Le télétravail n’est plus une question de choix. Il est impératif de développer des environnements numériques adéquats à nos besoins…

Alors que les encouragements qui consistent à perpétuer la pratique du télétravail diminuent, il est effrayant de constater que le trafic est revenu sur nos routes. Or, nous avions une véritable opportunité de rompre avec nos vieilles habitudes. Les trajets en voiture ou dans les transports publics, le réchauffement climatique (et particulièrement en ce moment la note à payer à la pompe), le stress lié à l’éloignement ou encore parmi tant d’autres choses, la contrainte de devoir prendre une journée de congé parce que le petit dernier est malade, sont les véritables maux de notre époque. Malheureusement 60% des gens veulent encore papoter autour de la machine à café du bureau et c’est sans compter sur les millions d’écoliers, d’élèves et d’étudiants qui ne veulent plus que du contact social…

Un juste milieu à trouver…

Il est amusant de voir que l’humain passe son temps à râler sur ce qui lui arrive, alors que finalement, lorsqu’il a l’occasion de changer véritablement les choses, il ne le fait pas du tout. Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter le nombre de coups de klaxon émis sur les quelques kilomètres qui vous séparent de votre travail… Pourtant ce klaxon n’est jamais qu’une expression du stress que les conducteurs éprouvent au quotidien. 

Pourquoi, alors qu’il est du bon sens, de rompre une fois pour toute avec les vieilles pratiques, n’avons nous pas le courage d’entamer une rupture complète avec celles-ci ? 

Cette question trouvera probablement une réponse dans le confort que nous éprouverons dans nos nouvelles manières de vivre. Le tout premier exemple que l’on pourrait nommer est celui de l’économie d’argent que nous ferions – en termes de carburant, et surtout à l’heure où les prix ont atteint des niveaux historiques – si nous arrivions à réduire considérablement nos déplacements, par exemple en les divisant par deux. Un second exemple pourrait être dans le confort que nous pourrions éprouver à nous déplacer moins souvent et de pouvoir mieux profiter de notre habitat et des gens qui nous entourent. Parmi tant d’autres, nous pourrions aussi citer un certain confort que nous pourrions avoir si notre environnement numérique de travail était lui aussi beaucoup plus agréable que l’environnement physique dans lequel nous sommes contraints d’évoluer d’habiude. En d’autres termes, cela veut dire que si notre environnement de travail virtuel nous donnait accès à plus de satisfaction que celui qui existe réellement, nous ne pourrions qu’avoir envie d’aller travailler…

De l’argent, oui mais aussi des relations humaines…

N’avez-vous jamais eu l’impression de vous retrouver démunis lorsque vous étiez confronté à une caméra ou à un appareil photo ? 

Oui, bien entendu, car nous éprouvons tous une appréhension par rapport à ce que quelqu’un pourrait faire avec les documents issus de ceux-ci. Si l’on ajoute à cela les différentes problématiques relatives au traitement et à l’utilisation des données – un débat qui est largement d’actualité aujourd’hui – l’absence de contacts sociaux (physiques), les craintes d’exister réellement au sein d’une structure en cas d’éloignement, ainsi que la réticence des patrons à ne pas avoir un contrôle direct absolu​​ sur leurs employés, nous obtenons finalement tous les ingrédients d’un cocktail explosif qui nous empêche d’avancer réellement. Par rapport à ces observations, le bon sens voudrait donc que l’environnement de travail numérique le plus efficace devrait avant tout conforter chacun de nous dans ces domaines. Donc si nous voulons vraiment que le télétravail s’impose de manière générale, il faudrait faire en sorte de mettre sur pied des infrastructures numériques qui garantissent : la protection des données (et par extension de la vie privée et nous sommes loin ici de parler de législations burlesques telles que le RGPD), les relations professionnelles privées entre employés, le développement du sentiment de faire partie d’une organisation sans jamais éprouver celui d’en être exclu, de garantir à l’employeur que son employé travaille, mais aussi de donner aux deux les moyens d’être encore plus efficace, tout en faisant en sorte que chacun gagne aussi beaucoup plus d’argent.   

Vous comprendrez que ce n’est pas une tâche facile que de mettre en place un logiciel qui satisfait tous ces besoins, voire même que l’outil informatique ne sera jamais suffisant pour apporter tout à la fois. Il est donc impératif de lier cet outil informatique avec le lieu du travail ainsi qu’avec l’habitat. C’est précisément là que tout va se jouer et la plus importante des problématiques à laquelle nous avons à faire dans ce domaine est qu’il va falloir mettre en synergie trois éléments en même temps, alors que dans le passé, ces derniers avaient une identité clairement distincte…

Un pour tous, tous pour un…

La réponse aux failles d’applications comme Teams ou Google Classroom ne s’est pas fait attendre après les confinements de 2020 et de 2021…

En quelques mois, les entreprises de la Tech se sont adaptées remarquablement aux problèmes potentiels que pouvaient avoir leurs logiciels. En moins de deux ans Facebook s’est appelée Meta et s’est lancé à corps perdu dans un projet qui pourrait bien révolutionner très sérieusement – s’il fonctionne – la manière dont nous travaillons. Mais créer des espaces virtuels dans lequel votre avatar va évoluer, créer des espaces avec des machines à café ou en créer d’autres dans lesquels vous pourrez entrer virtuellement dans le bureau d’un de vos collègues ne sera pas suffisant pour rendre une personne performante au travail.

Même si ces petites améliorations quotidiennes mèneront tôt ou tard à de grands changements, avant toutes choses, le logiciel va devoir fournir toutes les caractéristiques et les garanties à tous les acteurs de pouvoir travailler de manière efficace. Mais ce logiciel va devoir aussi être​ le point commun entre l’univers professionnel (le lieu de travail)​ et l’univers personnel (l’habitat). S’il arrive à concilier les deux, le télétravail pourrait remporter son pari. Dans le cas contraire, il ne sera jamais qu’une solution de crise que tout le monde utilisera parce que personne n’aura d’autre choix (comme celui de télétravailler lorsque l’un de ses enfants est malade par exemple) et c’est ce qu’il faut impérativement éviter. Alors que quand les grands noms de la technologie, comme les petits, se penchent sur la question de savoir quel serait l’environnement numérique le plus performant possible, personne ne semble vouloir se pencher sur les deux environnements physiques intermédiaires. Une machine à café virtuelle n’à de sens que quand on boit un véritable café et la convivialité que celui-ci procure n’à de sens que si un contact social est entretenu entre les employés. Si le patron décide d’organiser ses réunions autour de cette même machine à café​ virtuelle, et que dans la même ligne il décide d’offrir des cafés virtuels à tous ses employés (alors que ceux-ci ne lui coûte rien puisqu’il est le patron du métavers dans lequel ces derniers travaillent), cela ne servira strictement à rien. 

Pourquoi ne devrions- nous pas garder les points primordiaux qui font que ce moment café est si exceptionnel et ne pas mettre en place une nouvelle institution au service d’une nouvelle façon de travailler ?

Beaucoup n’ont d’autres préoccupations que de se pencher sur les moyens de transposer identiquement la manière dont nous avons de vivre dans le monde réel, dans le monde virtuel. C’est une erreur majeure d’y croire et l’exemple emblématique de la machine à café l’illustre à merveille, car jamais l’informatique ne pourra vous donner le sentiment que vous procure une rencontre physique avec l’autre (surtout lorsque cette personne vous attire beaucoup), voire même le goût d’une gorgée de café… 

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