Histoire de scandales… chinois !

Lorsque je parle avec quelqu’un et lui fait part de mes inquiétudes sur les intentions du gouvernement chinois à notre égard, souvent je me retrouve devant des réponses perplexes…

Pourquoi Pékin nous voudrait-il du mal ?

Pékin poursuit des ouïghours, oui… mais cela se passe aussi sur le territoire américain !

Nous le savons et nous le savons même tellement bien, La Chine n’est pas du tout un exemple de tolérance en ce qui concerne la liberté individuelle. A un tel point même que cela semble maintenant entièrement normal. C’est comme cela, voilà tout… Seulement voilà, si la surveillance chronique de la population chinoise ne nous pose plus vraiment de problèmes, que se passe-t-il lorsque cette surveillance arrive sur notre propre territoire ?

Le FBI vient de remettre à ce propos un rapport accablant sur la pression exercée sur des ouïghours sur le territoire américain. Six journalistes résidants aux Etats-Unis ont vu leurs familles, restées en Chine, emprisonnées arbitrairement pour les empêcher de continuer de dénoncer le probable génocide qui se passe dans la région de Xinjang. Bien entendu, les biens de ces journalistes sont confisqués aussi. A cela il faut ajouter les cyber attaques de groupes de hackers chinois qui infectent les ordinateurs personnels des résidents ouïghours sur place – aux Etats-Unis – et les soumettent à un cyber harcèlement permanent. Bref tout est mis en place pour qu’ils se taisent. Et le phénomène n’est pas nouveau car récemment plusieurs sites officiels de l’administration belge ont été attaqués par des hackers chinois – reliés bien entendu au gouvernement – au moment même ou une commission d’enquête de Bruxelles commençait à interroger une rescapée ouïghour d’un camp de rééducation. 

Prêt à tout mais pourquoi ?

Ce qui est particulièrement intéressant, est qu’il semble que Pékin n’ait pas peur de faire appliquer ses lois, sur un territoire étranger diamétralement opposé philosophiquement. Aux USA, on le sait, le droit de critique est très clairement soutenu. Il semble donc logique que les résidents ouïghours soient en droit de se faire entendre. Quelles leçons faut-il donc tirer de la situation ?

Et si Pékin nous voulait vraiment du mal, juste pour que l’on respecte ses propres lois sur notre territoire (alors que nous ne le ferons pas) ?

Au contraire des fondamentalistes musulmans, qui veulent imposer la sharia islamique par des bombes et des tirs de mitraillette, les chinois, eux, font les choses un peu différemment. C’est-à-dire avec des technologies qu’il maîtrisent parfaitement. Mais il le font aussi et surtout avec des innovations de plus en plus sophistiquées. Lorsque j’ai tendance à mettre en garde contre l’achat de produits ou de services technologiques chinois, on me fait souvent les gros yeux, mais je vais pourtant me permettre si vous le voulez bien, d’extrapoler une situation : 

Imaginons que vous ayez un téléphone Huawei… 

On le sait, le constructeur est proche du gouvernement de Pékin (de toute façon, il n’a pas grand choix) et on sait aussi qu’un appareil comme un smartphone peut être infiltré facilement (par des professionnels du moins). Imaginons maintenant que vous publiez quelques posts sur Facebook, dans lesquels des témoins ouïghours témoignent contre les agissements du gouvernement communiste chinois. Vous vous faites repérer et malgré que les officiels ne peuvent pas s’en prendre directement à votre famille, ils pourraient néanmoins pirater votre compte et le fermer. 

Farfelu, n’est-ce-pas ?

Et bien pas tant que cela…

Et les voitures là dedans ?

Tout d’abord, les algorithmes développés par les ingénieurs chinois sont hautement sophistiqués. Au rythme où la Chine avance, il ne faudra pas attendre très longtemps avant qu’ils soient capables de sonder sur un réseau social, l’entièreté des personnes militant pour une cause qui irait à l’encontre des lois du pays. Ensuite, si vous possédez un téléphone ou tout autre appareil technologique chinois, vous pouvez être certain que vos données sont déjà dans les mains du gouvernement de Pékin à l’heure actuelle. Rappelez-vous que ce même gouvernement est bien décidé à appliquer ses propres lois chez les autres…

Le trois septembre dernier, je vous parlais de l’arrivée des voituriers chinois sur le marché européen et pas plus tard qu’hier, après vous avoir parlé du futur des plateformes numériques qui regrouperaient absolument tous nos besoins dématérialisés, je me laissait aller à imaginer que l’automobile pourrait, elle aussi finalement devenir une plateforme technologique qui regrouperait tous nos besoins. 

Imaginez maintenant que nous soyons en 2027 et que vous achetez une voiture électrique chinoise. Celle-ci est équipée d’une super app comme Wechat (n’oublions que que nous parlons des futures plateformes). Comme nous l’avons vu plus haut, ce n’est pas du tout un problème pour le gouvernement chinois d’accéder à vos données puisque de toute façon, les entreprises sont obligées de les transmettre aux officiels. Voici déjà 10 ans que vous utilisez les technologies provenant de ce pays, comme un téléphone Huawei, une application TikTok, les services d’Alibaba, une télévision Xiaomi, etc. Le gouvernement chinois a donc accès à – s’il le désire du moins –  des milliards de données vous concernant. Hors, vous êtes un défenseur convaincu des droits de l’homme et une fois de plus la Chine vient d’enfreindre les règles internationales en la matière. Vous vous mettez donc à partager tous les articles qui concernent le sujet…

Que croyez-vous qu’il va se passer ?

Peut être qu’un hacker pourrait prendre le contrôle de la voiture dans laquelle vous vous trouvez et vous faire comprendre qu’il serait temps de vous calmer, sinon…

Imaginez le même scénario – dans une grande opération orchestrée au même moment – pour des dizaines de millions de conducteurs ?

Alors vous allez peut-être me dire que les dernières lignes (de ce 300ème article) sont un peu tirées par les cheveux. Et c’est vrai, elles le sont… Pourtant, tous les éléments qui sont ici sont quant à eux bien réels, et il faudrait veiller à ce qu’ils ne se rencontrent pas car une Chine qui tirerait les ficelles du monde est un scénario que nous avons grand intérêt à éviter. Cela fait par ailleurs plusieurs mois que le gouvernement multiplie les actions de contrôle sur ses champions technologiques.

Allez savoir pourquoi…

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