Une France championne de l’Intelligence Artificielle ? Emmanuel Macron, pauvre Butterfly…

Que l’on aime Emmanuel Macron ou pas, ce  n’est pas très important !

Ce qui l’est en revanche, c’est que c’est un personnage qui a les deux pieds sur terre et qui a, on peut le dire, un parcours assez impressionnant. Être élu président de la République française à 39 ans, cela relève quand même du miracle…

Il lui arrive pourtant d’avoir des failles et cette semaine nous en avons d’ailleurs eu l’illustration : 

Le président français vient d’annoncer, dans l’euphorie du salon Viva Tech de Paris, qu’il comptait faire de la France une championne (comprenez la championne) de l’intelligence artificielle, grâce à ses très bons scientifiques et l’investissement (financier) de l’Etat. 

C’est quand même mettre la barre assez haut dans un contexte dans lequel, son tendre compatriote, Thierry Breton de son côté, dégaine très fièrement (comme à son habitude) son IA Act européen et dans lequel la population française, à 67%, considère l’IA comme une menace…

Et hop, un de plus…

Vous vous en souvenez peut-être, mais il y a quelques années, lorsqu’il était pour la première fois candidat aux élections présidentielles, le futur président était soucieux de faire de la France une… Nation Startup ?

Bon pour ce coup là, il a plutôt bien réussi :

En gros, les startups françaises (n’en déplaise à Luc Ferry) , c’est plus ou moins 1,5 millions d’employés, 8,3 milliards de chiffre d’affaires (2021), 13,5 milliards de levée de fonds (2022), pour environ 1 millions d’entreprises. Il faut avouer que ce ne sont pas les meilleurs résultats du monde, mais ce n’est pas si mal que cela. Néanmoins, le taux d’échecs reste encore relativement élevé avec un taux qui se situe entre 60 et 90% (il y a 20 ans, nous en étions à 90 % affirmés). Le web n’échappe donc pas à la règle, il n’est pas évident à coloniser et ce qui nous attend va être encore moins facile, car il s’agit de l’Espace. On peut dire que si tous les pays européens (exception faite de l’Allemagne) affichaient un tel dynamisme nous pourrions réellement entrer en concurrence avec les Etats-Unis et la Chine. Le problème est que l’enthousiasme d’Emmanuel Macron va devoir être en compétition directe avec la législation européenne et c’est loin d’être une mince affaire…

Au même moment…

La déclaration du président français intervient – conjointement – au moment de deux évènements précis :

Le premier, c’est la signature à Bruxelles de la nouvelle législation européenne sur l’Intelligence Artificielle (IA Act) et la menace de cette même administration (pour simplifier les choses, parce que c’est un peu plus compliqué que ça) de démanteler Google…

Autant dire que pour calmer les ardeurs d’Emmanuel Macron… c’est du lourd !

Des procès, des amendes, des poursuites en justice contre les GAFAM et les autres entreprises technologiques, on s’y est bien entendu habitué. Il ne se passe d’ailleurs pas un seul jour sans qu’il n’y ait pas, soit venant de Bruxelles, soit venant des Etats membres, un nouveau drame. 

Le problème c’est bien entendu l’écart entre les beaux discours et la réalité du terrain:

Surplus de législation (RGPD, DMA, DSA et maintenant IAA) et menace de démantèlement pour un major numérique ne font pas bon ménage avec une volonté de faire de la France, et bien entendu par extension de l’UE… Une Nation IA.

Récemment le président français et le premier ministre belge ont lancé un appel à l’administration européenne pour faire en sorte que les contraintes liées aux réglementations en termes d’écologie soient limitées pour un temps (fustigés bien entendu par tous les Verts). Tout laisse penser que d’ici peu, il en sera de même en ce qui concerne l’univers numérique. Même des spécialistes et écrivains du secteur comme Gilles Babinet – qui est pourtant, de manière générale, très mitigé sur la question du numérique et de l’ampleur que prend la technologie sur nos vies – mettent en garde sur les contraintes que cette nouvelle législation pourrait s’avérer très difficile  pour l’innovation…

Une dictature administrative ?

Des américains jugés trop laxistes, des chinois qui contrôlent les moindres faits et gestes de leur population et une Union Européenne qui légifère à tour de bras, au point d’étouffer et de faire fuire les entreprises et de ce fait, se retrouver, n’ayons pas peur des mots, une fois de plus à la traîne…

Que penser de tout cela ?

Le fait que Pékin utilise la technologie pour contrôler sa population est indéniable. Le fait que l’administration américaine est trop laxiste est, quant à lui, néanmoins très discutable. Nos amis d’Outre-Atlantique accumulent à la même vitesse que nous les attaques en justice contre les grosses entreprises technologiques et possèdent aussi toute une armée d’institutions et de réglementations qui visent à les contrôler. Mais attention, nos voisins sont eux aussi capables de prendre des décisions officielles qui vont dans un tout autre sens, sans pour cela que cela devienne contraignant pour l’économie. L’inflation Reduction Act pèse bien plus lourd comme aimant, pour attirer les entreprises étrangères ou pour stimuler l’innovation que des RGPT et autres blocs de feuilles imprimés qui sont taillés pour contraindre tout le monde. Et cela, ça vaut pour l’innovation, mais ça vaut aussi pour l’accès de la population à ces innovations !

Que signifierait de ce fait un démantèlement de Google, comme il est apparemment suggéré par les huiles de l’UE ?

Il y a peu de chances – et en cela, bien heureusement – que cela arrive, mais le plus important à remarquer ici, c’est qu’une administration lève en permanence l’étendard  de la menace, soit via la justice, soit via la législation, et ce dans le but de pénaliser des entreprises qui finalement n’ont aucunes vocation à faire du mal aux populations, bien au contraire. 

Alors, à votre avis, de qui nous nous rapprochons le plus ?

L’histoire nous a démontré qu’entre les extrêmes que sont la liberté et la dictature,  trouver un juste milieu n’était pas une chose facile et tout semble montrer qu’avec l’Union Européenne, nous sommes très loin d’atteindre cet objectif !

Sébastien Colson 

C’était bien ?

Bon…

Mais ce n’est pas tout, car une époque formidable c’est aussi un site Web et des centaines de réflexions qui traitent des problématiques de notre monde et c’est aussi…

Un bureau de rédaction, d’illustration et un service de sponsoring !

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