Vous êtes propriétaire d’un véhicule de la marque Ford et l’interlocuteur auquel vous allez avoir à faire pour prendre le rendez-vous du prochain entretien de votre voiture n’est ni plus ni moins qu’un chatbot à l’effigie et à la voix de Henry Ford ?
Mieux encore, il a sa personnalité, arrive à vous parler des véhicules sortis de ses usines comme personne ne pourrait le faire et peut-être même vous faire commander un nouveau véhicule, bien avant que le le contrat de votre voiture actuelle ne soit arrivé à son terme…
Et bien tout ceci n’est peut-être qu’une pure anticipation, mais il est néanmoins très probable qu’il s’agisse bientôt d’une réalité – qui pourrait se préciser à moyen terme – issue d’une initiative de Microsoft. L’entreprise vient de déposer en effet, un brevet pour développer un chatbot capable de prendre l’apparence d’une personne ciblée (et de ce fait de l’intégrer dans un contexte professionnel ou distractif particulier).
Ahhhhh, le chatbot…
Mesuré dans ses possibilités futures – notamment les projections holographiques – le chatbot est un outil absolument exceptionnel. Il peut se transformer en hôte d’accueil, en réceptionniste, en conseiller, en vendeur, en vitrine et en bien d’autres choses encore. Il est patient, poli, gentil, serviable et surtout dépourvu de fatigue ou de sautes d’humeurs. Et toutes ces facultés pourraient bien l’entraîner à niveler par le bas un bon pourcentage de l’activité professionnelle mondiale à court terme.
Nous savions déjà que des acteurs hollywoodiens comme Samuel Jackson prêtaient leurs voies aux assistants numériques des GAFAM….
Imaginez que ce même Samuel Jackson vous accueille à l’entrée d’un Apple Store ou sur un site de réservation pour un rendez-vous dans un salon de coiffure ou dans un institut de beauté ?
Imaginez qu’il se substitue à votre banquier ou à votre courtier d’assurance ?
Imaginez enfin que ce soit lui qui vous vende votre prochaine voiture ?
Victor Hugo et compagnie…
Ayant vécu aux États-Unis pendant plusieurs années et ayant observé la chute d’un grand nombre de ses champions de la distribution, je me suis souvent demandé comment une chaîne de librairie comme Barnes & Nobles – qui pourtant a essayé de se renouveler (de manière un peu timide, c’est vrai) – pourrait survivre à la vague numérique
Laissons-nous aller un peu…
Nous arrivons dans une librairie qui a la taille d’un hypermarché Leclerc. Nous sommes là pour assister à la présentation d’une réédition de l’œuvre complète de Victor Hugo. Nous allons rencontrer l’auteur en personne (sous forme d’hologramme) et ce dernier va nous faire part sur une scène virtuelle des sentiments qu’il a éprouvé lorsqu’il a écrit ses livres…
Coup de promo, conférence donnée par le concerné 150 ans après sa mort, cours de littérature ou d’histoire, séance d’information ou encore un peu de tout à la fois ?
Et si par exemple les invités supposés intervenir dans cette présentation n’étaient ni plus ni moins que d’illustres personnages s’étant distingués comme professeurs d’Université décédés aujourd’hui, ou encore des auteurs célèbres spécialistes du phénomène Hugo, comme Alain Decaux ?
Et si jamais sa femme, Adèle Hugo, venait nous parler de cette vie amoureuse intense, tellement liée à l’œuvre d’un des plus grands auteurs et poète du XIX°siècle
Vous le devinez, il s’agit ici de faire revivre les morts et il suffirait juste de photos, de quelques vidéos, de quelques enregistrements sonores et de témoignages pour développer un chatbot plus que réaliste.
Un chatbot à votre effigie pour vous simplifier la tâche et vous faire gagner du temps…
Autre cas de figure :
Et si ce chatbot, c’était la réplique de vous-même ?
Vous êtes surchargés et n’avez pas assez de temps pour répondre à vos clients…
Problème cependant, vous n’avez pas assez de revenus pour engager un ou une réceptionniste, ni même pour faire appel à un service externe.
Il y a néanmoins une solution :
Celle de vous tourner vers Microsoft qui va en l’espace de quelques minutes concevoir un chatbot à votre effigie, si vous lui donnez la permission d’utiliser… vos données. Celui-ci sera instantanément au services de vos clients et vous pourrez même affiner des traits de votre caractère qui pourraient déplaire à ces derniers.
Bref, ce dépôt de brevet nous en dit long sur le futur et les possibilités technologiques extraordinaires qu’il pourrait amener, mais attention…
Le chatbot est un outil performant et nous devons le percevoir aujourd’hui comme une véritable révolution. Dans le cas contraire, nous pourrions très bien avoir de très désagréables surprises comme nous en avons eu dans les années qui ont suivi les innovations majeures de 2007 (AirBnB, le Kindle, l’Iphone, Watson, Facebook et Twitter)…
Adieu Loon…
La nouvelle vient de tomber et on pourrait même exprimer une certaine tristesse…
Très haut au-dessus du chatbot, Loon, le projet ambitieux que Google avait entamé en 2010, va rejoindre le cimetière du géant californien d’ici quelques jours…
Loon, c’était la promesse de fournir au monde entier – spécialement dans les régions les plus reculées du monde – un Internet haut débit grâce à des ballons à hydrogène. Des dirigeables déployés dans la stratosphère qui auraient pu fournir une alternative presque écologique aux réseaux terrestres et spatiaux déployés actuellement.
Loon, pour Alphabet (la maison mère de Google) ce n’est pas un projet techniquement impossible mais il est aujourd’hui économiquement peu viable…
Voyons cela de plus prêt :
Cela fait quelques mois que nous pouvons observer le développement des nouvelles générations d’infrastructures qui nous fournirons un accès à Internet dans les prochaines années et – ce n’est pas une surprise – ce sont les quelques constellations de satellites qui se mettent en place aujourd’hui dans l’espace qui font tourner les têtes :
SpaceX, Blue Origin, One Web, les projets européens et chinois ou bien encore… Apple !
Et oui, même Apple se lance dans la conquête d’Internet…
Combien de temps faudra t-il pour voir Facebook et Microsoft arriver en fanfare eux aussi ?
Le projet de Google restait très modeste même s’il avait son côté révolutionnaire en 2010. Le projet de constellation Starlink a pourtant été conçu lors d’un brainstorming improvisé entre Larry Page et Sergey Brin (les fondateurs de Google) et leur ami proche… Elon Musk et il ne fait aucun doute que Google tient clairement à rester dans la cour des grands.
L’entreprise californienne ne peut pas se permettre de rater le futur et tout indique qu’elle n’en a pas du tout l’intention.
D’ici à ce que nous apprenions qu’un partenariat entre Alphabet et une entreprise spatiale (pourquoi pas SpaceX) se mette en place pour déployer une nouvelle technologie qui permette aux terriens d’avoir une ligne à haut débit, il ne faudra probablement – à mon avis – pas attendre très longtemps…
