Le recyclage des batteries est impossible ? Foutaises !

On entend beaucoup de choses sur la mobilité électrique et malheureusement, ce n’est pas toujours positif. Pourtant, aujourd’hui les solutions aux différents problèmes qu’engendre le véhicule électrique arrivent très vite et c’est d’ailleurs le cas pour les batteries… 

La recherche est très active et s’efforce de trouver de nouvelles alternatives aux terres rares, ces fameux minerais qui les font fonctionner. Il y a aussi les performances technologiques exponentielles de celles-ci, notamment en ce qui concerne les capacités de recharge et de consommation énergétiques. Ici encore, la loi de Moore n’est pas très loin. Il faut encore ajouter à cela le fait que les batteries tendent vers des durées de vie beaucoup plus longues que les moteurs thermiques. On parle désormais en millions de kilomètres. Enfin, nous avons le recyclage des batteries et c’est là que ça commence à devenir vraiment intéressant…

De nombreux opposants, oui mais ils ont tout faux !

Pour bien cerner le monde de la mobilité individuelle aujourd’hui, il faut tout d’abord faire un léger retour en arrière et forcément cela nous ramène toujours aux mêmes acteurs…

D’une part, nous avons le club restreint des constructeurs historiques et d’autre part nous avons le club tout aussi restreint des acteurs du secteur pétrolier. On le sait, Henry Ford qui avait pourtant le projet avec Thomas Edison de commercialiser une voiture électrique, a saisi les deux meilleures opportunités qui s’offraient à lui à l’époque. La première fut celle du pétrole qui était disponible dans le sud du pays, exploitable à coût réduit et facilement distribuable. Le second fut le démarreur électrique qui évitait à tout conducteur le fameux retour de manivelle. Bien que ce soit Oldsmobile qui fut la première marque à lancer une production industrielle dans le secteur, Ford a démocratisé la mobilité individuelle à un point tel que le monde n’a plus jamais été le même que ce qu’il était par le passé. Bien entendu, comme pour chaque secteur économique, les appelés sont nombreux, mais les élus se résument à des acteurs que l’on peut compter sur les doigts de la main. Il en est ainsi pour l’automobile (hors Chine) et les constructeurs historiques que nous connaissons encore aujourd’hui se sont installés confortablement et – il en fut de même pour l’exploitation des gisements de pétrole – avaient très clairement en tête de ne pas se faire voler leur place par de nouveaux arrivants potentiels. 

Le monde automobile s’est donc figé avec le temps, jusqu’à l’arrivée des premières Teslas…

Tout d’abord dans la Silicon Valley, puis à Los Angeles, puis dans toute la Californie, à New York et puis finalement dans le monde entier. 

Personne n’y croyait, mais à partir de 2010, deux machines se sont très clairement mises en route – à un siècle d’intervalle – et sont entrées en confrontation directe. L’une utilisant les règles claires de la concurrence et faisant preuve d’une créativité inimaginable, l’autre employant les moyens qu’elle avait à sa disposition et cela passe avant tout par la politique et les médias, bref par les institutions…

Une machine bien difficile à arrêter et pourtant…

L’ogre s’est ensuite réveillé, néanmoins un peu en retard. Les constructeurs et les pétroliers installés depuis bien longtemps n’ont jamais voulu croire en une conversion du parc automobile mondial, bien qu’il est clair que depuis très longtemps déjà la problématique du pétrole était aussi noire que sa couleur : 

Désastres écologiques, corruptions, exterminations des espèces animales et végétales, crises économiques, pollution, maladies, réchauffement climatique, sixième extinction de masse… bref le monde du pétrole est loin d’être reluisant et celui de la mobilité individuelle aussi, pourtant tout le monde fermait les yeux !

Ce qui est le plus inquiétant est que quand un homme arrive pour changer les choses, toute une machine médiatique et politique se met en route pour lui couper l’herbe sous le pied. Nous n’allons pas parler de lui ici – encore une fois – mais nous allons nous pencher sur ce qui a été déployé comme moyens pour lui barrer la route…

Quels sont les principaux messages reliés par les médias ?

