La Chronique du 19 janvier…

Neuf minutes de fonctionnement pour ce test étaient prévues et malheureusement les moteurs se sont arrêtés après une simple petite minute…

Il va à nouveau falloir se pencher sur ce qui n’a pas marché sur les moteurs du Space Launch System, destiné à devenir le plus gros lanceur spatial au monde.

Un retard de plus qui va encore entraîner un surcoût pour Boeing et pour la NASA dans le cadre la mission Artémis qui devrait inaugurer officiellement la conquête de la Lune

Si j’aborde cette chronique avec ce sujet, c’est qu’il me semble intéressant de rebondir sur cet échec pour parler de l’immobilisme ambiant qui règne chez Boeing. Et l’immobilisme n’est pas vraiment bon dans une époque où la survie relève avant tout de l’innovation. 

Depuis 2011 Boeing est, avec SpaceX, l’un des deux partenaires principaux de la NASA pour le transport des astronautes vers la station spatiale internationale, et dans un futur proche, vers la Lune, puis à plus long terme vers la planète Mars. 

Voyons le résultat…

Le premier n’a pas encore effectué un seul vol spatial et apparemment n’est pas prêt de la faire, tandis que le second s’apprête à effectuer son troisième voyage habité vers l’ISS.

Il ne faut pas chercher vraiment bien loin pour savoir pourquoi… 

Récemment on apprenait que le modèle 747, que l’on appelait aussi autrefois le Jumbo Jet – qui arrive aujourd’hui en fin de vie – était encore mis à jour avec… des disquettes

Le véritable problème de Boeing est le même que toutes ces entreprises qui sont nées au début du XX°siècle. Des entreprises pour lesquelles la numérisation se résume en général à améliorer la communication interne avec une simple messagerie collaborative. Hors, la numérisation d’une entreprise va jusqu’à la remise en question complète de son business model, voire même de sa destruction. 

Ne nous leurrons pas, le problème réside dans la nature même des ingénieurs qui sont engagés par l’entreprise centenaire de Chicago. Ce sont des gens compétents et expérimentés (donc avec une moyenne d’âge certaine) certes, mais qui ne veulent pas remettre le monde en question. La plupart préfèrent par conséquent se confondre dans un immobilisme absolument consternant, parce que c’est plus facile comme cela.

Et Boeing n’est pas une exception…

On retrouve la même problématique dans des entreprises technologiques. Dernièrement j’ai été surpris d’apprendre en commençant le livre de Stéphane Mallard – Disruption – qu’en 1992 le président d’Intel déclarait que “l’idée d’un appareil de communication sans fil dans chaque poche était une illusion menée par l’avidité”. Pour reprendre les termes de Larry Page, c’est ce qu’on appelle rater le futur !

Combien d’autres entreprises ont raté le futur par pur immobilisme

Xerox, HP, IBM, Kodak et bien d’autres encore…

Ce type d’ingénieurs dont nous parlions à propos de Boeing, chez SpaceX, il y en a bien entendu, mais ce n’est pas la norme. Et si c’est le cas, ils sont entraînés dans une dynamique de réussite et de rupture complète avec les systèmes actuels. 

Lorsque Elon Musk a annoncé que les lanceurs spatiaux de SpaceX seraient réutilisables, les experts de l’ESA, l’agence spatiale européenne étaient unanimes… il rêve. Exactement comme l’industrie automobile à tourné au ridicule la possibilité qu’un réseau de voitures électriques de luxe puisse se développer sur les routes américaines. Exactement comme le monde de la finance s’est moqué de lui quand Peter Thiel et lui ont fondé Paypal…

Pourtant l’histoire nous a démontré que ces experts étaient finalement en dehors de la réalité. 

Cette même réalité veut qu’aujourd’hui, ce qui n’était pas possible hier est probable demain et les entreprises qui ne comprennent pas ce fondement majeur de notre siècle, ont de très mauvais jours devant elles…

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