Sur fond de guerre commerciale et de purge administrative, des chercheurs envisagent de quitter les Etats-Unis !

Avec l’administration Trump, nous ne sommes jamais à l’abri de surprises et en général, on peut le dire, elles sont plutôt mauvaises…

La purge administrative a commencé sous la direction d’Elon Musk et ce même au sein de la prestigieuse agence spatiale, la NASA (dont son entreprise SpaceX dépend directement). Les immigrés illégaux sont désormais expulsés par vagues, et les attaques contre la justice américaine se multiplient et c’est sans compter sur la guerre commerciale engagée contre l’Union Européenne, le Canada, le Mexique et la Chine. 

Avec cette nouvelle guerre, on peut s‘attendre d’ailleurs à une forte montée de l’inflation sur le territoire américain, mais aussi à une chute drastique des exportations, mais ce n’est pas tout…

S’attaquer aux budgets de l’enseignement et aux Universités, il fallait oser (dans un acte de pure folie) !

Démanteler le ministère fédéral de l’éducation, c’est le rêve de Donald Trump et son arme ultime, c’est bien entendu de s’attaquer au budget de cette dernière et cela commence tout d’abord par une forte vague de licenciement. Aussi l’institution va devoir se séparer d’une bonne partie de ses effectifs humains pour être réduite, dans un premier temps, à un peu plus de 2.000 employés. Mais tout cela c’est avant son extinction programmée (il faut cependant passer par le Sénat) voulue depuis longtemps par le président américain…

L’agence de coopération USAID a subi le même sort, il y a encore quelques semaines d’ici… 

Oui mais :

USAID était une agence incontournable pour la coopération au développement, notamment dans des pays éprouvant de nombreuses difficultés financières et malheureusement propices à se joindre à des anciens ou à de nouveaux groupes terroristes. Mais l’Agence était aussi très active dans le financement de la recherche médicale et qui dit recherche médicale veut aussi dire globalement la recherche universitaire. C’est d’ailleurs le prix qu’a dû payer l’Université américaine John Hopkins, le plus gros centre de recherche médicale au monde, qui vient de perdre, suite au démantèlement de USAID, la modique somme de 800 millions de dollars. Autant dire que cette somme aurait été bien utile à cette institution qui finance aussi la recherche contre le cancer et travaille sur la lutte contre les pandémies…

Et malheureusement ce n’est pas tout !

Ce qui est arrivé à l’Université John Hopkins – et nous parlons ici de plus de 2000 licenciements partout dans le monde – va bien entendu avoir un impact décisif sur les prochains mois, voire même sur les prochaines années :

Tout d’abord, il faut noter que les plus grandes universités américaines sont elles-aussi visées par les mesures du DOGE et de l’Administration Trump en général. Ainsi l’Université de Columbia à New York s’est vu amputer de 400 millions de dollars les subsides alloués par l’Etat Fédéral américain et d’autres universités comme Harvard et Stanford sont aussi sur la ligne de mire de Trump et de Musk…

Que penser d’une administration qui fait tout pour tuer une recherche scientifique qui a contribué à ce que le pays devienne la plus grande puissance économique et militaire au monde ?

Depuis plusieurs décennies maintenant, les USA accueillent à bras ouverts les chercheurs du monde entier, mais aujourd’hui tout semble être fait pour les rejeter. Malheureusement, le problème est encore plus profond que cela car ce besoin – cette nécessité d’attirer les génies du monde entier – a toujours été justifié par une lacune dans le manque à produire des génies sur son propre territoire. Il faudrait en effet actuellement aux Etats-Unis, trois fois plus d’ingénieurs que les écoles américaines en produisent. Autant dire que si vous vous attaquez aux universités et qu’en plus vous supprimez ce qui se trouve dans la base de tout le parcours scolaire qui se situe en amont de l’Université (y compris les maternelles), à savoir, les subsides qui sont supposés fabriquer vos futurs génies, il est clair que vous n’allez pas aller très loin !

Déléguer aux différents Etats ?

Bien entendu, les différents États, comtés et municipalités (et c’est sans compter sur les entreprises technologiques elles-mêmes) pourraient prendre le relais en augmentant les taxes en interne. Le comté de Westchester dans la périphérie de New York l’a d’ailleurs démontré en taxant très fortement les propriétaires de biens immobiliers. Ce qui permet aussi à ces derniers de bénéficier de services publics de très haute qualité et parmi ces derniers il y a bien entendu les écoles primaires et secondaires…

Mais on peut aussi se demander quel serait le taux de taxes à prélever (sans l’intervention de l’Etat Fédéral) dans des villes comme Baltimore ?

En gros, les gens qui habitent dans la périphérie de New York sont loin d’être déshérités. Ils travaillent en effet dans le monde de la finance, dans l’informatique financière ou dans les hautes sphères commerciales et artistiques. Beaucoup de propriétaires d’autres villes – plus secondaires – ne pourraient pas assumer une taxe sur l’immobilier, trop élevée, pour pouvoir bénéficier d’un enseignement de qualité, d’autant plus si le taux de criminalité y est très élevé.   

L’instabilité que crée l’administration Trump – en particulier dans l’enseignement – rebat les cartes (pour reprendre l’expression du président américain lorsqu’il a humilié publiquement Volodymyr Zelensky dans le bureau ovale) et de nombreux chercheurs, qui se retrouvent désormais sans financements pour poursuivre leurs travaux envisagent de quitter le territoire, même s’il reste toujours la possibilité d’aller travailler dans des grosses entreprises technologiques soumises désormais à l’administration Trump. Cela concerne des gens qui sont sous visas, mais aussi ceux qui sont issus de l’immigration et même les américains eux-mêmes !

L’Institut Pasteur déclare recevoir quotidiennement des demandes de retour ou d’entrée sur le territoire français, provenant de chercheurs qui veulent quitter les Etats-Unis, et cela est une très bonne chose en soi, mais…

Plusieurs obstacles vont devoir être surmontés et ceux-ci ne sont autres que ceux du montant des financements des programmes de recherches, mais aussi de la différence des salaires entre américains et européens. En effet le salaire moyen entre la Silicon Valley et les salaires dans le domaine de la recherche en France ou plus généralement dans l’Union Européenne sont très largement inférieurs. Cependant, rien n’est vraiment perdu car il est toujours intéressant d’investir sur l’avenir et si les Etats-Unis poursuivent cette politique suicidaire dans le domaine de la recherche, il y a de grandes chances pour que les emplois commencent à manquer Outre Atlantique et ce n’est ni en Chine, ni en Russie que les scientifiques occidentaux vont vouloir aller  travailler.

So welcome to the EU… Guys !

Sébastien Colson 

C’était bien ?

Bon…

Mais ce n’est pas tout, car une époque formidable c’est aussi un site Web et des centaines de réflexions qui traitent des problématiques de notre monde et c’est aussi…

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