La Chronique du 2 février…

Des administrations qui se rebellent contre les géants de la Tech, ce n’est pas nouveau et dans le domaine, nous avons deux dossiers croustillants à explorer aujourd’hui…

Le premier concerne un conflit juridique entre l’État Australien et Google. Le second oppose SpaceX (et forcément Elon Musk) à l’administration russe.

Australia first…

L’administration australienne n’est pas particulièrement connue pour sa souplesse… 

Bien au contraire, si le pays se veut très ouvert au reste du monde en termes d’immigration (avec des règles néanmoins très strictes), il est en revanche très à cheval sur des principes clairs, hérités de son patrimoine britannique… 

Vous le savez peut-être, mais il est important de rappeler que cet héritage entraîne souvent les quelques rares territoires dépendant encore idéologiquement de la monarchie anglaise, à imposer des lois qui peuvent nous paraître – à nous européens – pour le moins bizarres. Par exemple, le Canada se réserve arbitrairement depuis plusieurs décennies, le monopole de la distribution d’alcool auprès de sa population. Ce qui veut dire en bref, que ce marché extrêmement fructueux est réservé et qu’il n’est même pas question d’en discuter…

Venons en à ce qui oppose Google et Facebook à l’État australien :

Le pouvoir médiatique…  

A l’origine de la dispute, nous retrouvons une volonté de l’État australien de vouloir faire payer à Google et à Facebook le droit de partager le contenu médiatique émis par les différents organismes de presse. Entendons par là que les deux principaux acteurs médiatiques du pays – l’Etat australien et le groupe Murdoch – n’entendent pas se laisser dépasser par ces nouveaux venus qui déstabilisent leur mainmise sur la manne médiatique du pays.

Bon, en détail, qu’est ce que cela signifie ?

Cela signifie d’une part que les deux géants californiens défient ouvertement une autorité politique et cela ne plaît pas à cette dernière. Google va même plus loin en faisant appel à la population australienne pour fustiger les pratiques de ce derniers et essayer de la ramener à sa cause. D’autre part, nous sommes en face de cette étrange combinaison d’un pouvoir, héritier du XX°siècle qui ne semble pas montrer une volonté quelconque de se remettre en question. 

Un manque de remise en question qui a même poussé Tim Berners Lee, (le fondateur officiel d’internet) à monter au créneau et à tenter de démontrer que la volonté du gouvernement australien allait très clairement à l’encontre des fondements démocratiques du Web. 

Et, je ne peux qu’abonder dans ce sens, car si je ne partage  un article qui a été émis par un autre, que sous la condition que je doive le payer pour effectuer cette opération, je serai tenté de ne pas partager cette information du tout…

Vous pourriez me demander quel est le rapport finalement entre mes propos et le litige qui oppose Google et Facebook à l’État australien et à l’empire de Rupert Murdoch.

Et bien, je vous répondrais dans ce cas là que finalement, nous ne pourrions tout simplement pas nous permettre – idéologiquement, culturellement, socialement et économiquement – un retour un arrière de plus de vingt ans, tout simplement sous le simple prétexte qu’une poignée d’individus (trop bien placés) n’ont pas envie de perdre leur place et tout cela, au détriment de la population !

Russia… second !

Nous restons dans les pressions étatiques avec cette révélation, on ne peut plus surprenante (quoique) de l’administration russe qui voudrait punir ceux qui auraient accès au service Starlink de SpaceX…

En gros, l’idée est simple, vous souscrivez à ce service, vous êtes pénalisés (avec une amende dissuasive) !

Pour déceler les motivations qui vont faire que l’on en arrive à cette situation, il ne faut bien entendu pas aller chercher midi à quatorze heures. 

Non seulement SpaceX à un sérieux contentieux avec la Russie puisque finalement le chantage perpétuel de cette dernière (en moins de 10 ans, nous sommes passés de 20 millions de dollars à 90 millions de dollars pour un aller simple vers l’ISS), pour envoyer des astronautes dans l’espace est désormais de l’histoire ancienne et tout cela c’est bien entendu grâce à la ténacité d’Elon Musk. 

D’autres part, les ambitions d’une nation aussi avancée en termes de conquête spatiale sont très claires, surtout que la Russie doit rivaliser désormais avec des nouveaux acteurs comme les Émirats Arabes, la Chine, l’Inde ou encore Israël. Et on se doute qu’une constellation de satellites peut représenter un enjeu primordial pour le futur, mais surtout pour le contrôle du flux de l’information qui transite à l’intérieur des frontières, mais aussi à une échelle internationale.

Bref, chacun peut avoir son avis, mais  il semble de plus en plus que les entreprises technologiques privées sont dans le collimateur des États et rien ne prouve – pour le moment – que ce soit une excellente chose…    

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