Les batteries des véhicules électriques ne peuvent pas être recyclées. Le véhicule électrique est plus polluant que le véhicule à moteur thermique. Des enfants africains travaillent et meurent dans des mines en exploitant les minerais pour produire les voitures électriques. Ces véhicules sont chers et en plus le réseau de distribution énergétique est mal fourni et on ne trouve pas suffisamment de stations relais…

Beaucoup de choses qui sont très bien conçues pour alimenter l’imaginaire populaire et tenter de convaincre qu’acheter un véhicule électrique est une mauvaise idée. Et ça marche pour une certaine partie de la population. Cependant, il ne s’agit pas toujours des conducteurs, mais aussi parfois des constructeurs eux-mêmes. Autant le groupe Volkswagen a très vite pris le chemin de l’électrique qu’il en a été très différemment de la part de Toyota (qui vient de changer de patron et le nouvel arrivant est un peu plus ouvert) et de Stellantis. Carlos Tavares est loin d’être un convaincu de la conversion du parc automobile vers l’électrique, bien au contraire. L’entreprise vient même de conclure un pacte avec Aramco, la plus grosse capitalisation boursière dans le monde du pétrole pour produire un substitut à celui-ci.

Oui, mais…

Vous l’aurez compris, le monde est une fois de plus divisé en deux et toute une machine, bien installée, est très nettement décidée à freiner toutes formes de modernité pour rester bien en place. Sauf que le modèle Y de Tesla est passé au rang de la voiture la plus vendue au monde lors du premier semestre de l’année 2023. Ce qui veut dire très clairement qu’aujourd’hui deux camps s’affrontent et même si le premier – historique – dispose d’une machine politique et médiatique absolument impitoyable, cette dernière a du mal à convaincre une population mondiale qui a besoin de tout sauf d’une sixième extinction de masse (d’être indépendant énergétiquement et de dépendre du bon vouloir de l’OPEP) !

Bon, nous avons vu plus haut que la recherche en termes de développement des batteries allait dans le bon sens. De la durée d’une batterie pour une voiture électrique allant jusqu’à 1,6 millions de kilomètres promise par Tesla, on en vient à parler de batteries pouvant atteindre 6 millions de kilomètres, ce qui est absolument démentiel (rappelons quand même que dans le secteur de la mobilité industrielle sur route, donc lourde, on atteint rarement les 2 millions de kilomètres).  

Si toutefois ce sont les Etats-Unis qui ont donnés le premier coup de baton pour ouvrir le bal, il semble que ce soit aujourd’hui les allemands qui posent les premières briques au dessus des fondations…

BASF, est une entreprise historique et aussi remarquable, car elle a réussi à s’adapter aux différents changements dans le temps. Toutes personne ayant vécu dans les années 80, garde probablement encore en mémoire ces quatre lettres qui faisaient rêver :

Combien n’ont pas utilisé les cassettes audios pour enregistrer de la musique, seul moyen à l’époque d’échapper à la dictature du disque et de la radio ?

BASF a toujours sû tenir la barre, même quand l’océan était déchaîné et aujourd’hui l’entreprise revient au pas de charge avec une solution très efficace et très lucrative  pour transformer les résidus de batteries, ce que l’on appelle la Black Mass. Une poudre noire qui contient du nickel, du cobalt, du manganèse et du lithium. Bref, vous l’aurez deviné, une bonne partie des composants qui équipent les batteries des véhicules électriques aujourd’hui. Ce qui veut dire aussi et surtout que si nous arrivons à recycler entièrement les composants des batteries, non seulement nos dépendances géo-politiques s’effondrent, mais en plus l’exploitation minière n’a plus aucun sens. En gros, les mines d’Or s’épuisent, l’histoire se répète et ce que nous importons aujourd’hui va définitivement nous rendre indépendant par rapport à un empire du milieu qui détient toute la chaîne d’approvisionnement des batteries.

Des doutes ?

BASF a inauguré son premier site de recyclage de batteries en 2023 à Schwarzheide. Ce dernier est capable de recycler plus de 15.000 tonnes de batteries (30.000 voitures comprenant des batteries de 600 kilos) par an.

Donc en gros la boucle est bouclée jusqu’au moment où on va trouver d’autres solutions, donc pas vraiment de quoi paniquer… 

Rappelons avant tout que c’est à partir du moment où nous prenons conscience d’un problème que l’on trouve la solution !

Sébastien Colson 

C’était bien ?

Bon…

Mais ce n’est pas tout, car une époque formidable c’est aussi un site Web et des centaines de réflexions qui traitent des problématiques de notre monde et c’est aussi…

Un bureau de rédaction, d’illustration et un service de sponsoring !

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