Que se passerait-il si le Mexique ouvrait ses frontières avec les USA ?

Si l’actuel président américain a plutôt tendance à lorgner sur le Nord des Etats-Unis, pourquoi n’en fait t-il pas autant avec le Sud ?

Après tout, le Mexique représente lui aussi une force commerciale non négligeable, qui distribue ses produits dans le monde entier. Sa culture n’est pas très éloignée de la culture occidentale et commercialement parlant, il offre de nombreuses opportunités tant dans son potentiel de production que dans un pouvoir d’achat qui n’est certes pas celui des Etats-Unis, mais qui est plus élevé que la plupart des pays en voie de développement…

Une ouverture sur le Mexique, certes, mais pas si facile que cela ?

Pour bien comprendre le fait que Donald Trump ne veut pas du Mexique et lui préfère le Canada et le Groenland, il faut remonter non seulement à l’histoire commune des deux pays, mais aussi à deux phénomènes qui perdurent dans le temps et ceux-ci sont bien entendu liés au trafic de drogue – qui est aussi le véritable cauchemar de tous les politiques mexicains qui font preuve de bonne volonté – mais aussi et surtout à cette main d’œuvre illégale qui est censée voler le travail des américains. 

A partir de ce point de vue simpliste, tout cela serait très bien, mais les choses sont beaucoup plus compliquées :

Plusieurs événements dans l’histoire n’ont pas vraiment contribué à faire en sorte que les deux pays puissent envisager un jour – à défaut d’une entente cordiale – une réunion complète de leurs territoires. Le Mexique, un pays qui s’est construit dans le sang (tout comme les USA) reste toujours – au regard de son voisin du Nord – le symbole de l’occupation d’une partie du sud des Etats-Unis et notamment du Texas. Quand ce dernier rejoint ses voisins en 1845, une guerre est déclarée simultanément en 1846 et elle va d’ailleurs durer deux ans…

A cela il faut ajouter que le Mexique a aussi été par trois fois un tremplin pour les puissances coloniales européennes et par la suite soviétiques, qui logiquement, ont tenté de l’utiliser pour déstabiliser les Etats-Unis. L’empereur Napoléon III a entamé sa célèbre campagne en 1861 pour y créer alors une antenne impériale française, contre une jeune Amérique en pleine effervescence. Ensuite l’Allemagne pendant la première guerre mondiale a elle aussi tenté d’en faire de même, ce qui a d’ailleurs en partie provoqué l’entrée en guerre des USA sur les fronts européens et c’est sans compter sur le conflit qui durera de 1910 à 1919 et qui a vu un contingent militaire américain franchir la frontière pour contrer les incursions fréquentes du mexicain Pancho Villa.

Une cohabitation historique difficile, mais pas que cela…

L’Amérique du Sud et plus généralement l’Amérique latine ont, comme on le sait, été un terrain de chasse privilégié par l’Union Soviétique et de fait les populations locales étaient clairement propices à avaler un discours d’extrême gauche plutôt sensible aux arguments – si on peut l’entendre comme cela – communistes. Le communisme a donc fortement marqué ces territoires et les Etats-Unis ont jugé bon de soutenir des dictatures fascistes (plutôt sanguinaires) qui laissent encore des traces dans les mémoires d’Outre Atlantique aujourd’hui…

Mais l’histoire a elle aussi été témoin de plusieurs traités de coopération entre les deux pays, dont ceux qui concernent la lutte contre les narcotrafiquants. Malgré tout, l’immigration illégale reste l’un des fers de lance d’une extrême droite américaine menée aujourd’hui par Donald Trump !

On peut cependant se demander ce que feraient toutes les entreprises américaines qui emploient cette main d’œuvre illégale,  si cette dernière disparaissait pour toujours ?

Il est clair que pour des salaires qui sont très clairement supérieurs aux USA (plus de six fois plus) il est tentant pour les mexicains d’aller y travailler et d’envoyer de l’argent à leur famille et c’est exactement ce qu’il se passe aujourd’hui. Toujours est-il que les nouveaux tarifs douaniers voulus par Donald Trump risquent encore de faire grimper un peu plus l’inflation au pays de l’Oncle Sam. Mais les choses pourraient encore empirer sur un marché de l’emploi dans lequel on aurait du mal à recruter faute de main d’œuvre disponible, et qui de plus serait beaucoup plus cher à cause de l’absence de cette même main d’œuvre ?

Le Royaume-Unis en a fait les frais juste après le Brexit, la situation étant telle que les magasins n’étaient même plus approvisionnés !

Au-delà des problèmes historiques et ceux liés à l’immmigration, il reste maintenant le problème des narcotrafiquants…

Tous les espoirs sont permis, mais sans Donald Trump !

Le narco trafic constitue une problématique irrémédiable :

Tant que les Américains consommeront des drogues dures, le Mexique restera une plateforme privilégiée pour les trafiquants. C’est d’ailleurs ce que l’on pourrait appeler un cercle vicieux… 

Bien entendu les coopérations entre les polices des deux pays existent, mais on voit mal comment lutter contre ce problème sans ouvrir complètement les frontières et d’y envoyer les moyens américains colossaux dont ils disposent pour éradiquer définitivement ce fléau.

Que se passerait-il si le Mexique et les Etats-Unis n’avaient plus de frontières ?

On peut croire que les mexicains pourraient s’enrichir avec des opportunités de travail et de Business beaucoup plus ouvertes et bien entendu bien plus lucratives. Mais cela veut-il dire pour autant que les Américains deviendraient plus pauvres ?

Certainement non, au regard du potentiel mexicain et de sa forte capacité à produire ce dont les Etats-Unis ont fortement besoin à des prix défiants toutes concurrences. Le pays a prouvé à diverses reprises qu’il pouvait relever des défis gigantesques. On peut d’ailleurs compter parmi ceux-ci l’élection d’une présidente, les exportations massives qui s’accumulent depuis plusieurs décennies, le fort potentiel industriel du pays et le succès mondial du tourisme de la Riviera Maya et de la côte Ouest. 

Imaginons qu’un référendum ait lieu aujourd’hui tant au Mexique, qu’au Canada ?

Vu les circonstances actuelles, les résultats semblent être clairs :

Le Canada semble y être clairement opposé, mais en ce qui concerne le Mexique, les choses seraient peut-être très différentes puisque les intérêts du pays (et surtout sa situation économique) sont eux aussi très différents. Nous assisterions certes à un enrichissement des mexicains mais aussi à une croissance fulgurante des Etats-Unis qui devraient y trouver très largement leur compte en augmentant leur PIB, leurs exportations, et leur potentiel de production, et ne serait-ce que dans un premier temps en diminuant leurs coûts de production. 

Dans ce contexte, il est clair qu’il n’est pas certain qu’un mur et une maintenance de sécurité coûtant plusieurs milliards de dollars soit vraiment la bonne solution !

Sébastien Colson 

C’était bien ?

Bon…

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