Thierry Breton a-t-il le droit de mener une “dictature technologique européenne” au risque de tous nous pénaliser ? 

“Vous êtes les bienvenus en Europe, mais selon nos règles »…

C’est ainsi que le commissaire européen, Thierry Breton s’est adressé auprès des patrons de la Silicon Valley, lors d’une visite à San Francisco. 

Ces termes posent bien entendu plusieurs questions et la première d’entre elles serait de se demander si l’Union Européenne à le droit d’imposer des règles toujours plus strictes aux entreprises, et tout cela, directement au détriment des européens ?

La logique étant, plus il y a de règles, moins nous sommes libres ou bénéficiaires de produits et de services (dans ce cas-ci technologiques)…

La seconde question que l’on peut se poser est – tout en sachant que les entreprises de la Silicon Valley n’en font qu’à leurs têtes​ – si toutes les restrictions made in UE, et l’acharnement de Thierry Breton, ne vont pas être les générateurs de nouveaux systèmes qui feront partir ces entreprises du sol européen, mais qui développeront des technologiques leurs permettant de distribuer leurs services à partir de leur siège social aux Etats-Unis, engrangeant de ce fait une sorte de révolution VPN

Enfin, demandons-nous dans le cas contraire de quelle manière nous pourrions être pénalisés si nous n’avions plus accès, nous, citoyens lambda, à ces technologies ? 

A force de jouer avec le feu…

Je n’ai pas à lui faire confiance ou pas, soit il fait ce qu’on lui dit de faire, soit Twitter sera interdit dans l’Union Européenne…

Ca, c’est l’état d’esprit même qu’affichait Thierry Breton, après une réunion avec Elon Musk et la directrice de Twitter, Linda Yaccarino, à propos de la réglementation européenne sur les réseaux sociaux. 

Imaginez maintenant, un seul instant que Musk juge la législation européenne trop exigeante et qu’il marche dans le jeu ?

Ok, plus de Twitter sur le sol européen !

Comment ressentez-vous le fait d’en être privé ?

Faites, la même chose avec Facebook ou Instagram et il y a des chances que Thierry Breton retombe sérieusement de son pied d’estale, car il n’est pas certain que tout le monde apprécie le fait d’être privé d’outils que la majorité d’entre-nous utilisent au quotidien et c’est sans compter aussi le manque à gagner sur toute l’économie européenne qui pourrait se faire sentir.

RGPD, DMA, DSA, AI Act…

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le passage de TB au poste de commissaire européen à l’intérieur, n’a pas vraiment contribué à plus de productivité. Bien au contraire et l’effet boule de neige va probablement se faire sentir dans les prochaines années…

Breton, le petit dictateur européen ?

Soyons clair, nous faisons partie des trois plus grosses puissances mondiales, mais nous sommes les seuls à avoir toute cette panoplie de législations, qui nous empêchent d’avancer au même rythme que les deux autres. Jusqu’ici c’était les entreprises – y compris européennes – qui étaient visées, notamment avec le RGPD, mais avec de tels propos, ce sont directement les citoyens européens qui pourraient être pénalisés à cause de l’acharnement d’une poignée de scribouillards, qui ont manifestement une frousse bleue des entreprises technologiques américaines. 

Imaginons maintenant que Musk n’en fasse qu’à sa tête et que le service soit interdit dans l’UE et que simultanément, il déployait un système qui le dispense d’être présent sur le sol européen, tout cela pour que nous puissions malgré tout, disposer de ce service en Europe directement depuis la Silicon Valley ?

Mieux encore, qu’en serait-t-il si toutes les entreprises technologiques en faisaient de même ?

L’UE est importante car économiquement elle se situe encore devant la Chine, du moins pour l’instant, mais tout laisse croire (y compris Thierry Breton) que d’ici une dizaine d’années ce ne sera plus le cas.  Peu importe, il s’agit pour les entreprises américaines d’un terrain de chasse important, donc elles ne vont pas l’abandonner facilement.

En revanche, si elles peuvent s’affranchir des contraintes européennes tout en continuant de vendre leurs produits ou leurs services, elles le feront bien volontiers (et personne ne peut les blâmer pour cela).  A partir de là, nous pourrions assister à un revirement de situation où les autorités devraient faire marche arrière sur les législations en vigueur et ouvrir la voie à plus de liberté pour les entreprises. Mais rien n’est vraiment gagné pour l’instant et cela n’empêchera pas Breton (s’il occupe à nouveau le poste après les élections en 2024) de mettre tout en œuvre pour court-circuiter les échanges que nous pourrions avoir directement avec les Etats-Unis…

Le repli sur la Silicon Valley ?

Quoiqu’il en soit, le but est ici d’évaluer l’impact que pourront avoir dans le futur, à la fois les législations européennes et aussi – voire surtout – celui du comportement du commissaire européen dont il est question ici…

Il serait peu fructueux de se demander ce qui motive l’administration européenne (et surtout Breton) a se comporter de la sorte, car nous le savons, un lobby technologique européen est derrière ces législations. Nous avons aussi un peu honte de ne pas avoir nous même inventé ces technologies que nous utilisons (surtout issues d’un petit rejeton devenu bien plus puissant que nous). Et puis il y a aussi ce besoin – surtout français – de tout légiférer jusqu’à l’obsession. Ce qui est important ici, c’est que nous risquons une polarisation vers la Silicon Valley – ou pour être plus précis sur toute la bande sud des Etats-Unis – en ce qui concerne tous les aspects technologiques. C’est déjà un peu le cas aujourd’hui, mais à long terme, nous pourrions considérer cette zone géographique comme une véritable capitale. Elle remplirait un rôle similaire à celui du Vatican pour la religion catholique. Cela n’a peut-être l’air de rien, dit comme cela, mais ça veut dire aussi que mentalement, nous pourrions nous détourner d’un esprit européen et surtout ne plus vraiment le reconnaître, et c’est une fois de plus sans compter sur la fuite des entreprises vers cette région du monde.

Pour dire les choses autrement, lors de son passage de deux jours chez l’Oncle Sam, ce n’est pas des politiciens que Breton a été voir, mais les dirigeants de Twitter, de Meta, d’Open AI et de Nvidia, en bref les dirigeants de la Silicon Valley.

A une époque où l’ Inflation Reduction Act de Joe Biden pénalise déjà l’UE, Thierry Breton devrait réfléchir un peu sur sa manière de voir les choses, car cela pourrait avoir de solides répercussions sur le beau projet européen qui est, on peut le dire, légèrement à la traîne aujourd’hui !

Sébastien Colson 

C’était bien ?

Bon…

Mais ce n’est pas tout, car une époque formidable c’est aussi un site Web et des centaines de réflexions qui traitent des problématiques de notre monde et c’est aussi…

Un bureau de rédaction, d’illustration et un service de sponsoring !

Ah oui, au fait, nous sommes aussi sur Facebook, Twitter, Instagram, YouTube et nous avons aussi un groupe sur Facebook sur lequel nous pouvons discuter de toutes les problématiques qui se posent à nous, donc on vous y attend car nous avons besoin de vous !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Résoudre : *
19 + 22 =


Articles similaires

Commencez à saisir votre recherche ci-dessus et pressez Entrée pour rechercher. ESC pour annuler.

Retour en haut