La Chronique du 22 février…

Décidément rien ne va plus…

L’Union Européenne essaye de faire sa place sur le marché des semi-conducteurs et Facebook empoigne le gouvernement australien !

Et oui, une fois de plus, l’UE arrive en retard sur un marché qu’elle n’a pas créé, dont elle a toujours été dépendante et pire encore dont elle a toujours nié l’utilité primordiale. C’est une réalité, nous sommes une fois de plus à la traîne par rapport à nos petits camarades chinois et nos amis américains. 

Tout cela ne serait finalement pas si important si aujourd’hui, l’électronique et le numérique n’étaient pas directement intégrés dans les produits génériques que nous construisons chez nous. Ces produits, ce sont notamment – et bien entendu – ceux qui sont liés au secteur du transport. 

Il ne faut pas être forcément ingénieur pour le remarquer, il n’y a plus une seule voiture produite en Europe de l’Ouest, aujourd’hui qui peut se passer de  semi-conducteurs et lorsque les usines sont à l’arrêt faute d’approvisionnement, forcément, ça se bouscule en hauts lieux ! 

Après avoir fermé les yeux pendant des années sur le numérique, l’UE se réveille enfin et nous pouvons toujours compter sur deux de ses représentants fétiches : 

J’ai nommé Thierry Breton et Bruno Le Maire !

Je vous parle souvent dans cette chronique de ces deux énergumènes, et nous retrouvons régulièrement le tandem à la tête de différents projets censés entrer en concurrence directe avec les GAFAM (ou plus discrètement – médiatiquement du moins – avec les BATX chinois). Je vous en ai d’ailleurs déjà suffisamment parlé et je ne vais plus m’étendre vraiment sur le sujet, mais il me semble qu’une fois de plus, l’UE se réveille comme un parfait petit soldat à qui on commande à 3h00 du matin d’aller faire une randonnée de 30 km. Et cette randonnée va probablement être la plus longue de sa vie (moralement parlant, cela va sans dire)…

La stratégie européenne – à défaut d’autre chose – consiste à attirer sur le territoire européen des acteurs majeurs du secteur (en d’autres termes TSMC et Samsung).

Très bien !

Premièrement, chercher la souveraineté numérique en voulant attirer des entreprises comme TSMC et Samsung sur le territoire pour relever les lacunes européennes actuelles en matière de dépendance à l’étranger, peut sembler très particulier…

En effet, le fait d’aller courtiser les acteurs majeurs du domaine – en dehors des frontières de l’Union – ne reflète-t-il pas non plus une dépendance très claire à l’étranger ?

Deuxièmement, on sait aussi que l’UE est loin d’être un paradis économique, juridique, législatif et fiscal pour les entreprises étrangères. Et cela c’est sans compter sur l’emprise des syndicats dont les façons de faire entrent en directes confrontations avec la logique du monde de la Tech…

En d’autres termes, rien n’est gagné d’autant plus que même si de nouvelles entreprises venaient à s’installer sur le territoire de l’UE – et trouvent un accord combinant les impératifs économiques, juridiques, législatifs, fiscaux et syndicaux –  rien ne nous dit que ce qui est produit sur notre territoire, reste impérativement sur notre territoire et ne parte pas à l’étranger. 

Si les semi-conducteurs (et c’est ce qui semble devenir le cas) deviennent plus importants que les données, ou tous les minerais rares utilisés pour fabriquer des batteries pour alimenter le marché des objets électriques, il est très clair qu’il semble logique de se positionner de manière très sérieuse sur ce marché, mais cela veut dire aussi qu’une course va s’engager pour dominer le marché. Et dans ce dernier cas les choses sont relativement simples :

Il faut savamment allier un cocktail qui combine argent (beaucoup d’argent) et moyens de productions. Cela passe bien entendu par les infrastructures nécessaires mais aussi par les cerveaux capables de faire tourner les machines et ce n’est pas dit que nous ayons suffisamment de moyens pour remporter la partie.

Venons-en à Facebook…

Les bras de fer entre les GAFAM et les administrations du monde entier – on le sait – sont une monnaie courante au XXI°siècle. D’ordinaire, ce sont les administrations qui ont le dernier mot, mais dans le litige qui oppose Facebook au gouvernement australien, il semble que ce soit l’entreprise californienne qui dicte ses propres règles et ne vas pas baisser les bras de sitôt…

A l’origine du litige, on trouve tout d’abord les difficultés économiques qu’endurent les médias australiens. Rien ne va plus malheureusement dans le monde médiatique traditionnel : 

Les ventes d’imprimés chutent toujours un peu plus depuis une bonne quinzaine d’années. Les entreprises ont de plus en plus recours à la publicité en ligne et si ce n’était pas suffisant, ce sont aujourd’hui les blogueurs, Youtubeurs, Twitchers et les plateformes de jeux vidéos en ligne qui sont en train de s’accaparer ce marché très lucratif qui était destinés auparavant à une certaine élite médiatique.  

En bref, l’argent commence à manquer mais le modèle – lui – ne le veut pas…

Que se passe-t-il dans ce cas ?

Et bien tout simplement ce qu’il se passe lorsque l’on se retrouve démunis :

On en réfère aux politiques et on met en avant tout ce que le secteur apporte par rapport aux envahisseurs qui rapportent beaucoup moins directement dans les caisses de l’administration. Ensuite, forcément, l’administration monte au créneau et s’attaque de front à ceux qui menacent le système mis en place et dans le cas de l’Australie, il s’agissait de faire payer Facebook pour les contenus médiatiques partagés par les utilisateurs du réseau social. 

Un problème s’est posé cependant :

Facebook ne perçoit que de modestes (tout est bien entendu très relatif) revenus sur ce segment, donc il s’est permis de menacer l’État Australien de supprimer toute diffusion des contenus de ces derniers (ce qui handicape par la même occasion les plus petits acteurs). Cela fait plusieurs semaines que la bataille est engagée et Facebook vient de mettre ses menaces à exécution avec pour conséquences premières que les médias eux-mêmes se retrouvent avec un sérieux problème de communication sur les bras.

Conclusion ?

C’est une première, un GAFAM ne plie pas et montre en plus les dents…
C’est un pas de plus vers un futur qui semble pour beaucoup incertain, mais un pas de plus quand même !

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