La Chronique du 18 janvier…

La commission européenne se lance enfin dans la conquête d’un Internet spatial…

Cyniquement, on pourrait dire que ce n’est pas trop tôt !

Les américains, très largement en avance sur le reste du monde on déjà Starlink, qui est en phase d’expérimentation bêta en ce moment en Amérique du Nord. Google déploie déjà ses ballons dans la stratosphère – au dessus du Kenya – pour offrir une connexion haut débit dans des régions reculées. Jeff Bezos a lui aussi obtenu l’autorisation pour lancer plusieurs milliers de satellites et ses lanceurs récupérables semblent eux aussi fin prêts au déploiement d’une nouvelle constellation. Et si tout démontre que Apple s’apprête lui aussi à fournir un Internet venant des étoiles aux propriétaires de ses appareils, cela risque très clairement de provoquer un effet boule de neige chez Microsoft et chez Facebook (et pourquoi pas chez tous les autres). Ce dernier étant aujourd’hui menacé d’un démantèlement doit impérativement étendre ses activités pour rester dans la course et se transformer en producteur Internet semble s’inscrire dans la logique des choses. 

D’un autre côté, la Chine ne pouvait pas manquer de mettre en place sa propre constellation, visant elle aussi un Internet haut débit qu’elle pourrait distribuer au monde entier à des prix, on s’en doute très bas. Quant à One Web, dont plusieurs satellites sont déjà en orbite, et qui était récemment en faillite a glissé entre les mains de l’UE et à été rachetée par le groupe Mittal et le gouvernement britannique. L’Union Européenne ne pouvait donc pas rester une fois de plus à la traîne et s’est donc mit en tête de mettre en place son propre Internet spatial. Un Internet censé pouvoir fournir le dispositif nécessaire pour faire fonctionner les futurs réseaux de véhicules autonomes. On pourrait d’ailleurs se réjouir à ce propos que notre situation privilégiée en termes de transport soit encore un moteur qui pousse à l’initiative, mais nous avons néanmoins quelques années de retard et nous connaissons tous les raisons pour lesquelles l’UE a tellement traîné. De fait, elles sont évidentes…

Dans un premier temps, on a cru qu’il s’agissait une nouvelle fois du délire d’un milliardaire excentrique. Il s’agit comme vous pouvez vous en douter d’Elon Musk. Dans un second temps, on (nous les européens) s’est dit que cela ne marchera de toute façon pas. Enfin, on a rejeté l’idée car cela allait nuire au travail des astronomes. Et tout cela, on s’en doute bien, dans un contexte dans lequel les opérateurs télécoms et les syndicats font tout pour que rien ne se mette en place, ou dans le meilleur des cas pour retarder le projet. 

You know, the problem is… 

Il aura fallu on s’en doute surmonter de nombreuses épreuves et faire bien des promesses à ceux qui pourraient éventuellement être lésés par un tel projet pour que l’affaire soit rendue publique. 

Aujourd’hui, voilà où nous en sommes…

Thierry Breton arrive en grande pompe et nous dit que l’Europe va se mettre à jour, elle aussi dans la mise en place d’une constellation de satellites capables de fournir un Internet à haut débit non seulement à la population européenne mais aussi au monde entier puisque les ambitions affichées sont de concurrencer Starlink. 

Que l’Union Européenne veuille rester dans la course est en soit une bonne chose mais en a-t-elle vraiment les moyens ?

Je ne pose pas forcément la question dans un sens financier, mais plutôt dans le sens où l’initiative elle-même est encore et une fois de plus, initiée et guidée par le service public…

Avec sept concurrents probables (dont un de taille, en termes de politique de prix traditionnellement agressive) – sans compter le déploiement de l’Internet terrestre – comment l’Union Européenne compte être compétitive ? 

A qui l’UE va-t-elle bien pouvoir vendre son produit puisque ses concurrents GAFAM (+ SpaceX) possèdent déjà leur propre clientèle fidélisée. Il ne leur suffira plus que d’intégrer ce service à leurs offres de services phares comme Appel One ou Amazon Prime pour mettre à genoux les européens. 

De plus le développement des constellations de satellites aux Etats-Unis est comme souvent à l’initiative de plusieurs entreprises privées, extrêmement dynamiques et qui ont des solides bases financières. Ce qui veut dire que quoi que l’on fasse, elles arriveront toujours en avance par rapport à l’offre européenne. 

Malheureusement, les autorités de l’UE n’ont pas encore compris deux choses indispensables : 

La première est que nous ne pouvons plus nous permettre de penser seuls dans notre coin , mais que nous devons avoir une vision occidentale des choses. 

La seconde est que nous devons considérer les résultats du travail des GAFAM, comme des outils que nous pourrons associer dans la vie de tous les ressortissants de l’Union Européenne, afin d’améliorer leur condition de vie. 

Nous allons déployer des moyens absolument colossaux et concentrer toutes nos forces pour entrer dans une compétition qui est déjà perdue d’avance si nous voulons diriger notre propre écurie

Décidément, cette nouvelle initiative semble ressembler un peu au projet Gaïa-X et ce n’est pas forcément une bonne nouvelle…

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