Et bien non, pas de “Threads”… Merci Thierry Breton !

Nous y voilà ! 

Le PDG d’Open Ai avertissait, il y a peu, que si les nouvelles législations européennes devenaient trop contraignantes (dans ce cas-ci, en termes d’Intelligence Artificielle), l’UE devrait se passer de Chat GPT. Google de son côté ne semble pas vouloir déployer son Google Bard au sein du territoire, alors que ce dernier est accessible dans plus de 180 pays depuis plusieurs semaines maintenant…

C’est aujourd’hui au tour de Meta, la maison mère de Facebook de se désister d’une présence sur le territoire européen, pour son nouveau concurrent à Twitter (Threads). Meta refuse en effet de lancer son service chez nous, alors qu’une bonne partie du monde entier a pu en bénéficier dès sa sortie, le jeudi 06 juillet 2023. 

Le phénomène n’est pas nouveau, car Meta menace depuis très longtemps de priver l’Union Européenne de ses services à cause de législations trop contraignantes. Aux manettes de ces dernières, il y a bien entendu Thierry Breton qui semble avoir été frappé par des foudres célestes et qui s’est investi lui-même, de la mission de sauver sa grosse machine administrative des mauvaises griffes de la technologie. Sauf qu’il semble que les choses soient aujourd’hui bien différentes et les cartes commencent à changer de mains…                                                                                                                                                            

Oui mais le problème c’est…

N’ayons pas peur des mots, les législations européennes ont pour but de ramener l’argent qui échappe à sa propre fiscalité et sont de véritables machines législatives à faire rentrer du cash dans les caisses. Oui, les gros acteurs technologiques ont déployé tout un arsenal de détournement de règles pour pouvoir optimiser fiscalement leurs entreprises. Mais quiconque a déjà créé une entreprise sait que l’optimisation fiscale est la meilleure carte à jouer si on veut éviter la faillite, l’administration (étatique) étant l’un des principaux postes de dépenses…

L’administration européenne, depuis l’arrivée de Thierry Breton, s’est engagée dans une course poursuite qui l’a entraîné à imposer un déluge de règles à ces entreprises. Ces règles, nous les connaissons, ce sont les RGPD, DSA, DMA, AI Act ou encore le délicat Data Act qui doit encore arriver, et Dieu sait ce que Thierry Breton et sa bande de scribouillards nous réservent encore. 

Bref, vous l’aurez bien compris, toutes ces législations sont faites pour faire rentrer de l’argent dans les caisses de l’UE, tout en conservant un tout petit esprit de vengeance sur les gros acteurs technologiques – faute de ne pas pouvoir faire mieux – et gare à celui qui ne les respectent pas, car les procès et les amendes tombent généreusement.

Mais ces réglementations posent néanmoins deux problèmes majeurs :

Le premier est bien entendu le manque de productivité et de rentabilité qui s’écrase sur les entreprises américaines et surtout européennes. Ces dernières doivent aussi s’y soumettre. Le second fait référence à une certaine forme de décalage technologique qui pourrait simultanément engendrer un imaginaire collectif irréversible, de la part de la population européenne, pour d’autres contrées certainement plus vertes…

L’histoire se répète…

De tous temps, aller voir ailleurs parce que l’on est pas bien là où on est, a été une motivation humaine fondamentale. Les chasseurs/cueilleurs ont ouvert le bal et l’Europe, ou plutôt ses royautés et plus récemment ses républiques, ont perpétué le phénomène. Elles ont même été, à travers l’histoire, l’un des meilleurs exemples de ces nations qui, de par leurs failles internes, n’avaient de cesse que d’entretenir le rêve d’une vie meilleure, bien au-delà de leurs propres contrées. 

Le meilleur exemple de destination idéale est bien entendu l’Amérique, qui depuis plusieurs siècles n’a de cesse d’attirer tout le gratin intellectuel et financier mondial pour faire prospérer d’innombrables innovations, qui vont se propager partout dans le monde. Enfin, partout sauf dans l’Union Européenne…

Ici, nous mettons le doigt sur le premier aspect de ce que nous pourrions appeler le problème européen. Le deuxième étant la machine administrative colossale qui fait doublon avec ses 27 Etats membres. Dire pour autant que l’Europe n’a pas changé depuis des siècles serait néanmoins assez injuste, puisque finalement sur la forme, nous nous sommes très largement adaptés au temps. Sur le fond, par contre, on peut se demander si nous nous sommes améliorés ?

