sont actuellement en cours, nous mènent à un véritable business model, complètement nouveau, comme nous l’avons connu avec les GAFAM, il y a quelques années d’ici. 

En la matière la liste n’est pas très longue :

Il y a bien entendu la petite entreprise qui réussit tout, nous l’avons dit à maintes reprises… SpaceX. Il y a aussi Blue Origins, l’entreprise de Jeff Bezos, et à celà, il faut encore ajouter une poignée de startups dynamiques et les gros acteurs – un peu amorphes – comme Airbus, Dassault ou Boeing. Mais il est très difficile d’imaginer ces mastodontes révolutionner le monde à l’image de ce qu’Apple, Microsoft ou Google ont fait dans le passé. Peut être, les acteurs prédominants actuels, comme les GAFAM (et les autres comme Tesla, Netflix, IBM, Samsung, LG, Intel, NVidia, Qualcomm, etc.) arriveront à se réinventer, à s’associer ou bien encore à se disputer un marché spatial dans lequel ils feront à la fois du tourisme, de la recherche et de l’exploitation des ressources qui seront redistribuées sur terre (Données, Cloud, Energie, Télécoms, Internet…). Ces entreprises pourraient bien se battre dans les années futures pour se faire une place dans notre espace proche. Une chose est certaine, c’est qu’autour de la terre tout comme à l’intérieur (et ce, alors que nous venons d’atteindre officiellement les 8 milliards d’habitants), il n’y a pas de place pour tout le monde. Il est de fait nécessaire pour les entreprises actives dans le secteur, soit de s’associer et d’unifier leurs forces, soit de nettoyer l’espace autour de la terre, afin de faire en sorte que tout le monde y trouve sa place. 

C’est indéniable, 2022 nous a démontré que ce n’est plus notre nombril qu’il faut regarder, mais plutôt le ciel car Artemis, c’est un peu comme le programme Apollo, avec la différence que nous partons, non plus dans l’exploration et l’expérimentation, mais bien dans la colonisation. 

Une autre bonne nouvelle pour la conquête de l’espace, ou plutôt pour la reconquête de la planète, c’est le “Advanced Space Cloud for European Net zero emission and Data sovereignty”… 
C’est loin d’être encore une réalité, car il s’agit d’une étude qui pourrait voir fleurir des datas centers dans l’espace, ces centres de données fustigés par toutes les associations écologistes sur la planète et réputés pour être des gros mangeurs d’énergie (environ 65% de la consommation globale du numérique – selon les sources – de 2 à 4% de la consommation énergétique globale dans le monde), mais c’est déjà ça. Après l’annonce d’une potentielle constellation de satellites censée nous fournir de l’électricité sur terre, nous pourrions héberger nos données dans l’espace et réduire notre consommation énergétique sur terre. En gros si cette étude menée par Thales (et d’autres acteurs traditionnels européens comme Airbus, Ariane Group ou encore Orange) arrivait à quelque chose de concret, nous pourrions assister dans les prochaines années non seulement à une réduction drastique de la consommation énergétique terrestre – il faut bien l’avouer, toujours et encore plus exponentielle – mondiale, mais surtout à une activité commerciale spatiale – toujours un peu plus aussi exponentielle – encore plus dynamique. Certes le débat qui oppose ceux qui pensent que nous ne devrions pas quitter notre planète pour aller voir ailleurs si l’herbe y est plus verte, et ceux qui considèrent que l’univers est suffisamment grand que pour que l’espèce humaine puisse survivre et éviter l’effondrement, fait toujours rage aujourd’hui et 2022 n’aura rien changé à l’histoire, bien au contraire.

Sébastien Colson 

C’était bien ?

Bon…

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