Le gouvernement chinois s’est-il trompé sur les véhicules électriques ?

Des parkings entiers de véhicules neufs qui se déploient sur plusieurs hectares et qui sont… abandonnés dans des champs !

Des milliers de voitures électriques chinoises, neuves, qui attendent patiemment leur sortie dans les parkings des ports européens !

Des ventes qui chutent chez Tesla (et chez les autres constructeurs), ou bien encore des conducteurs de la célèbre marque qui placent des autocollants à l’arrière de leur voiture en mentionnant « J’ai acheté cette voiture avant que Elon Musk ne s’allie à Donald Trump ! »

Le bateau coule, panique à bord !

L’automobile électrique serait-t-elle en crise, alors que la conversion du parc mondial est désormais engagée ?

En fait, pas vraiment !

Le gouvernement Chinois avait mis beaucoup d’espoir sur le fait que les voitures produites en Chine allaient envahir le monde entier, mais il semble que les choses ne se passent pas comme elles devraient véritablement se passer (du moins pour la Chine)…

Ces gigantesques champs dans lesquels les voitures sont envahies par la végétation et pourrissent avant même d’avoir été conduites, trouvent leurs origines dans une surproduction irréfléchie de la part du gouvernement de Pékin. L’engouement autour de la voiture électrique n’a pas fait que du bien au secteur et le résultat ne s’est pas fait attendre. La machine industrielle s’est mise en route de manière effrénée, car il fallait arriver sur le marché avec des véhicules qui pouvaient concurrencer les géants du domaine, notamment Tesla. 

Le problème est que si on surproduit sans pouvoir vendre cette même production on peut être victime d’une saturation des stocks et tous les nouveaux acteurs qui arrivent sur le marché sont soumis à une très forte concurrence et beaucoup d’entre eux finissent par mettre la clé sous le paillasson !

Trump, encore Trump !

Bien entendu, ce phénomène totalement nouveau, n’est pas seulement dû à une espèce de bulle similaire à celle des «.com »:

Aux investissements massifs de l’Etat Chinois, des subsides alloués aux entreprises et à l’apparition de centaines de start-up viennent s’ajouter aussi des batteries très vite dépassées par des technologies nouvelles et beaucoup plus performantes. Très vite, les attentes des consommateurs et le produit proposé – de surcroît, bon marché – entrent dans une disproportion qui oriente les acheteurs potentiels à aller vers des marques beaucoup plus sophistiquées, comme BYD ou comme Tesla…

La Chine est donc aujourd’hui victime de son extraordinaire pouvoir de production et de faculté d’adaptation très rapide aux conditions que posent des nouveaux marchés. On pourrait même dire qu’elle s’est elle même emprisonnée dans un piège dans lequel il semble difficile de sortir :

Ces champs de démolition qui accueillent des véhicules neufs n’auraient probablement pas pû voir le jour dans les pays occidentaux, ne serait ce que du fait que l’industrie, qui semble d’ailleurs se relocaliser sur son propre espace, n’a pas forcément une vocation aussi grande que celle de la Chine d’envahir la planète avec les produits qu’il fabrique.  

Dans une situation similaire à celle de la Chine, les européens tout comme les américains auraient même stoppé les lignes de production si les stocks avaient été surchargés. De plus, dans l’Union Européenne, le réflexe du recyclage des matériaux aurait évité d’envoyer tous ces matériaux à la casse

Une autre erreur de Pékin a été probablement de ne pas tenir compte de la possibilité des occidentaux d’augmenter les taxes d’importation à l’entrée de leurs frontières. Croyant qu’ils avaient suffisamment de pouvoir de négociation (ou plus particulièrement de chantage), les chinois ont fermé les yeux sur de nombreuses choses, mais surtout et aussi de ne pas prendre suffisamment en compte l’arrivée potentielle de Donald Trump – une nouvelle fois – à la Maison Blanche !

Musk, Musk, encore Musk !

Joe Biden avait déjà été très loin en taxant les véhicules chinois à 100% (la France plus modestement à 25%), mais Trump compte aussi s’attaquer aux projets de BYD de construire une usine au Mexique et d’y fabriquer des véhicules électriques pour envahir l’Amérique du Nord, ce allant jusqu’à les taxer à 200%…

Il est difficile de ne pas voir derrière cette manœuvre la patte d’un certain Elon Musk, qui verrait bien entendu très mal l’arrivée de son principal concurrent dominer, entre autre le marché américain, grâce à des politiques de prix bradés !

Musk, avec le partenariat conclu avec Donald Trump, a pourtant dû faire certaines concessions, notamment en acceptant qu’il n’y aurait plus de primes pour l’achat de véhicules électriques sur le territoire américain. Cependant comme les marges de Tesla sont grandes, c’est un effort financier qu’il peut facilement se permettre aux détriments d’autres constructeurs automobiles américains qui ne sont pas du tout dans une situation aussi favorable. La suppression de cette prime ne fera que rendre à cette concurrence tardive, mais naissante, la vie un peu plus difficile.

Un autre phénomène est à prendre en compte :

Dans cette association avec le futur président américain, Elon Musk a aussi beaucoup à perdre car sa clientèle est très largement à tendance démocrate. Alors de deux choses l’une, soit cette clientèle ne va pas vouloir être identifiée à Trump et va s’en écarter progressivement pour s’orienter vers des véhicules produits par des américains ou européens – rappelons qu’une machine européenne est aussi en marche avec des produits de très haute qualité et souvent moins onéreux – soit c’est une clientèle, qui n’a d’ordinaire pas vraiment vocation à rouler dans un véhicule électrique, qui va progressivement muter vers ce type de mobilité ?

Cependant, on voit mal  comment des gros moustachus d’extrême droite, habitués à rouler dans leurs énormes Pick-Up, qui consomment entre parenthèses, des dizaines de litres par tranche de 100 kilomètres, pourraient être tentés par Tesla ? 

Seul le Cyber Truck pourrait changer la donne, mais encore faut-il qu’il soit accessible financièrement à une population issue d’une (très basse) classe moyenne qui a d’ordinaire du mal à s’en sortir financièrement… et surtout intellectuellement !

Sébastien Colson 

C’était bien ?

Bon…

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