On pourrait penser le contraire et il y a de fortes chances que si nous ne revenons pas en arrière sur ces législations, nous allons devoir faire face à de nouvelles vagues migratoires – il ne s’agit probablement pas de long termes ici – et il faut bien regarder les choses en face, ce sont des ingénieurs et des capitaux qui vont migrer !

Quant à ceux qui restent, il n’auront plus que le rêve d’une vie meilleure qu’ils ne pourront probablement jamais atteindre…

Le problème Uber et AirBnB…

Au risque de créer une nouvelle vague migratoire, il faut ajouter que les candidats entrepreneurs qui restent, auront les pieds et les mains liés en termes d’innovation, ce qui pourrait entraîner un retard conséquent en termes de compétition avec les Chinois et les Américains. Beaucoup d’européens craignent de se faire avaler par ces derniers, mais lorsque l’on observe les réticences des patrons de Meta, de Google et d’Open AI, on pourrait croire que les choses vont aller dans le sens contraire. Le monde technologique américain pourrait bien se concentrer sur le reste du monde et se détourner de l’Union Européenne par manque d’intérêts. C’est à ce moment que les autorités ne seraient plus en mesure de dicter leurs conditions. Dans ce cas, il y a beaucoup de chances pour que les chinois s’emparent du dédain américain et mettent les huiles de l’Union au tapis. 

Nous aurions dû nous rendre compte de ce risque – car c’est une situation qui est clairement très risquée – avec l’avalanche de problèmes que les villes européennes ont déclenché contre Uber et AirBnB…

En bref, l’Europe a déclaré la guerre à la technologie (et c’est encore mieux quand celle-ci est américaine) !

Les deux entreprises n’ont pas cessé d’avoir des problèmes depuis leur implantation sur le territoire. Lorsqu’il ne s’agit pas d’interdire le service purement et simplement, des limites ou des quotas sont imposés, comme c’est le cas pour AirBnB. Lorsque ce n’est pas ces restrictions qui entrent en vigueur, la menace d’avoir l’obligation de salarier les chauffeurs-livreurs, pourtant indépendants de l’entreprise, est lancée contre Uber (si nous vivons dans un monde dans lequel une entreprise est forcée d’employer des sous-traitants, où allons-nous ?). 

Alors, il est vrai aussi que l’Union Européenne pourrait elle-même développer ses propres clones des différents services et produits américains, mais est-elle vraiment en mesure de le faire si elle est étranglée par ses propres règles? 

De plus, l’histoire nous a montré que les équivalents ne sont jamais que des équivalents. Il est difficilement imaginable de produire par exemple un équivalent à Apple. De même qu’il est presque impossible de créer un équivalent à Tesla. Volkswagen s’est, par exemple, très vite rattrapé sur les véhicules électriques, mais le groupe ne produit jamais que de simples voitures, bonnes oui, mais de simples voitures quand même. 

Qu’il s’agisse de moteurs de recherches ou de services de vidéo en streaming, les copies ont, dans le meilleur des cas, du mal à survivre comme le moteur de recherche français Qwant. Quant aux autres, ils finissent par disparaître…

La raison ?

L’esprit !

Une copie sans le moindre esprit, n’est jamais qu’une simple copie sauf dans le cas chinois ou les copies sont adaptées à la culture chinoise. Cette culture possède un potentiel de plus d’un milliard de personnes. C’est loin d’être le cas occidental qui partage la même culture.

Globalement, le problème dont nous parlons ici est de taille, car si auparavant, seules les entreprises étaient visées par l’étouffement européen, c’est désormais le citoyen qui l’est aussi. Devoir se passer des services d’entreprises comme Uber, AirBnB, OpenAI, Google ou Meta, entraînent inévitablement une perte de pouvoir d’achat, mais aussi une perte considérable en termes de gain de productivité, donc nous avons inévitablement besoin de ceux-ci et ce que Thierry Breton ne semble pas comprendre, c’est qu’il en a besoin lui aussi… 

Avons nous véritablement envie de devenir des sous-développés technologiques ?

La réponse est bien entendu… Non !

Sébastien Colson 

C’était bien ?

Bon…

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